dimanche 20 août 2017

X-7 – L'argent.


X-7 – L'argent.

« L’argent c’est l’expression de la violence sociale, mais c’est aussi ce qui permet de la gérer. » B. Friot 

Pour Freud, le vide existentiel provient d'une frustration, d'un refoulement d'ordre sexuel. Cet homme vénal soignait des bourgeoises qui s'ennuyaient, c'était certainement une réponse possible pour cette clientèle si rémunératrice.
Pour d'autres Psy, ce vide est lié à l'impossibilité du cerveau humain d'assumer son destin, il est mortel. Le bouddhisme invente l'élément « âme », cette « âme » vit après la mort, selon leur croyance.

L'argent répond au besoin de reconnaissance, au besoin d'avoir du pouvoir, au besoin d'être protégé, à la peur de manquer, au final à la peur de la mort.
La preuve par les sages, ils n'en n'ont pas besoin, sauf pour acheter leur rouet.
L'argent est une non-valeur. Un livre ancien peut valoir moins cher qu'une culotte à Madonna. La valeur de l'argent est arbitraire, elle est fixée par les plus riches. Les gens doivent se le réapproprier pour éviter la dépendance. Aujourd'hui tout est payant la quête du pognon tourne à l’obsession. Même Jésus aurait dû payer son visa pour aller 40 jours dans le désert ; et pour la manne, il pouvait toujours faire la manche.
Les jeux d'argent, moralement interdits par les religions, envahissent la télé d'état payée par le travail du citoyen.

« Panem et circenses », elle est où l'évolution depuis César ?

Le vacancier rêve/délire. Le rêve bourgeois de vacances à l'île Maurice, là où l'esclave occidental sera servi par d'autres esclaves.
Les supporters payent pour voir des millionnaires courir après un ballon. Puis, ils font les JO par procuration.
Leurs impôts subventionneront les jeux et l’esprit militaire qui va avec, solidarité, discipline et sacrifice ; où en sont nos médias pour placer l’armée comme référence morale.
Les Jeux Olympiques, un jeu de dupes, l’ancienne ruée vers l'or ; celle qui se gagne avec du sang et des larmes. Des corps, asservis volontairement, se pliant aux compétitions entre nations. L'essentiel est de gagner, c'est comme ça depuis qu'un baron a relancé les jeux modernes.
Ce Français adulé, le baron Pierre de Coubertin était un fasciste des corps, un obsessionnel de la compétition. Un pédophile, certainement.

« Qu’est-ce qu'ils sont cons ces pauvres » chantait le Lyonnais Matthieu Côte, en faisant parler les riches.
           
Ou ne serait-ce pas le syndrome de Stockholm ? Le pauvre est otage du riche, soit par obligation, l'endettement, soit par soumission volontaire au consumérisme. Pour claquer son blé, y a les soldes ou le « Black Friday », pour esclaves de la consommation. Les soldes, c'est une manière de faire des économies en dépensant de l'argent. Heureusement, depuis peu, on est connecté via son smartphone. Parce que déconnecté de la nature et de sa nature.
On s’achète un smartphone et grâce au comparateur sur le net on est certain de faire affaire. De toute façon, on n'a rien d'autre à faire.

Puis grâce à votre joujou à écran incurvé, le vôtre rien qu'à vous et personnalisé par des fantômes exotiques, flasher le code barre et hop, direction le magasin où le prix est le plus bas pour économiser 10€.
Le prix le plus bas, c'est une lutte de chaque instant.
Choisir son gazier, son électricien, sa mutuelle, ses assurances, son mobile, c'est la moderne liberté du consommateur en manque de connexions humaines.
Même le Dimanche, ils nous téléphonent, nous laissent des MMS, des SMS, pour que l’on bénéficie d'une vente flash.
Mais qu'ils se taisent. On ne peut même pas leur dire à ces mêmes pas smicards du bout du monde, juste les plaindre et leur raccrocher au nez.
Pas de choix sur l'essentiel, trop de choix sur l'inutile.
La femme enfant est une cible, statistiquement, c’est elle qui dépense. C'est donc elle que l'on infantilise. Elle passe beaucoup d’énergie à gagner des coupons, elle s’active pour trouver les bons plans. Et comme elle fait des économies, elle a plus d’argent à dépenser, mais manque un peu de temps. Pourtant, elle fera l’effort d’y aller… pour une promo qu’il ne faut pas manquer. Elle a pris le virus, le piège se referme, la nasse consumériste dans toute son horreur.
Encore une époque ou les voleurs dominent. Les Gaulois mouraient à la guerre comme les soldats de Louis XIV, en ligne pour faciliter le tireur ennemi. A l'époque de la guerre économique, le consommateur va à l’abattoir via des cartes de crédit qu'il a librement choisies. Croyance.

