L'habitude de dire que
nous sommes judéo-chrétiens a été inventée vers 1960. C’est par culpabilité
suite au génocide que Judéo a été ajouté à Chrétien. Nous sommes
plutôt des Anatoliens, des Celtes de l’Eurasie. Puis à la fin du néolithique
nous avons intégré les civilisations Grecques, Romaines, Égyptiennes,
Chrétiennes et Arabes d’inspiration Juive.
En Grec, « civilisation »
se dit « polistimos », ce mot dérive de cultiver, greffer, apprivoiser.
Il nous rappeler qu'une civilisation se construit de différences, d’échanges,
d’ouvertures de cœurs et d’esprits.
Nos racines grecques
seraient donc plutôt Pélasges. En effet, vers -1300, les tribus Pélasges
adoraient déjà Zan, Zeus, « le Verbe ».
« Au
commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de
Dieu, et le verbe était Dieu… Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi
nous. » (Les évangiles, Jean 1… 1300 ans après).
Ils adoraient des divinités féminines, la plantureuse Déesse mère, leur
civilisation étant plutôt matriarcale et paisible. Ça on ne l'a pas
gardé ; un peu dans notre vocabulaire, Gaïa, Déméter, Artémis, Aphrodite,
Athéna, Héra (Mout en Égypte). Ces Déesses de la vie, de la fertilité ont été
remplacées par les Dieux mâles actuels tyranniques et guerriers. Ces croyances
ne peuvent qu'enfanter des sociétés mortifères.
Les tribus Pélasges furent
envahies par des élites sémito-égyptiennes (les Doriens) pour créer la
civilisation Hellène à régime patriarcal et guerrier. Le mot « Grec »
est d'origine romaine, eux s'appelaient les Hellènes, la civilisation grecque
est donc d'origine mêlée Pélasge/Égyptienne. Les savants Grecs faisaient des
aller-retours réguliers en Égypte. Si les Grecs ont inventé quelque chose,
c'est l'idée de République, le mot lui est d'origine Latine.
Notre vocabulaire
emprunte surtout aux Grecs et aux Romains.
Rome était un empire
marchand-capitaliste, et comme les autres empires, il s'est effondré à cause
des excès de ses élites. Puis il a laissé la place à des sociétés agraires
« décroissantes » que l'histoire officielle nomme « Moyen-âge ».
L'habitude de tronçonner
l'histoire en périodes est symptomatique de nos limites intellectuelles :
simplifier pour comprendre. Une frise chronologique ne rend pas compte de la
lenteur de l'évolution, une civilisation ne disparaît pas du jour au lendemain.
C'est sur plusieurs générations que les effets se font sentir.
Le Moyen-âge, période dominée
par les barbares, fut un creux historique où il ne s'est rien passé. Il y avait même le
droit de cuissage.
Et NON, ces délires datent du XIXe siècle.
En réalité, le Moyen-Âge
est la continuité des siècles précédents. Il précède la Renaissance ; la
Renaissance de quoi d'ailleurs ? Du capitalisme ?
Comme d'habitude,
l'oligarchie ostentatoire fait la guerre… mais en bons chrétiens : les
nobles respectent le devoir d'attention, de partage, d’aumône.
L'obsession de
l’enrichissement arrivera plus tard. Le
culte du chef, à la grande gueule, usant et abusant de sa force armée, s'est
imposé à la fin du Moyen-Âge. Avant, par solidarité, le chevalier mettait son
épée au service du gueux, les mariages se décidaient entre futurs époux. Le
peuple s'en sort correctement, l'égalité homme/femme est souvent une réalité,
la population augmente. Les activités en commun rythmaient la vie, par exemple,
le droit de cuisson/cuissage réunissait les gens autour du « four banal ».
Au
Moyen-âge, l'obsession absolue est la religion et la mort est bienvenue pour
accéder à la vie éternelle. La peste rapportée des croisades et la guerre de
Cents ans, en multipliant les morts horribles, annoncent la fin de l'adoration
de la mort. Les premières réflexions sur le sens de la vie et du bien vieillir,
émergent.
Cette époque était
organisée autour d'un système suzerain/vassal, le tout encadré, dirigé, orienté
par l'église catholique ; les actes officiels se concluaient par « En
l'an 1263 de l'incarnation de Dieu » et on jurait sans cesse. Pour les paysans, les
années se comptaient en années du Pape sur le trône.
Les
villages se construisaient autour des clochers, il fallait entendre les cloches
pour ne pas risquer d'être classés comme hérétiques. Et aussi autour du tombeau
des missionnaires sanctifiés, l'odorat n'était pas atrophié comme aujourd’hui,
les fidèles se tenaient au plus près de la tombe pour être dans l'odeur de
sainteté.
