X-6-b - Le
travail, gagne-pain.
Le travail est important, il a sa fête. Mais à l’origine est la fête des
travailleurs, en commémoration des meurtres, par les élites, des ouvriers
anarchistes de Chicago. Ce n’est que sous Vichy que le 1er Mai est devenu, la
fête du travail. Pétain a aussi imposé la carte d’identité et l’interdiction
des herboristes, les cueilleuses de « Simples ».
Les
fascistes du « national-socialisme », dont le "Arbeit macht
frei" est toujours au-dessus du portail d'entrée à Auschwitz, avaient
une adoration du travail… des Autres. La phrase un peu adaptée : « le
travail » des Autres « libère » certains de cet asservissement.
Le CNR a
créé notre code du travail pour limiter les dégâts d'un salariat imposant une
relation de subordination. En 60 ans, il a doublé de volume car les patrons ont
multiplié les dérogations au bien-être. (Pour
un autre code du travail. Dalloz ; C. Giraudet et collectif)
Que l'on
soit puissants ou misérables, on n'a pas les mêmes valeurs.
Pour l’oligarque, le travail est la valeur absolue, toujours positif.
Travail
folie de nuit.
Le travail
nuit à la famille, la famille nuit au travail.
La famille
décomposée, une bénédiction.
C'est tout
bénéfice pour le marché une femme seule avec enfants, ça multiplie par deux les
logements, les machines à laver, les voitures.
Subir.
Les
risques de cancer sont multipliés si l'on travaille la nuit.
La
sécurité militaire est basée sur la dissuasion nucléaire.
La
sécurité de l'oligarchie est basée sur la dissuasion sociale ; obéis, conforme-toi
sinon c'est chômage ou SDF sous les ponts.
Avilissement
du quémandeur d'emploi.
Un prolétaire travaille pour gagner de l'argent pour acheter la voiture
permettant d'aller au travail pour gagner de l'argent pour acheter la voiture
la voiture permettant d'aller au travail pour gagner de l'argent...
Le travail
a intérêt à être bon parce qu'il est long.
Et quand ton corps fourbu, usé, te lâche après avoir bossé 43 ans multipliés par 47 semaines multipliées par 45 heures, soit
environ 90 000 heures au service de leurs enrichissements, tu meurs. Ta rente
sera versée aux élites aux mains propres ; pour la conscience faut voir
mais ça ne tue pas : des SS sont morts centenaires, des mineurs non
Le travail met dans des cases, la spécialisation fabrique des humains
hémiplégiques, la salariée n’a pas droit à d’autres occupations.
Chacun son uniforme, la cravate – à l’origine une écharpe militaire – donne
l'ascendance aux cadres sur les ouvriers ; structure pyramidale, les
singes et les poules sont ainsi organisés.
Pour l'ouvrier : subordination, gagne-pain, récompense, dette, crédit,
sacrifice, mort prématurée.
Pour le patron : contrat de domination, pouvoir, donneur d'ordres,
reconnaissance, héritage, banque, prêt grâce aux impôts optimisés, loisirs,
parachutes dorés, au pluriel.
Le travail « gagne-pain » n'a jamais aussi bien porté son nom.
Sauf évidement au XIXe siècle, Norbert Truquin écrit un poignant et douloureux
témoignage : « Mémoires et aventures d’un prolétaire ». (Prolétaire,
étymologie, ne compte que par sa progéniture).
Jules Vallès a écrit trois romans ; c'est certain ce n'est pas du
Balzac au style ampoulé et donc détaché, là c'est du vécu ; les mots affectent.
Nos corps sont des outils au service des nantis. Dévoués corps et âmes. En
1850, à l’époque du « Bonheur des Dames », on inventait la
mode, les prix étiquetés. Aux « Malheurs d'Enfants-outils » dans les
usines de tissage. Aux malheurs des jeunes femmes de la campagne que les élites
allaient chercher pour fabriquer des hauts-de-forme en feutre de lapins. Elles
mouraient avant la trentaine, intoxiquées par le plomb.