Après avoir fourni l'Europe, l'Afrique devient la propriété d'entreprises chinoises. Si nous voulons rester en compétition, nous devons nous aligner ; cela entraîne une régression généralisée de nos sociétés.
Notre monnaie sert les intérêts des puissants. Depuis longtemps et toujours actuellement, ce sont les Étasuniens. Eux, font tourner la planche à billets pour continuer à soutenir la recherche universitaire ou à subventionner le gaz de schiste. Eux, assument leur modèle économique, le sang du capitalisme est la monnaie ; pas de monnaie, pas de flux.
En France, l’État fait l'économie. Il nous serre la ceinture pour ne pas accentuer les déficits. Historiquement, ça n'a jamais fonctionné. Ils le savent mais c'est parfait pour tenir la plèbe en haleine.
Aujourd'hui, une science compte, c'est l’économie. Or l’économie n'est pas une science, c'est une idéologie, une vulgaire croyance.
Le peuple n'a pas d'éducation économique, il doit consommer en zombie. Nos références sont faussées, nous acceptons de payer 80€ -500 Francs- pour un plein d'essence et nous trouvons trop cher un kilo d'oignons bio et local à 2,50€.
La monnaie fiduciaire, mot dérivé de foi, est réelle, pièces et billets, correspondent à la création de « richesses », à une « valeur », elle est en voie de disparition. 90% de l'argent est de la monnaie scripturale donc immatérielle. Les différents révolutionnaires prolétaires n'ont pas su utiliser l'argent ; lors de la Commune de Paris, ils ont laissé Thiers piocher dans les caisses de la Banque de France gérée par le bonapartiste Roulan.

DES IDÉES.
Une éducation populaire ayant pour projet la fin de la servitude volontaire apprendra à désacraliser l’argent.
Autrefois, la corvée était un impôt en nature, elle est à réhabiliter, mais cette fois même les seigneurs y auront droit. Elle permet d'éviter d'utiliser l'argent des autres, tout en re-liant les citoyens.
Sinon, on invente Sa monnaie. « Battre monnaie » afin de se réapproprier l’argent peut paraître paradoxal comme solution alternative à la pensée dominante préférant le profit à l'humain. Il faut rappeler que le DON est le socle de l'échange. Ensuite on trouve le TROC, les normes et règlements nous contraignant au quotidien ne le concerne pas, bel avantage, non ? Des producteurs amis se trouvent facilement dans le don ou l'échange de produits, pour le salarié à temps complet, c'est plus difficile. L'argent vient en dernier mais c'est un outil qu'il serait dommage de ne pas utiliser car l'utilisation de l'argent peut être souple ; l'habitude du marchandage se perd, alors qu'il permettait aux nécessiteux de venir en fin de marché discuter le prix de ce qui n'avait pas été acheté par les plus fortunés. En grande surface le prix est le même pour tous.
L'argent peut-être un outil « facilitateur », il est devenu un outil « emprisonnant ». Une monnaie « Commune » peut être un outil d'émancipation puis de liens. L'utilisation de l'Euro entraîne l'acceptation de choix avec lesquels nous sommes en désaccord mais nous fait participer à ce système que nous dénonçons. Par exemple, si l’État décide de peu taxer les importations à bas coût de graines de courges ou de subventionner les courges OGM, cela provoque une paupérisation de nos paysans. Ils se retrouvent en concurrence déloyale. Puis comme eux deviennent pauvres, ils n’achètent plus, et le cercle vicieux se met en place.
            La rareté de l'argent nous impose des actes. Il faut que nos achats s'orientent vers le moins cher quitte à sacrifier notre éthique. Hélas, hélas, hélas, poser des actes en opposition à sa morale provoque des névroses.
La Monnaie « Commune » n'est pas La solution, elle est Une solution pour créer une alternative à la domination de l'argent propriété de quelques-uns, c'est une idée méritant réflexions puis expérimentations.
Que se passerait-il si tous les commerçants et prestataires de notre bassin de vie rentraient dans le réseau « Monnaie Commune » ? Une telle relocalisation des échanges diminuerait automatiquement le coût des transports ; réduisant du même coup leur impact écologique. Sans oublier que si tous les échanges sur un territoire se faisaient en monnaie locale, cela abonderait les finances de l’association émettrice et cela permettrait à l’association d’avoir réellement les moyens pour des financements par micro-crédit. Une monnaie locale a d'autres intérêts, car en dehors de l’intérêt économique, elle relie les gens, augmente les relations de proximité, la connaissance du voisinage, tous ces nouveaux liens créés ont de la valeur. La « Monnaie Commune » n’est pas un objectif mais seulement un moyen. En vue d’un but « éthique » : c’est pourquoi le premier critère de réussite de la « Monnaie Commune » sera éthique. Dans l’éthique, nous incluons le social, l’écologique, l’humain et le citoyen.
       L’Euro est une monnaie potentiellement universelle. Le même Euro permet aujourd’hui d’acheter une pomme bio produite localement par un jeune producteur mais peut permettre demain aux mafias de rémunérer « au noir » un travailleur exploité à produire dans des conditions sanitaires indécentes des produits inutiles.
       La socialisation citoyenne de la monnaie passe par un triple refus : du n’importe où, du n’importe qui, du n’importe quoi. Pour la « Monnaie Commune », « qui, où, quoi » importent beaucoup.
       La « Monnaie Commune » joue ainsi le rôle d’un label permettant de reconnaître « qui, où, quoi » accepte de remettre l’économie au service du social, sans sacrifier ses responsabilités écologiques, dans le respect de l’humain et du citoyen.
      Au final, l’idéal est une monnaie sociale ; pas une monnaie complémentaire à l'euro, ça c'est une connivence. D’ailleurs les socialistes l’ont rendue légale, donc encadrée par leurs lois. Mais plutôt une monnaie subsidiaire, non indexée sur l'euro. Une monnaie « Commune » à un nombre limité d’adhérents d'une association. Sans réversibilité possible avec l’Euro, il n'y a pas de risque d'être accusé de ne pas se soumettre à l'impôt. Une monnaie commune subsidiaire : Ğ1, la June. (Djoune)

