dimanche 20 août 2017

X-7 – L'argent.


X-7 – L'argent.

« L’argent c’est l’expression de la violence sociale, mais c’est aussi ce qui permet de la gérer. » B. Friot 

Pour Freud, le vide existentiel provient d'une frustration, d'un refoulement d'ordre sexuel. Cet homme vénal soignait des bourgeoises qui s'ennuyaient, c'était certainement une réponse possible pour cette clientèle si rémunératrice.
Pour d'autres Psy, ce vide est lié à l'impossibilité du cerveau humain d'assumer son destin, il est mortel. Le bouddhisme invente l'élément « âme », cette « âme » vit après la mort, selon leur croyance.

L'argent répond au besoin de reconnaissance, au besoin d'avoir du pouvoir, au besoin d'être protégé, à la peur de manquer, au final à la peur de la mort.
La preuve par les sages, ils n'en n'ont pas besoin, sauf pour acheter leur rouet.
L'argent est une non-valeur. Un livre ancien peut valoir moins cher qu'une culotte à Madonna. La valeur de l'argent est arbitraire, elle est fixée par les plus riches. Les gens doivent se le réapproprier pour éviter la dépendance. Aujourd'hui tout est payant la quête du pognon tourne à l’obsession. Même Jésus aurait dû payer son visa pour aller 40 jours dans le désert ; et pour la manne, il pouvait toujours faire la manche.
Les jeux d'argent, moralement interdits par les religions, envahissent la télé d'état payée par le travail du citoyen.

« Panem et circenses », elle est où l'évolution depuis César ?

Le vacancier rêve/délire. Le rêve bourgeois de vacances à l'île Maurice, là où l'esclave occidental sera servi par d'autres esclaves.
Les supporters payent pour voir des millionnaires courir après un ballon. Puis, ils font les JO par procuration.
Leurs impôts subventionneront les jeux et l’esprit militaire qui va avec, solidarité, discipline et sacrifice ; où en sont nos médias pour placer l’armée comme référence morale.
Les Jeux Olympiques, un jeu de dupes, l’ancienne ruée vers l'or ; celle qui se gagne avec du sang et des larmes. Des corps, asservis volontairement, se pliant aux compétitions entre nations. L'essentiel est de gagner, c'est comme ça depuis qu'un baron a relancé les jeux modernes.
Ce Français adulé, le baron Pierre de Coubertin était un fasciste des corps, un obsessionnel de la compétition. Un pédophile, certainement.

« Qu’est-ce qu'ils sont cons ces pauvres » chantait le Lyonnais Matthieu Côte, en faisant parler les riches.
           
Ou ne serait-ce pas le syndrome de Stockholm ? Le pauvre est otage du riche, soit par obligation, l'endettement, soit par soumission volontaire au consumérisme. Pour claquer son blé, y a les soldes ou le « Black Friday », pour esclaves de la consommation. Les soldes, c'est une manière de faire des économies en dépensant de l'argent. Heureusement, depuis peu, on est connecté via son smartphone. Parce que déconnecté de la nature et de sa nature.
On s’achète un smartphone et grâce au comparateur sur le net on est certain de faire affaire. De toute façon, on n'a rien d'autre à faire.

Puis grâce à votre joujou à écran incurvé, le vôtre rien qu'à vous et personnalisé par des fantômes exotiques, flasher le code barre et hop, direction le magasin où le prix est le plus bas pour économiser 10€.
Le prix le plus bas, c'est une lutte de chaque instant.
Choisir son gazier, son électricien, sa mutuelle, ses assurances, son mobile, c'est la moderne liberté du consommateur en manque de connexions humaines.
Même le Dimanche, ils nous téléphonent, nous laissent des MMS, des SMS, pour que l’on bénéficie d'une vente flash.
Mais qu'ils se taisent. On ne peut même pas leur dire à ces mêmes pas smicards du bout du monde, juste les plaindre et leur raccrocher au nez.
Pas de choix sur l'essentiel, trop de choix sur l'inutile.
La femme enfant est une cible, statistiquement, c’est elle qui dépense. C'est donc elle que l'on infantilise. Elle passe beaucoup d’énergie à gagner des coupons, elle s’active pour trouver les bons plans. Et comme elle fait des économies, elle a plus d’argent à dépenser, mais manque un peu de temps. Pourtant, elle fera l’effort d’y aller… pour une promo qu’il ne faut pas manquer. Elle a pris le virus, le piège se referme, la nasse consumériste dans toute son horreur.
Encore une époque ou les voleurs dominent. Les Gaulois mouraient à la guerre comme les soldats de Louis XIV, en ligne pour faciliter le tireur ennemi. A l'époque de la guerre économique, le consommateur va à l’abattoir via des cartes de crédit qu'il a librement choisies. Croyance.

Après avoir fourni l'Europe, l'Afrique devient la propriété d'entreprises chinoises. Si nous voulons rester en compétition, nous devons nous aligner ; cela entraîne une régression généralisée de nos sociétés.
Notre monnaie sert les intérêts des puissants. Depuis longtemps et toujours actuellement, ce sont les Étasuniens. Eux, font tourner la planche à billets pour continuer à soutenir la recherche universitaire ou à subventionner le gaz de schiste. Eux, assument leur modèle économique, le sang du capitalisme est la monnaie ; pas de monnaie, pas de flux.
En France, l’État fait l'économie. Il nous serre la ceinture pour ne pas accentuer les déficits. Historiquement, ça n'a jamais fonctionné. Ils le savent mais c'est parfait pour tenir la plèbe en haleine.
Aujourd'hui, une science compte, c'est l’économie. Or l’économie n'est pas une science, c'est une idéologie, une vulgaire croyance.
Le peuple n'a pas d'éducation économique, il doit consommer en zombie. Nos références sont faussées, nous acceptons de payer 80€ -500 Francs- pour un plein d'essence et nous trouvons trop cher un kilo d'oignons bio et local à 2,50€.
La monnaie fiduciaire, mot dérivé de foi, est réelle, pièces et billets, correspondent à la création de « richesses », à une « valeur », elle est en voie de disparition. 90% de l'argent est de la monnaie scripturale donc immatérielle. Les différents révolutionnaires prolétaires n'ont pas su utiliser l'argent ; lors de la Commune de Paris, ils ont laissé Thiers piocher dans les caisses de la Banque de France gérée par le bonapartiste Roulan.