Le peuple résistait
souvent aux seigneurs. La faux fut refusée durant 300 ans par des paysans
préférant être plusieurs au labeur à labourer un champ, le patron a été obligé
de l'accepter, mais ça n'a pas duré.
D’autant
plus que ne travaillant pas plus que nos élites actuelles, les châtelains
avaient besoin de mains-d’œuvre corvéables à merci.
Les
curés ont interdit l'arbalète ; pour l'église on ne tue dignement un homme
qu'en le regardant dans les yeux.
Les
drones télécommandés viendront plus tard avec les jeux vidéo.
Les
artisans sculpteurs des cathédrales avaient encore la possibilité d'être
créatifs, aujourd'hui les maîtres d'ouvrage imposent leurs plans aux maçons. Le Moyen-âge était le paradis sur terre pour le clergé, il gérait le temps et
l'argent. Avaient-ils des sens plus affutés que les nôtres ? Une église
Romane du XIIe siècle est une œuvre esthétique. Les églises du XIXe siècle sont
construites par les patrons paternalistes surveillant leurs ouvriers le
Dimanche, elles sont souvent moches et ostentatoires.
En
ce début de XIIe siècle, le Pape Innocent III décida du massacre des Cathares.
Ces hérétiques refusaient l'impôt et la dîme. Avec le « Tuez-les
tous, Dieu reconnaîtra les siens » de l'abbé de Citeaux, débute
l'inquisition. Elle fera des milliers de morts et ne sera officiellement
arrêtée qu'en 1834.
A
la fin du Moyen-Âge, les bases de nos sociétés sont déjà là : les mots
bénéfices et crédits, d'origine ecclésiastique, datent de cette époque. Le culte
du spécialiste scientifique hors pair mais pas hors cadre de la pensée unique
est confirmé. Les hommes prennent le pouvoir, interdiction aux profanes de s'y
intéresser, interdiction à l’autodidacte d'intervenir dans le débat. Entre soi,
entre mêmes penseurs sortis des mêmes écoles, comme le dénonçait déjà Guy de
Chauliac, les hautes écoles apprennent aux mâles le savoir indispensable afin
de se comporter en élite.
L'interdiction
est aujourd'hui dépassée, la propagande a réussi. Les Autres, les non spécialistes,
s’autocensurent en toute liberté.
Au
Moyen-âge de nombreuses techniques sont
développées, elles nous inspirent encore. À cette époque, la civilisation Arabe
a été la plus éclairée, elle influencera les « Lumières » du XVIIIe
siècle pour les idées et aussi hélas pour la traite négrière.
Les Rousseau,
Voltaire, Hobbes ou Grotius s'en inspireront aussi ; ils compléteront
leurs lectures avec Platon, Aristote, Sénèque ou Virgile. C'est aussi grâce aux
Arabes que de nombreux textes seront sauvés de l'oubli. En 1500, les
trois-quarts des livres de la terre étaient écrits en langue Arabe. Les
médecins Arabes soignaient les Papes et opéraient des cataractes. Il y a 4000
ans, l'article 215 du code
d'Hammourabi explicitait déjà cette opération. Pendant ce temps, nos rois civilisés
étaient soignés de leurs blessures sanguinolentes avec de la viande crue.
Les Grecs puis les Arabes maîtrisaient déjà les pompes à
pistons, les Chinois avaient la poudre à canon comme les Arabes ; eux, en
plus, avaient le canon et les torpilles. Mais ils se contentaient de leur
espace vital car il les enrichissait suffisamment. En Chine, les élites
militaires et politiques auraient pu imposer des recherches sur des techniques
guerrières mais elles préféraient le commerce local, alors que leurs bateaux
leurs permettaient de voguer sur toute la planète.
En
800, la France avait une population de 6 millions d'habitants, vers 1350, ils
étaient 21 millions. Paix relative, évolutions des techniques agricoles, les habitants
avaient une vie souvent tranquille. L’argument d’une meilleure santé grâce aux
vaccins n’était pas inventé.
Puis
de nombreuses tragédies s'accumulèrent en France et en Europe. La guerre de
cent ans, la peste, les maladies liées aux déplacements de soldats en croisade
firent redescendre la population à 12 millions d'habitants dès 1400, il faudra
attendre 1700 pour retrouver la population de 1350. En Italie, ce fut seulement
au XIXe siècle. A part pour la République millénaire de Venise, La
Sérénissime ; grâce à la stabilité de son modèle politique et aussi son
statut de « coffre-fort », elle fut épargnée par de nombreux maux. Sauf
par le mal absolu : Napoléon.