« C’est pas des êtres humains ces gens-là, moi j’te le dis. Jamais un être humain ne supporterait une crasse et une misère pareilles. Ils ne valent pas beaucoup mieux que des chimpanzés. »
Steinbeck, Les Raisins de la colère.

samedi 5 août 2017

X-8 – La maladie, la mort.


X-8 – La maladie, la mort.

Les inégalités s'accroissent partout, aussi face à la maladie et à la mort.
L'eau courante est payante, leurs réverbères masquent les étoiles alors que chez moi j'ai froid. La précarité énergétique rendra les gens malades, les riches oublient qu'un microbe est égalitariste. Les « Sans dent » espèrent que les riches auront peur de la tuberculose et laisseront quelques sous à l'hôpital public pour les soigner. Quand les riches auront pris conscience qu'il faut protéger l'environnement pour protéger leur santé, et leurs propriétés, ils seront d'accord pour imposer des lois environnementales aux Autres. Les Rockefeller lâchent Exxon Mobil tandis que les fonds de pensions rachètent Lima, Danival et d'autres producteurs bio.
Une génération a créé la sécu, la génération suivante la détricote. La république des copains/coquins a cassé le régime général de « La sécu » à taux unique ; en 60 ans, elle a subi une centaine d’assauts. La génération gavée du baby-boom, celle ayant défigurée la France, soigne ses crises de foie, en cure thermale au mois de septembre. Ils seront remboursés par la CNAM et voteront pour des élus ne voulant pas rembourser les lunettes ou les implants dentaires de personnes de 20 ans. On construit des CHU hypertrophiés, des bâtiments « résolument modernes », d'autres de proximité tombent en ruines. C'est plus intéressant pour les multinationales du BTP et des valises de biffetons qui vont avec. « Résolument moderne », parce que le mot « Résolument » augmente encore la puissance du mot « moderne » dans l'inconscient collectif. C'est la preuve que le mot moderne commence à ne plus faire rêver.
Après forcément, il n’y a plus de sous pour les soignants. La relation humaine guérit autant que les médicaments et le personnel est en diminution. Notez la chute du piédestal, la baisse de valeur, la perte de respect que l'on subit quand on passe du statut de personne à celui de personnel.
Juste un L qui coupe les ailes.
Ce métier de don, fortement féminisé, n'est pas dans le secteur marchand. Il est donc déprécié. Et on ne nous parle que des dettes des hôpitaux ; et les dettes des élites à l'égard de ces métiers sacerdoces ?
A l'hôpital, lumières blafardes, couloirs résonnants, chef directeur gestionnaire qui déraisonne. Cadres angoissés incapables de vivre sans cadre, petits chefs loin du terrain, surtout ne pas agir pour ne pas soulever de vagues. Éloge de l'irresponsabilité personnelle. Ce cadre évacuera sa frustration en s'imposant comme tyran à ses subalternes.
Puanteur, machines en panne, personnel maltraité, client malade client. On dirait l'éducation nationale. Ou la justice.
Une société ne sachant plus prendre soin des plus fragiles est une société fasciste, la seule issue est la révolte.
Et les malades à l’hôpital.
Accent circonflexe qui me laisse circonspect.
Hospitalité, ah bon. On n'y met pas assez l'accent.
« Que ton médicament soit ton aliment que ton aliment soit ton médicament ». Ou d'Hippocrate ou d'un Chinois ou des deux.
Mais c'était il y a plus de 2000 ans.
Aujourd'hui, l'alimentation industrialisée empêche un bon rétablissement. Comment donner sa confiance à un lieu qui est là pour guérir et qui nourrit aussi mal ses patients ? On dirait l'école.