Un esclave malade était soigné, nourri et logé par son patron. Un ouvrier
malade dans une usine du XIXe siècle était mis à la porte. Aujourd'hui, la sécu
est en déficit volontaire, les contrôles se multiplient, l'ouvrier malade est
avant tout un suspect ne méritant pas ses indemnités. Les RSA sont stigmatisés
par les bourgeois mais aussi parfois par quelques frères smicards ; la peur de
les rejoindre dans la misère pousse à la haine de ses frères de souffrance. On n’est plus au XIXe aujourd'hui, on ne veut
plus qu'il meure, les élites soignent leur conscience. Le pauvre doit sur-vivre
dans la dépendance. Juste après la guerre on pouvait manger de son jardin.
Aujourd’hui le miséreux dépend de l’aumône/salaire de son chef.
Modernité régressive : moins de pauvreté choisie et de simplicité
volontaire mais plus de misère rémunérée, celle dont on a honte tant il faut
quémander ses droits.
Le travail est l'outil de domination des classes aristocratiques sur les
autres classes. L'argent tombe sans travail pour les rentiers. Pour les Autres,
l'argent ne tombe qu'en échange de travail, et encore. Le travail rémunérateur
étant défini par les rentiers, faut avoir la chance de tomber dans les clous,
dans leurs clous.
Mère nourricière grâce à son jardin potager, zéro euro.
Sénateur, 20000 euros si l'on additionne tous les avantages.
Devinette. Sachant qu’un salarié rapporte en moyenne 54€/h à son employeur.
Et qu’il ne lui revient que 7.5€, et qu’avec cette aumône, il paye ses impôts,
loyers, entretient lui-même, sa famille et sa voiture et etc. A partir de
quel revenu net l’appellera-t-on esclave ?
Les nobles représentent 0,1% de la population mais ils sont 10% dans le
journalisme et la banque. Les élites nobiliaires ont placé leurs rejetons sur
les bonnes cases de l'échiquier républicain.
Les « d’Orléans » sont encore les plus grands propriétaires terriens
autour de Paris. Les PDG d'Axa, d'Air France, de la Banque de France, de la
Caisse des Dépôts sont tous des héritiers de ceux qui se sont partagés le
pouvoir en 1789. Les nobles et les bourgeois sont toujours à la baguette.
Nos élites profitent des écoles gratuites de notre république royaliste. Un ancien responsable du RAID est un noble, petit fils du
général Leclerc de son vrai nom Philippe de Hautecloque. Ils sont nombreux dans
la marine, c'est une tradition du XIXe et comme ils se décorent entre eux, ils
ont droit à un enseignement personnalisé à la Maison d’Éducation de la Légion
d'Honneur.
Merde, on n'est pas dans le 9/3 ou dans les
banlieues Nord de Marseille, là où les écoles tombent en ruine et où les gueux du
Tiers-état se ruinent pour leur villa en préfabriquée.
Y en a marre,
de leurs simagrées,
de leurs uniformes,
de leur mode uniforme,
de leurs uniformes au torse archi-médaillé,
de leurs médailles en sucre,
de leur sucre en poudre,
de leur poudre à canons,
de leurs canons de beauté,
de leur beauté uniforme,
de leurs uniformes.
"La pire des
institutions grégaires se nomme l'armée. Je la hais. Si un homme peut éprouver
quelque plaisir à défiler en rang au son d'une musique, je méprise cet homme...
Il ne mérite pas un cerveau humain puisqu'une moelle épinière le satisfait.
Nous devrions faire disparaître le plus rapidement possible ce cancer de la
civilisation. Je hais violemment l'héroïsme sur ordre, la violence gratuite et
le nationalisme débile. La guerre est la chose la plus méprisable. Je préfèrerais
me laisser assassiner que de participer à cette ignominie. » A.
Einstein
Y en a marre
De les voir roucouler.
Bombant leurs décorations accrochées.
La classe d'une dictature.
Lors d'un défilé du 14 Juillet.
Tous aux « Garde à vous ».
Le menton tendu.
Le sabre dressé.
Bandant.
Nombre de diplomates ou d'ambassadeurs, toujours appelés
« Excellence » ont des noms à particules.
On se fait avoir, nous toujours en bas, eux toujours là-haut.
Certains radotent -depuis Napoléon III- qu'il n'y a plus de classe depuis
la révolution. Sauf que les médias et les sondeurs, propriétés des élites, nous
rebattent les oreilles avec les « classes moyennes ». Le col blanc
smicard est fier d'être de cette classe, et bientôt, grâce au mérite
républicain ou aux miettes républicaines, il passera dans la classe au-dessus.
