jeudi 28 juin 2018

I - PRÉFACE


I - Préface

Y a-t-il une possibilité d'éviter l'effondrement, comme tant d’autres civilisations du passé ? En prenant les humains tels qu'ils sont, avec leurs milliards de neurones, leurs hormones et leurs instincts ; en tenant compte de leurs histoires et de leurs habitudes sociétales, pourrons-nous trouver de nouvelles pistes d'évolution ? Sont-elles forcément tranchantes et radicales ?
Après une plongée dans notre Histoire, je proposerai ce qui peut nous inspirer. Je mettrai aussi en lumière ce qui se fait, se vit au présent. En évitant autant que possible, les projections catastrophistes car une observation rationnelle, et subjective, de notre présent est assez parlante. Mes remarques, écrits, critiques, idées ont été découverts dans les textes et paraboles de précieux ancêtres. Je ne les citerai pas tous ; j'écris ce qui me touche, « en mon âme et conscience », ici et maintenant. J'écris simplement pour le plus grand nombre afin que se colportent les idées, les idéaux couchés sur la page/paysage. Comme la bonne santé fut colportée par les herboristes avec leurs remèdes naturels dit de « bonne-femme », terme à l’origine floue mais pour moi, clairement, sans connotation macho-péjorative.

J'entre en matière sans prouver l'importance de mon sujet.
Sur les 100 milliards d’humains ayant vécu sur Terre peu sont morts paisiblement. L'Histoire est une succession de tragédies, notre époque est juste dans la continuité. La tragédie, c'est étymologiquement, le sacrifice du bouc, un honneur fait à l’animal car il devient ainsi sacré.
Ce rite permettait à l'humain d’assumer sa mortelle nature.
Nos civilisations entretiennent différents dénis/dénégations ; dont le déni de la mort.
Et en la cachant on la ferait disparaitre ? Au contraire, l'angoisse existentielle est plus forte, elle empêche de raisonner. Ainsi nos sociétés sont suicidaires, depuis longtemps.
L'humanité est désorientée devant l’apocalypse en cours. C'est une chance pour une alternative. Avant une civilisation pouvait disparaître sans en impacter une autre à l'autre bout du monde. Maintenant notre modèle totalitaire de développement occidental, historiquement Anglais, Français, Allemand, est en voie de mondialisation. Il entraîne la disparition de la biodiversité et la vie sur Terre semble condamnée.
L'humanité est incompréhensible, elle vit sur une planète d'abondance et elle organise le manque. Elle vit dans un environnement merveilleux et ne prend plus le temps de la contemplation. Elle existe et perdure grâce à la coopération et organise la compétition.

Il est étrange que la majorité des gens s'épatent d'une tour Eiffel.
Au-delà de la problématique phallique d'une humanité complexée, les souffrances accumulées des mineurs, des fondeurs, des métalliers, des serruriers, des charpentiers, l'obéissance et l'asservissement à un délire ostentatoire me sautent aux yeux et perturbent mon admiration. Que ce tas de ferraille soit devenu le symbole du pays reconnu comme celui des « droits de l'homme » m’interroge ; comme les défaites successives du prolétariat m’interrogent sur les stratégies à adopter pour organiser un autre avenir.
La sélection par la bêtise est à la base de notre organisation, nous vivons en « Médiocratie » (Lire Alain Deneault). Pourtant il existe des humains avec des pensées éclairées, je citerai leurs mots. D’autres ont fait de leur vie des exemples, ils illuminent les ténèbres de nos sociétés mercantiles.
On me demandera qui je suis pour me permettre d’aborder ces sujets.
Je réponds que je suis citoyen d'un état libre et que quelque faible influence que puisse avoir ma voix dans les affaires publiques, le droit d'y voter suffit pour m'imposer le devoir de m'en instruire.

Je réponds avec Edward Saïd : « L’expert ne se préoccupe pas de ce que son savoir génère. On peut très bien être géologue, chercher du zinc ou du cuivre au Katanga, mais être totalement incompétent quand il s’agit de penser les incidences de cette pratique à l’échelle du Congo. L’industrie ne veut pas qu’ils soient compétents, car ce n’est pas dans son intérêt. A l’inverse, l’intellectuel agira en “amateur”, c’est-à-dire en aimant son sujet et en se sentant concerné par toutes ses dimensions, ce qui appelle nécessairement à l’interdisciplinarité ».

J'ai emprunté à Rousseau. Ses idées, ses paradoxes sont stimulants ; il est pour la démocratie directe mais la pense impossible dans un état trop grand, il préfère la démocratie représentative mais est contre car elle engendre des élus légiférant pour leurs propres intérêts. Mais, je ne l'adule pas pour autant, il croit au « Deus ex-machina » et c'est un fieffé misogyne, il n'est que de son époque.
J'emprunterai à d'autres en gardant un sens critique. Hugo se prenait pour le Messie, Proudhon, si génial qu'il fût aussi, était aussi antisémite que Voltaire. Tout humain ancré sur son piédestal perd humilité et doute créatif en s'accordant avec son temps. Face à des personnalités aussi puissantes à leur époque, je ne suis qu'un « porteur d'eau ». Paradoxalement, étant un inconnu pétri de doutes, j'écrirai certainement moins de bêtises qu'eux. Et je compte sur mes lecteurs pour me critiquer.
L’urgence des injustices quotidiennes m'impose une réaction/résistance contre ceux qui nous nuisent, certains s'y retrouveront, d'autres me dénigreront. C'est normal, l'humain confie souvent sa vie, ses espoirs, au pharaon, au messie, au leader, au président plutôt que de chercher lui-même des réponses à ses problèmes.

« Quand tous vont au dérèglement, nul ne semble y aller. Qui s'arrête et fait remarquer comme un point fixe, l'emportement des Autres. Il est bien naturel que les humains s'occupent de détruire la marque. »

Rousseau
Objet kitsch de 1925.
Quand une marque détourne un symbole millénaire et se l’appropie pour faire sa pub. Le Svastika, symbole de bonne fortune, de bon présage, d’origine Hindoue.
Aussi récupéré par les nazis… un peu avant.
(Lire Valérie Arrault, L’empire du kitsch)

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