« On a de plus en plus d'enfants allergiques mais on vit de plus en plus vieux, on ne peut pas gagner sur tous les tableaux » dixit un éminent docteur. Vivre mal en étant allergique est une perspective tragique. Elle devrait alerter les signataires du serment hypocrite d'Hippocrate.
« Surtout ne pas nuire » ... à son portefeuille ? Bon, ok, l'allergie c'est moins rentable qu'un cancer ; il n'y a pas de petits profits.
Allergie, mot inconnu en 1940, aujourd'hui, l'environnement aseptisé, la nourriture stérilisée, l'air vicié, fait de nos enfants des inadaptés à la terre. Allergie à la bave d'un minet, compagnon depuis longtemps, allergie aux crottes d'acariens.
Allergie à d'autres bêtes amies, comme certaines bactéries. On nous empoisonne. Avec de l’arsenic pour dévitaliser un nerf, avec du mercure pour les amalgames dentaires. Ce métal remplaçait les inlays en or dans les années 1880. Pourquoi de l’or pour des ouvriers qui mourront avant que leurs dents se carient à nouveau ?

Avec nos villes à l'air pollué au NOx et cætera.
Avec l'air pollué des produits chimiques dans nos maisons.
Avec notre record mondial de sites industriels pollués, plus de 6500 répertoriés en France.
Avec nos campagnes aux eaux impropres. Grâce à la FNSEA et à l’agriculture raisonnée, les abeilles préfèrent la ville à la campagne.
La France est malade de l’amour morbide des élus vendus.

On leur pardonne, on votera pour eux.
On oublie tout. Alzheimer.
Notre environnement délétère crée des maladies, nous avons toujours créé de la pollution mais avant nous étions 1,5 milliard et toute la terre n’était pas touchée.
Les trois-quarts des Asiatiques sont myopes et nos gosses éclairés par les écrans bleus, à l'abri du soleil, ont des yeux de taupes. Leurs mâchoires se rétrécissent, ils ne mastiquent plus, c'est bon pour le commerce.
Dégénérés. Les sauvages vivant au plus profond de la nature sont moins atteints. Ils seront notre réservoir génétique quand l'homo economicus, le successeur des sapiens, sera complètement dégénéré.
            « Mieux vaut prévenir que guérir » est une ineptie pour le fascisme néolibéral. Fabricant de chimie à répandre sur la terre, la multinationale Monsanto/Bayer fabrique aussi les médicaments anti-cancéreux pour soigner les victimes de ses propres -sales- pollutions.

Prendre soin ?
Comment un vieillard peut-il être créateur de richesses matérielles ?
Apprendre à un enfant à sentir une fleur de chèvrefeuille est ce rentable ?

Les chefs n'ont qu'une pensée comptable, ils auront beau torturer les chiffres : jamais un hôpital ne sera rentable. S'occuper de personnes en état de faiblesse n'est pas enrichissant en argent.
L'ablation inutile d'une prostate vue comme inutile, si.