La plèbe croit à la République égalitaire, l'aristocratie conserve ainsi sa
main mise sur le peuple et se réserve les activités sympathiques.
Vous les
riches.
Vous êtes multi-propriétaires, les loyers sont une rente idéale. Une rente
payée par l’État, via les aides au logement.
Et si le
logement est à rénover, des déductions d'impôts pour changer les fenêtres
seront votées.
Vous naissez dans une vieille famille républicaine, la république est
généreuse, parfois avec une particule achetée par un ancêtre, vos études
laborieuses genre « science-po, ENA » vous font entrer comme attaché
parlementaire de papa ou du copain à papa. En attendant d'être des
parle-menteurs aphones au palais Bourbon, à deux pas de la place de la « concorde »,
la bien nommée ! Car la gauche dynastique et la droite conservatrice gouvernent
de concert sur le dos de la plèbe.
Sinon, pour caser les énarques, les nobles ou les gens de biens, y a Pôle
emploi ou l’AFPA… à diriger.
Vous héritez de quelques millions et de biens immobiliers, tardivement car le
vieux noble ça meurt très vieux.
Sinon, vous changez la loi sur les donations, et hop vous vous autorisez
11000€ de déduction pour la pension du fiston.
Le fisc cire leurs pompes.
Vous êtes nés riches, vous serez des vieux riches.
La sécurité avant tout, la sécurité est le premier devoir de l'état envers
ses citoyens ; ses citoyens bien nés pas ceux des banlieues.
L'état, ce n'est pas moi, c'est eux, les nantis et ils ont peur des jeunes,
des gens différents, des penseurs alternatifs. Pour se protéger, ils inventent,
par à-coups, des lois pour rendre les coups des CRS/BAC légaux. Dès qu'un
événement dramatique passe à la TV, une nouvelle loi émotionnelle est votée. Pourtant
le budget de la justice française est parmi les plus faibles d'Europe. Encore
un secteur non-marchand à l'agonie. Non marchand, c'est vite dit car certains avocats
fiscalistes/d’affaires, ou autoproclamés[1], bossent plus pour leur
propre compte bancaire que pour leur morale égalitaire.
L’agonie serait voulue ? Pour l’élite la justice est lente, pour nous,
c'est comparution immédiate, les procureurs sont à la botte du pouvoir, et
huissier à la porte.
Justice ? Des temples de marbre, glacials en hiver, des sièges en
béton pour le justiciable. Assis sur leur auguste cul, l’élite, juges ou proc. déguisés
en Noir blanc, froid chaud, riche pauvre, coupable non coupable -notre justice
est dichotomique- condamne les gueux. Le cutter la symboliserait mieux que la
balance.
Vos prisons, celles construites et gérées par les multinationales dont vous
êtes administrateurs, tel Eiffage recevant des subventions via des PPP,
(partenariat public/privé) ou Pour le Pantouflage des Politicards.
Avec des
taux de récidives 10 fois supérieurs à la Norvège.
Vous n'évaluez pas le résultat de vos névroses ?
La loi par l'émotion, rien de plus dangereux, populiste et facho.
Leur loi décide de nos emplois du temps.
Leur loi décide de notre espace vital.
Leur loi étouffe nos droits.
Leurs lois liberticides, inégalitaires.
L'outil justice pour tous utilisé à leur profit.
En principe, la loi protège la veuve et l’orphelin.
En principe, la loi punit la destruction des nids d’hirondelles.
Réappropriation
de nos droits.
Votre travail est un loisir.
Vous ne comprenez pas la grève de celui dont le travail est le
« gagne-pain » de toute sa famille.
Vous finissez ministre.
Vous dirigez un monde que vous ne connaissez pas mais à votre service.
Vos lois veulent notre malheur pour votre confort.
Reculer l'âge de la retraite alors que les jeunes n'ont pas d'emploi. En France, la retraite
à 67 ans est passée tranquillement, aussi tranquillement que les grèves/balades
syndicales qui firent sortir des millions de personnes dans la rue.
Casser le code du travail, surtaxer les petits patrons et les artisans,
multiplier les stagiaires, payer de plus en plus au SMIC, assouplir les
horaires, augmenter la présence au travail, créer des normes pour que seuls les
grands groupes aient accès aux marchés.