DES IDÉES.
Une éducation populaire ayant pour projet la fin de la servitude volontaire apprendra à désacraliser l’argent.
Autrefois, la corvée était un impôt en nature, elle est à réhabiliter, mais cette fois même les seigneurs y auront droit. Elle permet d'éviter d'utiliser l'argent des autres, tout en re-liant les citoyens.
Sinon, on invente Sa monnaie. « Battre monnaie » afin de se réapproprier l’argent peut paraître paradoxal comme solution alternative à la pensée dominante préférant le profit à l'humain. Il faut rappeler que le DON est le socle de l'échange. Ensuite on trouve le TROC, les normes et règlements nous contraignant au quotidien ne le concerne pas, bel avantage, non ? Des producteurs amis se trouvent facilement dans le don ou l'échange de produits, pour le salarié à temps complet, c'est plus difficile. L'argent vient en dernier mais c'est un outil qu'il serait dommage de ne pas utiliser car l'utilisation de l'argent peut être souple ; l'habitude du marchandage se perd, alors qu'il permettait aux nécessiteux de venir en fin de marché discuter le prix de ce qui n'avait pas été acheté par les plus fortunés. En grande surface le prix est le même pour tous.
L'argent peut-être un outil « facilitateur », il est devenu un outil « emprisonnant ». Une monnaie « Commune » peut être un outil d'émancipation puis de liens. L'utilisation de l'Euro entraîne l'acceptation de choix avec lesquels nous sommes en désaccord mais nous fait participer à ce système que nous dénonçons. Par exemple, si l’État décide de peu taxer les importations à bas coût de graines de courges ou de subventionner les courges OGM, cela provoque une paupérisation de nos paysans. Ils se retrouvent en concurrence déloyale. Puis comme eux deviennent pauvres, ils n’achètent plus, et le cercle vicieux se met en place.
            La rareté de l'argent nous impose des actes. Il faut que nos achats s'orientent vers le moins cher quitte à sacrifier notre éthique. Hélas, hélas, hélas, poser des actes en opposition à sa morale provoque des névroses.
La Monnaie « Commune » n'est pas La solution, elle est Une solution pour créer une alternative à la domination de l'argent propriété de quelques-uns, c'est une idée méritant réflexions puis expérimentations.
Que se passerait-il si tous les commerçants et prestataires de notre bassin de vie rentraient dans le réseau « Monnaie Commune » ? Une telle relocalisation des échanges diminuerait automatiquement le coût des transports ; réduisant du même coup leur impact écologique. Sans oublier que si tous les échanges sur un territoire se faisaient en monnaie locale, cela abonderait les finances de l’association émettrice et cela permettrait à l’association d’avoir réellement les moyens pour des financements par micro-crédit. Une monnaie locale a d'autres intérêts, car en dehors de l’intérêt économique, elle relie les gens, augmente les relations de proximité, la connaissance du voisinage, tous ces nouveaux liens créés ont de la valeur. La « Monnaie Commune » n’est pas un objectif mais seulement un moyen. En vue d’un but « éthique » : c’est pourquoi le premier critère de réussite de la « Monnaie Commune » sera éthique. Dans l’éthique, nous incluons le social, l’écologique, l’humain et le citoyen.
       L’Euro est une monnaie potentiellement universelle. Le même Euro permet aujourd’hui d’acheter une pomme bio produite localement par un jeune producteur mais peut permettre demain aux mafias de rémunérer « au noir » un travailleur exploité à produire dans des conditions sanitaires indécentes des produits inutiles.
       La socialisation citoyenne de la monnaie passe par un triple refus : du n’importe où, du n’importe qui, du n’importe quoi. Pour la « Monnaie Commune », « qui, où, quoi » importent beaucoup.
       La « Monnaie Commune » joue ainsi le rôle d’un label permettant de reconnaître « qui, où, quoi » accepte de remettre l’économie au service du social, sans sacrifier ses responsabilités écologiques, dans le respect de l’humain et du citoyen.
      Au final, l’idéal est une monnaie sociale ; pas une monnaie complémentaire à l'euro, ça c'est une connivence. D’ailleurs les socialistes l’ont rendue légale, donc encadrée par leurs lois. Mais plutôt une monnaie subsidiaire, non indexée sur l'euro. Une monnaie « Commune » à un nombre limité d’adhérents d'une association. Sans réversibilité possible avec l’Euro, il n'y a pas de risque d'être accusé de ne pas se soumettre à l'impôt. Une monnaie commune subsidiaire : Ğ1, la June. (Djoune)

« C’est pas des êtres humains ces gens-là, moi j’te le dis. Jamais un être humain ne supporterait une crasse et une misère pareilles. Ils ne valent pas beaucoup mieux que des chimpanzés. »
Steinbeck, Les Raisins de la colère.

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