Organes du pouvoir, arracheurs d’organes, ils croient organiser, ils désorganisent.
Or, or, or. Brille, ils brillent en société, les frappadingues du chirurgical, aussi frappés que leur champagne.
De plus en plus de patients pour des infirmières, des aides-soignantes de moins en moins patientes.
De plus en plus en arrêt de maladie, de plus en plus de lits à s'occuper, de plus en plus de femmes cassées.
De moins en moins à la retraite car mortes, usées prématurément, les crises cardiaques sont en augmentation si le travail dure trop.
Médiator, tête de mort.
Sang contaminé, rentabilité.
Ministres et médecins aux mains sales mais des promesses les yeux dans les yeux.
Épidémies de cancers, explosion des maladies neuro-dégénératives, évidemment liées à notre environnement et non pas aux progrès du dépistage, ni au vieillissement de la population.
Tabou, peur, noire réalité
Chimie partout.
Pognon surtout.
H1N1, on fait des stocks ; grippe aviaire, on enferme les poulets.
Nous sommes malades de notre système, de nos airs pollués, de notre alimentation dégénérée, de nos rythmes de vie.
On bat des records mondiaux d'appendicectomies, d'antidépresseurs, de suicides, d'utilisation d'antibiotiques dont on devient résistants.
Résistants malgré nous, « Vous avez dit bizarre, comme c'est bizarre ».
L'antibiotique, la géniale ré-invention des années 50 - à Pompéi, ils étaient déjà employés - ont perdu leur efficacité. Les médecins, leurs clients s’en sont trop gavés, il faut chercher des substituts.
Les labos cherchent. Ils cherchent des substituts à la baisse de leurs revenus. Les labos ont trouvé : maintenant les animaux d'élevage seront bourrés d'hormones et d'antibiotiques.
Mais jamais les labos ne seront bourrelés de remords.
Eh, oh, les matheux, chiffrez la perte de la biodiversité qui permettait de réaliser de nombreux médicaments ?
Imiter la nature qui a des milliards d'années d'expérience, ce n'est pas une bonne idée ?
Vous chiffrez la mort des abeilles ? Les abeilles sont les premiers animaux domestiqués de façon intensive. Les reines ne vivent plus qu'un an à la place de 5, les parasites envahissent des ruches cubiques totalement inadaptées à l'essaim. Les insecticides les tuent et polluent l’air des campagnards.
Mais les pollueurs non payeurs peuvent dormir tranquilles, les néolibéraux feront appel au fameux « Privatisons les bénéfices et mutualisons les risques » pour nettoyer tout ça.
Tout est ramené aux chiffres, au pognon, civilisation de la calculette.
Pensée unique d'une tyrannie néolibérale ; aussi immatériel qu’une monnaie ou qu’une loi... ces morceaux de papier dont l’importance fluctue selon les circonstances.

La réalité est terre à terre.
Douloureuse avant la première bouffée d'oxygène.
Merci maman.
Ça finit par le dernier souffle.
Déraison funeste
D'une espèce prédatrice
Oraison funeste
Sixième extinction, Anthropocène ou Foliacène
De la folie in-humaine
Batraciens, oiseaux, poissons
Plantes, arbres, océans, sols
La vie se meurt
Par refus de l'humain d'accepter sa mortalité ?
La mort est taboue.
Oser la regarder pour la voir, change tout.
Sans Elle pas de vie.
La mort peut être belle, peut-être.
Égalité devant la mort.
Inégalité de l'heure de la mort.
Mieux vaut être PDG que maçon.
La classe sociale de la mort.

Face à la mort.
Une singularité humaine nous différencie des animaux, nous avons conscience que nous mourrons un jour. C'est tellement insupportable que cela nous pousse au déni. La mort se fait de plus en plus discrète. Elle est un tabou ; nos technosciences sont démunies, malgré l'obsession des milieux médicaux à faire vivre, à faire survivre. Avant, on mourait chez soi, on était enterré chez soi.  Les convois funèbres d'il y a cinquante ans n'existent plus, la faucheuse est devenue invisible. Les gens meurent à l'hôpital. Le déni contemporain de la mort nous a fait créer des hôpitaux spécialisés en « phases terminales », les soins palliatifs. Ces spécialistes de la souffrance deviennent des spécialistes de la mort, tandis que le quidam en est de plus en plus éloigné ; comme les cimetières modernes s'éloignent des villes.
Les films d’action multiplient les refroidis, les médias en raffole, monde virtuel. Autrefois, un mort était mort ; aujourd’hui, on est plus informé pourtant on n’en est jamais certain. Les images augmentent la confusion, la vie éternelle existe pour les fans, la star ne meurt jamais.
Paradoxalement, on manque de morts afin que les rites s’accomplissent.