Utiliser
les médias, dominés et infiltrés par vos amis, pour que l'on ait peur des
Chinois, des extrémistes Sikhs ou Musulmans et que l'on accepte tous les
sacrifices. Des avertissements du style « Quand la Chine s'éveillera »,
et elle dort encore, elle est en plein cauchemar. Le prochain réveil des citoyens
de la RPC, un pays ravagé par une économie communiste néolibérale sera
douloureux ; trop de pollutions, trop de vieux, trop d'inégalités.
Le travail, outil principal de votre domination fait l'objet de tous vos
soins. Le travail des autres, La Source de votre enrichissement. Pour
paraphraser une élite, je dirais que le cancer de l'assistanat des nantis
mérite d'être éradiqué.
Vous les hommes riches.
Vous êtes le fournisseur de l’État : vous fabriquez des armes, des
objets destinés à tuer, à être cassés puis jetés. L’éducation nationale a
l'obligation de vous acheter vos logiciels comme « Solidworks ».
Vous avez un journal, vous vous êtes acheté un poste de sénateur-maire,
vous avez la toison blanche et vous êtes souvent somnolent, en sécurité sous
les ors de la république.
Vous perdez, gagnez, des procès, vous avez l'argent pour vous défendre.
Vous êtes rentiers et le contribuable vous offre un poste prestigieux.
Le citoyen
contribue volontairement, ou involontairement, à votre piédestal.
« Jamais je ne m’assujettis aux heures,
les heures sont faites pour l’humain et non l’humain pour les heures. » François Rabelais
Vous les
pauvres.
Ils vous détestent dans la rue et vous qualifierons de terroristes.
Ils vous parleront en novlangue. Les défavorisés plutôt que les exploités,
la démarche qualité plutôt que le rendement.
L’espace public sous vidéo surveillance nommée vidéo protection.
Des licenciements massifs nommés « plan social » ou PSE, plan de
sauvegarde de l’emploi.
Votre travail organise votre vie, on vole votre temps.
Vous êtes debout à 6 heures, votre fils demande à téter. A 7 heures vous
préparez les tartines des deux autres avant de les préparer pour l'école.
Vous jardinez, nettoyez, faites les courses au galop, cuisinez, rangez.
Vous participez à la vie associative.
Vous n'avez pas de salaire, et si vous retournez bosser votre avancement
sera retardé.
Normal, vous êtes une jeune femme.
Manipulé, la génération des « Baby Boomer » est fière du monde
qu'elle nous laisse.
Ces ouvriers usés mais convaincus de leur utile travail.
Domestiqués pour leur malheur.
Fières de leur travail à 7,50 €/heure.
Fiers de leurs rêches mains de travailleurs survivants.
Regardez nos constructions modernes par rapport à celles d'hier.
Une ville ancienne aux toitures d'ardoises ou de tuiles vernies.
Des villes nouvelles, banlieues de cages à lapins.
Liberté, fraternité, égalité, ce slogan est à vomir.
Rappel : Article 122-7 du code pénal sur la possibilité de désobéir à
la loi si l'on se trouve en « état de nécessité ». Il est
possible d'aller se servir gratuitement en cas de besoin fondamental. Non, cela n’est pas indigne.
Ce monde pue, respirer l'odeur pestilentielle d’une ville après la pluie.
Perdue, oubliée l'odeur délicieuse d'une pluie à la campagne.
Admirez
les parkings lisses et noirs des zones industrielles de cubes bardés d'acier,
voyez ces zones commerciales colorées de slogans « ICI ON RASE
GRATIS ».
Baladez-vous dans certaines campagnes mornes d'une monoculture intensive ou
le meurtre des abeilles reste impuni. Comme ailleurs, les ferrailles en
mouvement bourdonnent à la place des insectes.
Engins agricoles monstrueux.
Cancers. Maladies monstrueuses des agriculteurs aux ordres des
multinationales.
Alors tant pis pour nous, humons les pollens allergisants enrobés de suie.
Humons les lisiers des animaux hors sol parsemés par les engins des
bouffeurs de suif. Esclaves des chimistes.
Survivre en banlieue de béton-prison.
Subir l'obligation de respecter le gazon anglais, cette moquette verte sans
vie.
