I - Préface
Y a-t-il une possibilité d'éviter l'effondrement, comme tant
d’autres civilisations du passé ? En prenant les humains tels qu'ils sont,
avec leurs milliards de neurones, leurs hormones et leurs instincts ; en tenant
compte de leurs histoires et de leurs habitudes sociétales, pourrons-nous
trouver de nouvelles pistes d'évolution ? Sont-elles forcément
tranchantes et radicales ?
Après une plongée dans notre Histoire, je proposerai ce qui
peut nous inspirer. Je mettrai aussi en lumière ce qui se fait, se vit au
présent. En évitant autant que possible, les projections catastrophistes car une
observation rationnelle, et subjective, de notre présent est assez parlante.
Mes remarques, écrits, critiques, idées ont été découverts dans les textes et
paraboles de précieux ancêtres. Je ne les citerai pas tous ; j'écris ce
qui me touche, « en mon âme et conscience », ici et maintenant. J'écris
simplement pour le plus grand nombre afin que se colportent les idées, les
idéaux couchés sur la page/paysage. Comme la bonne santé fut colportée par les herboristes
avec leurs remèdes naturels dit de « bonne-femme », terme à l’origine
floue mais pour moi, clairement, sans connotation macho-péjorative.
J'entre en matière sans prouver l'importance de mon sujet.
Sur les 100 milliards d’humains ayant vécu sur Terre peu
sont morts paisiblement. L'Histoire est une succession de tragédies, notre
époque est juste dans la continuité. La
tragédie, c'est étymologiquement, le sacrifice du bouc, un honneur fait à
l’animal car il devient ainsi sacré.
Ce rite permettait à
l'humain d’assumer sa mortelle nature.
Nos civilisations
entretiennent différents dénis/dénégations ; dont le déni de la mort.
Et en la cachant on la
ferait disparaitre ? Au contraire, l'angoisse existentielle est plus
forte, elle empêche de raisonner. Ainsi nos sociétés sont suicidaires, depuis
longtemps.
L'humanité est
désorientée devant l’apocalypse en cours. C'est une chance pour une
alternative. Avant une civilisation pouvait disparaître sans en impacter
une autre à l'autre bout du monde. Maintenant notre modèle totalitaire de
développement occidental, historiquement Anglais, Français, Allemand, est en
voie de mondialisation. Il entraîne la disparition de la biodiversité et la vie
sur Terre semble condamnée.
L'humanité
est incompréhensible, elle vit sur une planète d'abondance et elle organise le
manque. Elle vit dans un environnement merveilleux et ne prend plus le temps de
la contemplation. Elle existe et perdure grâce à la coopération et organise la
compétition.
Il est étrange que la majorité des gens s'épatent d'une
tour Eiffel.
Au-delà
de la problématique phallique d'une humanité complexée, les souffrances
accumulées des mineurs, des fondeurs, des métalliers, des serruriers, des charpentiers,
l'obéissance et l'asservissement à un délire ostentatoire me sautent aux yeux
et perturbent mon admiration. Que ce tas de ferraille soit devenu le symbole du
pays reconnu comme celui des « droits de l'homme » m’interroge ;
comme les défaites successives du prolétariat m’interrogent sur les stratégies
à adopter pour organiser un autre avenir.
La sélection par la
bêtise est à la base de notre organisation, nous vivons en « Médiocratie » (Lire Alain
Deneault). Pourtant il existe des
humains avec des pensées éclairées, je citerai leurs mots. D’autres ont fait de
leur vie des exemples, ils illuminent les ténèbres de nos sociétés mercantiles.
On me demandera qui je suis pour me permettre d’aborder ces
sujets.
Je
réponds que je suis citoyen d'un état libre et que quelque faible influence que
puisse avoir ma voix dans les affaires publiques, le droit d'y voter suffit
pour m'imposer le devoir de m'en instruire.
Je réponds avec Edward
Saïd : « L’expert ne se préoccupe pas de ce que son savoir génère.
On peut très bien être géologue, chercher du zinc ou du cuivre au Katanga, mais
être totalement incompétent quand il s’agit de penser les incidences de cette
pratique à l’échelle du Congo. L’industrie ne veut pas qu’ils soient
compétents, car ce n’est pas dans son intérêt. A l’inverse,
l’intellectuel agira en “amateur”, c’est-à-dire en aimant son sujet et en se
sentant concerné par toutes ses dimensions, ce qui appelle nécessairement à
l’interdisciplinarité ».
J'ai
emprunté à Rousseau. Ses idées, ses paradoxes sont stimulants ; il est
pour la démocratie directe mais la pense impossible dans un état trop grand, il
préfère la démocratie représentative mais est contre car elle engendre des élus
légiférant pour leurs propres intérêts. Mais, je ne l'adule pas pour autant, il
croit au « Deus ex-machina » et c'est un fieffé misogyne, il n'est
que de son époque.
J'emprunterai
à d'autres en gardant un sens critique. Hugo se prenait pour le Messie,
Proudhon, si génial qu'il fût aussi, était aussi antisémite que Voltaire. Tout
humain ancré sur son piédestal perd humilité et doute créatif en s'accordant
avec son temps. Face à des personnalités aussi puissantes à leur époque, je ne
suis qu'un « porteur d'eau ». Paradoxalement, étant un inconnu pétri
de doutes, j'écrirai certainement moins de bêtises qu'eux. Et je compte sur mes
lecteurs pour me critiquer.
L’urgence
des injustices quotidiennes m'impose une réaction/résistance contre ceux qui
nous nuisent, certains s'y retrouveront, d'autres me dénigreront. C'est normal,
l'humain confie souvent sa vie, ses espoirs, au pharaon, au messie, au leader,
au président plutôt que de chercher lui-même des réponses à ses problèmes.
« Quand
tous vont au dérèglement, nul ne semble y aller. Qui s'arrête et fait remarquer
comme un point fixe, l'emportement des Autres. Il est bien naturel que les
humains s'occupent de détruire la marque. »
Rousseau
Objet kitsch de 1925.
Quand une marque détourne un symbole millénaire et se l’appropie pour
faire sa pub. Le Svastika, symbole de bonne fortune, de bon présage, d’origine
Hindoue.
Aussi récupéré par les nazis… un peu avant.
(Lire Valérie Arrault, L’empire du kitsch)
Contact... francoisvinci@gmail.com
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