Il arrive encore qu'un vieux demande à mourir au milieu de ses proches. Hélas, les proches sont loin, la valeur travail avant tout, le progrès impose quelques sacrifices.
Tout le monde en bénéficiera, la preuve, chez nous, on vit plus vieux.
Enfin, c'est ce que la propagande nous dit.
Les paysans de l'Atlas vivent en moyenne 80 ans, pour les Japonaises d'Okinawa, c'est encore plus. Nos rois guerriers atteignaient 80 ans.
On vit plus vieux, mais dans quel état ? Pas d'évolution, la bonne santé est bloquée à 63 ans depuis 1980. Oui, on vit plus vieux, et ça ne va pas durer, l'âge moyen de mortalité va baisser. Il baisse déjà dans certains états, les US sont toujours en avance. Pareil en Allemagne. Pareil en France ; en 2010, l'âge moyen de vie en bonne santé a baissé ; en 2012, l'âge moyen de la mort a baissé.

La mort est un moment de la vie. Face à la mort, les humains ne réagissent pas de la même façon. Le regard que portent certaines peuplades sur la mort n'est pas morbide, il est. Danser dans les cimetières au Mexique pour jubiler de sa survivance.
La notion de mort est abstraite chez les jeunes, ils sont parfaits pour servir de chair à canons. Mais cela leur donne une puissance incroyable, s'ils se décident à se battre jusqu'à la mort, ce n'est pas notre société de vieux, la France est un pays d’âgés, qui va les arrêter. Un vieux préfère sa tranquillité, il vote très majoritairement conservateur. Il représente le passé et vote pour le futur, après 70 ans, il devrait s'abstenir.
Les vieux, ils aiment les commémorations. La TV aime ça aussi, mais il faut que dans le défilé, ils soient déguisés. Les commémorations n'expliquent rien aux jeunes, n'expliquent rien aux téléspectateurs. Elles ont perdu leur rôle de mémoire du passé pour n’être que du divertissement.
Malgré tout, il me semble que les jeunes sont plus émancipés que leurs ancêtres et donc moins prêts au sacrifice.

L’avantage de l’inconvénient de l’individualisme.
Pour l'élite, la vieillesse et la mort sont des injustices, ils s'aperçoivent enfin qu'ils sont de simples mortels. « Memento mori », « Carpe diem ».

Pour bien-vivre, il paraît indispensable de le savoir et se le rappeler ; mais pas trop. Refouler la mort juste ce qu'il faut pour ne pas la nier.
            La vie est une chance, une courte chance, cette situation est implacable. Assumée, elle peut permettre de profiter des doux instants de la vie.
Plus on a accumulé, plus on a à perdre, perdre la vie alors que tout nous est offert est une insécurité intolérable. Les édifices funéraires ostentatoires sont innombrables. Certaines élites entraînaient leurs animaux, leurs soldats, leurs épouses dans leur tombeau. Les oligarques ne supportent pas que leurs subordonnés leur survivent.
Depuis des millénaires, aucune des civilisations terrestres organisées en classe, n'a réussi à survivre. (Lire Jared Diamonds)
Les sénateurs romains préférèrent mourir avec leur civilisation plutôt que de changer des règles iniques. Pour un riche, rien n'est pire que partager. Pour un riche rien n'est pire qu'un « partageux ». Une élite se refuse en simple mortel. Une élite se prend au sérieux, se croit indispensable. Ils seront jusqu'au bout sénateurs et décideront pour nous et pour nos enfants. Pas fatigués, ils reculent l'âge de la retraite des Autres.