Subir leurs ronds-points paysagers.
Subir leurs usines polluantes de l'être et de sa nature.
Subir leurs arbres taillés en cube minéral.
Je pense donc je subis.
« Il n’y a pas longtemps, c’étaient les mauvaises
actions qui demandaient à être justifiées. Aujourd’hui ce sont les bonnes. » A.
Camus
Rarement la pensée humaniste, la pensée réfléchie n'a précédé les actions.
Agir, réagir, faire, s'agiter.
Alors, comment changer ?
Passer au moins la moitié du temps pour soi, pour son accomplissement. Puis
chargé d'énergie se battre contre, puis informer, communiquer ses idées
idéales.
Être contre ? C'est souvent être tout-contre. Donc bien trop près.
Tout contre le système, il y a les syndicats d’État.
Copains de patrons gagnant des millions.
Et leurs salariés détachés à Paris.
Et à être détachés, ils en viennent à se détacher de la réalité.
Détachés, complètement détachés.
A Paris, complètement dans le microcosme.
Il ne faut pas compter sur eux, trop de compromissions.
Les batailles gagnées sont de plus en plus rares.
En général, elles permettent juste de conserver des acquis.
Un syndicat est force de propositions de la base.
En 36, la rue gagne. En 68, la rue gagne. En 1971, la CGT prônait la fin du
salariat, la réappropriation/socialisation des moyens de production.
Aujourd’hui y plus qu’IG Métal qui gagne, ce n’est pas chez nous. C'est dans la
rue, les cafés, les associations, les théâtres, les yeux dans des yeux, des
corps face à des corps que les citoyens se rencontrent et conspirent. Les
combats ne se gagnent pas sur internet, même si les virtuels réseaux sociaux
peuvent participer à la circulation d'informations alternatives à la pensée du
microcosme politico-médiatique parisien.
Sans internet, les mouvements ouvriers du XIXe siècle étaient paneuropéens,
voir même avec l’Amérique du Sud, car les échanges réels étaient plus nombreux
qu'aujourd'hui.
Le langage réel n’est que dans la proximité des corps.
La TV, fer de lance de la société du show.
Quand une réunion d'information sur les manipulations des OGM et leurs conséquences
sur la santé attire 30 personnes.
Quand une queue de centaines de zozos s'étire et trépigne devant le salon
de l'érotisme.
Quand les salles sont combles pour un film SM, « 50 nuances de Grey »,
grand-mère, mère, fille et petite-fille ensemble plongées dans le noir béant du
cinéma de quartier. Se pâmant devant la toile, gloussant en recevant le KDO
final ; la cravache et le string pour imiter DSK.
On est responsable.
Je me souviens d'une grève contre une multinationale. Elle s'est finie par une
buvette ou le Coca de la multinationale coula à flots. Je me souviens d'une grève
ne gênant que les ouvriers. Je me souviens des 4 millions de promeneurs,
promenés, partout en France pour les retraites.
Je me
souviens de l'envie de marcher sur Paris et de quelques syndicats minoritaires
en vraie colère ou de syndicalistes de base désarçonnés par leurs chefs.
Sur les banderoles, ils réclament du travail, ils réclament que leur usine
ne ferme pas. LEUR usine, c’est une sc(o)op ? jusqu’où peut aller la décérébration.
Jusqu'à accepter que les patrons se gaussent ?
Jusqu'à la
mort pour un travail ?
Dommage pour les syndiqués sincères. Eux, sont au plus près de la réalité
du terrain. Ils regroupent des individus ayant les mêmes préoccupations locales :
bien-être, cadre adapté, juste rémunération.
Les partis
politiques sont des « fourre-tout » hors sol.
Élites payées avec nos salaires pour nous attaquer. Et nous acceptons d'être bernés par les mots. Le
salaire avec ses cotisations, on appelle ça des charges en langue néolibérale.
Cotisations ou charges
patronales. Patronales ? Première nouvelle.
C'est avec son temps de
travail et le prêt de son corps à l'entreprise que l'ouvrier permet aux patrons
de payer des cotisations.
Nous, c'est sur notre temps libre que nous devons organiser notre défense
et aussi nos réponses. La lutte est inégale mais nous sommes nombreux, nos
actions, nos boycotts peuvent déplacer des montagnes.