La retraite du CNR, c'était pour aller vers le salaire à vie pour tous. Elle était la première étape pour couper la chaîne entre le travail salarié et l'argent. La retraite ne dépend pas du tout de la solidarité intergénérationnelle comme le radotent nos chefs pour nous faire culpabiliser. Bernard Friot démonte ce mensonge dans « L'enjeu des retraites ». Cette rente est liée aux gains de productivités des employés puis à un partage des richesses créées. L’argent gagné ne servant plus à rembourser aux banques de scélérates dettes d’investissement dans l’entreprise/coopérative. La fin du capitalisme comme le voulait le CNR en 1946. Les fonctionnaires ont été les premiers à bénéficier d'un revenu lié à leur qualification et non à leur emploi. Cette idée de la fin du salariat devait se généraliser, hélas elle a fait long feu, malgré le code du travail qui devait protéger les salariés des diktats patronaux. Les coups de boutoir de nos élus/dirigeants complices pour rendre l'ouvrier soumis au travail du patron/actionnaire est plus que jamais d'actualité.

Le mot retraite signifie déroute en langage militaire. En retrait de quoi ? Pas des loisirs. Pas de la famille. Pas des associations. Pas des activités artisanales. Pas des randonnées.
Les Espagnols appellent la retraite la « jubilation », c'est dire comme est perçu le travail organisé par les élites.
Pour les italiens c'est la « pension », mot lié à une forme de rente financière alors que pour l'Espagnol, c'est plus un sentiment.
On s'en fout de la retraite si elle nous oblige à nous prostituer pour accumuler des trimestres.
Obsession du futur, oubli de vivre l'instant.
Gagner sa vie en perdant son temps à travailler.
Attendre la retraite pour profiter de la vie ; pensée d'esclave.
Je veux pouvoir accomplir mon œuvre maintenant et jusqu'à la fin.
De quel droit m'impose-t-on le temps de mes études, de mon métier, de ma retraite ?
La pension de retraite doit être identique. Le cadre a déjà plus accumulé que l’ouvrier.
« La loi du plus fort est toujours la meilleure », la gestion des caisses de retraites gave les élites sinon les acquis sociaux auraient déjà disparu.

Les ouvriers du bâtiment, les aides-soignantes iront au front jusqu'à 67 ans. Ces salariés auraient tort de prendre une année pour se mettre un instant en retrait, une retraite pour s'occuper de ses enfants petits plutôt qu'attendre sa retraite pour s'occuper de ses petits-enfants.
Ils auraient aussi tort de se mettre en retrait pour s’occuper de leur vieux plutôt que de l’abandonner dans un mouroir ?
Oui, car ils perdront des années de cotisations.
Si en plus ELLES ont élevé des gosses, la retraite à taux plein n'est pas pour elles. Altruistes, elles auraient dû aller bosser dans une usine rendant malade pour cotiser.
Merde faut que le système de protection de la santé perdure. Culpabilisez. Ivan Illich et Paul Goodman avaient repéré les risques liés aux institutions, aux systèmes, qui éloignent les individus des buts que ceux-ci disent poursuivre à travers elles. Le système mis en place se révèle si puissant qu'il en arrive à nier les individus pour assurer sa survie.

Paul Goodman en 1945, extraits.
-       C'est trahir la société libre que d'accepter un emploi qui n'actualise pas nos capacités humaines ni ne transcende la division systématique et irréfléchie du travail.
-       Il faut reconsidérer notre niveau de vie, en distinguant ce qui est vraiment utile à notre subsistance et au bien-être humain de ce qui nous asservit à la compétition, à l’insécurité émotionnelle et au sentiment d'infériorité engendrés par des institutions exploiteuses et une publicité contraignante.
-       Il faut permettre et encourager la satisfaction sexuelle des jeunes afin de les libérer de leurs angoisses et de leurs soumissions à l'autorité. Cela est essentiel si l'on veut empêcher la réapparition de modèles de comportement fondés sur la contrainte et l'autorité.
-       Il faut, par petits groupes, exercer notre droit d'initiative pour tout ce qui dans la vie communautaire, nous concerne au premier chef (le logement, l'aménagement des quartiers, la scolarité, …).
-       Vivant au milieu d'un monde aliéné, il nous faut mutuellement analyser et purger nos âmes afin de ne plus regarder comme coupables ou comme instruments de conspiration les actes illégaux dictés par notre nature commune.
-       Il faut progressivement se dégager de tout ce qui se rattache à la guerre.

Parfois, la vie que l'on nous impose est tellement difficile à supporter que la mort est la seule liberté. 11000 suicidés par an, 300 000 tentatives ; combien de paysans et d’ouvriers ? Les prisonniers aussi se suicident en grand nombre mais là c'est bien vu, l'humain civilisé doit rendre coup pour coup. Rien, aucune action, aucune prise de conscience de ces drames français. Globalement, nous respectons plus la vie ; des ouvriers grévistes pouvaient être tués par l'armée sur ordre de Clemenceau sans que cela ne soulève d’opprobres. Aujourd'hui, un soldat français sacrifié dans une guerre pour l'uranium soulève l'indignation.

Nous sommes de plus en plus nombreux.
L’argument radoté par l’inconscient collectif productiviste affirme que l’augmentation de la population mondiale est liée aux progrès de la médecine. C’est un peu court, on a vu qu’entre l’an 800 et l’an 1350, la France avait gagné 14 millions d’habitants. Les progrès agricoles pour nourrir la population ayant entrainé une meilleure santé et une société moins guerrière sont des éléments plus probants.
Une raison plus psychologique m’apparait importante. Les femmes ne faisaient pas plus d’enfants, mais les morts étaient moins nombreux car l’envie de « vivre le plus vieux possible » s’est imposé au peuple après avoir été désiré par des élites comme Voltaire.
De plus, la fin de la confiance en Dieu, confirmée par le tremblement de terre de Lisbonne, a installé dans l’inconscient collectif un nouveau culte pour vivre bien le plus longtemps possible : le culte du progrès. L’occidentalisation du monde a aussi mis en avant l’individu, globalement plus important que le collectif. On peut aussi ajouter le rôle des échanges facilités par l’invention de l’argent.
Ce sont de toutes ces convergences que l’on peut expliquer que la Terre soit peuplée de 7 milliards d’humains et que le respect de sa vie et de la vie d’Autrui est une préoccupation plus importante.
Enfin, il ne faut pas qu'Autrui habite trop loin.

Mathématique Macabre des Infos-Bruits Médiatiques, la pensée comptable quotidienne appliquée à des drames humains quotidiens.
Pas de morale dans les médias, à la TV un mort n'est pas égal à un mort. Exemple : 5000 réfugiés morts = 2000 Chinois morts d'un tremblement de terre = 15 morts dans une catastrophe ferroviaire en Pologne = 2 soldats Français = 1 Johnny.

On n'est plus à l'époque où l'on tue sans gêne.
Au moins c'était clairement assumé.
On est à l'époque du grand bazar, de l'injonction paradoxale permanente.
Injonction à la survivance.
Injonction à la santé.
Un million d'accidents du travail et de l'argent dépensé par l'in-sécurité sociale dans des pubs pour les vaccins ou pour des trains affrétés… aux bénéfices de multinationales de la maladie.
Nos cotisations participent à la santé de leurs entreprises. Le frère d'un ex-président est responsable d'une mutuelle. En bon gestionnaire de nos cotisations, le président fera voter une loi contre la sécu. À la place on aura une nouvelle ponction sur nos fiches de paie, la « mutuelle obligatoire employeur » arrive. Elle est là.
Avec les MSA, RSI, et les 50 caisses de retraites, ça va certainement nous simplifier la bureaucratie. Et si la mutuelle rembourse mal, ils ont prévu les « sur-mutuelles ».
Les hauts fonctionnaires, les chargés de missions, une caste de collabo se nourrissant de notre sang et de notre sueur. J'espère qu'un jour, ils s’expliqueront, devant un tribunal, et diront pourquoi ils utilisent si peu leur devoir de désobéissance, inscrit dans la loi de 1983.

L'élevage puis la mise à mort de nos cousins animaux est significative de notre société irrespectueuse des plus faibles.
Trop de diplômés n'ont d'autre choix que de mettre des œillères, le conseil de l'Ordre veille à la bonne marche de l’industrie.
Des médecins et des vétérinaires se retrouvent sur le banc des accusés quand ils proposent des soins à base de plantes.
Plantes que les herboristes/femmes utilisent depuis des siècles et dont le savoir accumulé risque de se perdre. Elles n'ont pas acheté le diplôme grâce aux sous de papa, elles n'ont que 30 ans d'expériences du terrain.

DES IDÉES.
La maladie, la mort sont. Pas la peine d'en rajouter, la vie est courte.
Enseigner notre nature mortelle.
Ritualiser la mort, celles des animaux aussi.
Garder les vieux chez eux ou en famille.
Les malades aussi ou au plus proche, dans des structures communales et donc à taille humaine.
Les humains soignants aiment les humains malades, ils doivent avoir du bien-être au labeur.
Localement choisir des plantes médicinales, des préparations et onguents naturels.