Attention aux pièges.
Dans l'antiquité, les dettes permettaient aux notables Grecs de transformer
des paysans en esclaves.
Ailleurs, la dette permet aux mafias indiennes d'avoir des reins pour les
occidentaux issus de pays dits civilisés.
La dette est une stratégie de domination.
La dette, le travail aux ordres sont des outils utilisés par les élites
pour s’approprier le corps de pauvres. Car nos corps doivent être des outils au
service des nantis.
Dévoués corps et âmes. Notre siècle débutant fleure bon le XIXe siècle,
l'époque des enfants dans les mines mais ça, c'était avant aujourd'hui, c'est
interdit... en occident.
Car comme le coltan de nos portables et nos vêtements à bas coût sont
importés, on consomme « à notre insu » de l'enfant Congolais,
Chinois ou Pakistanais.
DES IDÉES.
Arrêter de se vouloir plus bourgeois que les bourgeois.
Changer ses habitudes d'achat.
Plutôt des vêtements Emmaüs que ceux des multinationales.
S'approprier la rue.
Préférer la grève générale à la grève d'un jour.
Que la grève du travail salarié devienne une journée de grève coopérative.
Boycotter les esclavagistes.
Relire ensemble le programme du CNR.
Choisir un syndicat sans hiérarchie parisienne.
Se mettre le peuple dans la poche en faisant des grèves. Rendre gratuits
les péages, les transports.
Nos ennemis nous ont déjà définis comme leurs ennemis, alors on leur
nuit : banque bloquée, sit-in devant leurs palais-villas.
Dépasser les appareils, créer des intersyndicales.
Au quotidien choisir le moins pire ou mieux consommer amis, réseaux, avec
eux créer son activité, sa SCOOP.
Ou créer son métier de chercheuse dans son jardin personnel.
Installer des jardins à la place des parcs.
Définir des emplacements de marchés libres dans les rues.
Éliminer les métiers de cons, les fabriques de conneries, le choix est vaste.
Moralement le chômage c'est mieux que de bosser pour une boîte à fabriquer
des bagnoles, des armes, des pesticides, des médicaments Médiator, des bâtons
de CRS. De toute façon avec un travail payé au SMIC, la retraite ça sera le
minimum vieillesse, pour une vie au minimum, pour juste survivre. Et ne comptez
pas avoir ce minimum, défini par nos élites, avant 67 ans, alors le mieux,
c'est de ne pas travailler dans ces conditions indécentes. Les coûts indirects
d’une santé dégradée par le travail, le traitement des pollutions, l'emploi de
matières premières exotiques, la construction d'infrastructures bétonnées
démesurées devraient pousser de nombreux travailleurs à rester au lit pour ne
pas augmenter les déficits de la sécu et de l’état.
Avoir une activité enrichissante pour soi et pour le collectif.
Pour cela, mettre en place des sites d'échange de services.
Le travail à accomplir pour le bien-être collectif ne manquera jamais.
Rues à
entretenir, maisons à isoler, vieux à s'occuper, vie à danser.
L'offre est illimitée, le chômage est donc voulu[2].
Oui, ok, on a du travail... mais pas les sous pour vous payer. Menteur.
Alors on en fabrique, c'est de l’arbre, du papier.
La rivière polluée pour des années, c'est le réel.
Le cancer à l’amiante, c'est le réel, la mal bouffe, c'est le réel.
La dette, des chiffres sur un ordinateur, c'est du virtuel. Reset.
Le manque d'argent n'est pas une excuse aux manques de liens et de réflexions.
« Je sentis
dans ma pensée le vide absolu de ces grandes phrases avec lesquelles on façonne
le cerveau humain : Dieu ! Patrie ! République ! Tout cela,
ce ne sont que des mots creux, qui ne font qu’augmenter nos misères et détruire
la famille humaine !
J’ai besoin d’un
autre idéal ».
Victorine
Brocher, 1871
[1]
Décret n° 2013-319 du 15 avril 2013 supprimant les conditions particulières
d'accès à la profession d'avocat des personnes exerçant des responsabilités
publiques
[2]
Milton Friedman souhaite un "taux de chômage naturel" appelé aussi
NAIRU (un taux de chômage idéal n'accélérant pas l’inflation).
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