Le Nord de l’Italie, la Lombardie, fut longtemps le pays
des banquiers, la Suisse n'étant pas loin, elle leurs servira de refuge. Les
Juifs vivaient dans leur ghetto,
les Papes l’exigeaient. N'ayant pas le droit moral de prêter à leur communauté,
juifs et chrétiens se prêtaient mutuellement ; l’optimisation fiscale, déjà.
Durant
le Moyen-âge, le message évangélique s'est perverti. L'argent reprend
l’importance qu'il avait dans la Rome antique. La charité chrétienne régresse
pour devenir une affaire de spécialistes rémunérés.
L'origine
du capitalisme est aussi franciscain. Cet ordre a décidé que l'argent n'était
pas forcément diabolique, si et seulement si, cet outil permettait à tous
d'accéder à plus de confort. La boîte de pandore était ouverte. Depuis la
pensée comptable a supplanté le don, l'échange.
Le
christianisme a inventé l'individu. Il a autorisé la pensée
« égoïste », durant des siècles cette sournoise infection s'est
répandue en Occident. Paradoxalement, le progrès et la démocratie, l’aspiration
au bonheur de chaque humain, sont aussi inspirés par le message évangélique.
L'idée
de l'enrichissement comme preuve de dévouement à Dieu est déjà dans la bible
mais le protestantisme du XVIe siècle l'a transformé en obsession. Tout,
absolument tout, peut se monnayer, s'enrichir est un acte divin, un riche est
la preuve que Dieu a choisi les siens. Si Dieu veut punir c'est la lèpre qu'il
envoie. Dieu considère qu'un handicap est une punition divine, à l'inverse du
Dieu des Hindous, lui considère le handicap comme un don sacré.
Après
que la « révolution » des Anglais ait tourné en rond, le fils de
Charles Ier, le premier roi décapité, étant revenu sur le trône en 1660, les
élites marchandes s'imposent. Elles imposèrent les premières privatisations :
les « Enclosures » interdisaient à la plèbe l’accès libre à la terre,
l'accès aux « Communs ».
La
science et ses possibilités d'enrichissements devint un outil servant les
hautes castes pour asservir la majorité. Plus de 100 000 sorcières, femmes guérisseuses/accoucheuses, périrent pour
laisser la place aux mercantiles élites scientifiques mâles. L'inquisition
était souvent politique, elle servait à se débarrasser des gêneuses
.
Galilée
a participé au développement du capitalisme via son bras armée le progrès lié à
la science et la technologie.
La promesse du paradis de Dieu a été perdue quand les sciences de Giordano Bruno, Copernic ou Kepler ont rendu le monde plus rationnel ;
à leur corps défendant, certains ont brûlé en recevant la bénédiction papale.
Galilée,
un homme aussi pieux que Copernic, refusait la forme elliptique de notre
parcours autour du soleil, il a cherché à prouver que ce parcours ne pouvait
être que parfait comme le Créateur, et donc parfaitement circulaire. Il ne
croyait pas au rôle de la Lune dans les marées.
Il ne croyait pas les marins italiens, eux avaient fait le lien. Le bon
sens pratique, pragmatique et populaire, est à l'origine de l'immense majorité
des découvertes comme l'explique Clifford O'Connor. Les Grecs savaient déjà que
la lune avait un rôle important, il paraît impossible que des hommes
préhistoriques, en observateurs fabuleux de la nature, n'y aient pas prêté
attention. Ils ont tant dessiné les cieux dans leurs cavernes.
Galilée est, dans l'imaginaire collectif, lié à l’avènement de la science.
Les scientifiques ne sont pourtant que de leur époque.
Et bien
malin celui pouvant prédire le succès ou l'échec d'une idée, d'une invention. Grâce
à ces astronomes, la pensée humaine fut bousculée ; la terre n'était plus
le centre d'un univers construit par Dieu pour l'humain. Dieu n'est plus
omniscient. Une hypothèse laisse à penser que c'est à
la suite des milliers de morts du tremblement de terre à Lisbonne en 1755 que
les découvertes Galiléennes puis les pensées des Lumières furent intégrées par
la population : Dieu n'étant plus suffisant pour protéger les siens,
l'humain devait aussi s'employer à créer le paradis grâce aux sciences.
Tout
doucement un nouveau système se met en place. Pour le nommer
« Capitalisme », il faudra attendre que la plèbe croie à la
possibilité que chacun puisse s'enrichir sans limite. Principalement grâce à
l'industrialisation des moyens de production, une invention anglaise du XVIIe
siècle. Le néolibéralisme, un avatar radical du capitalisme, arrive à la fin du
XXe siècle quand 1800 milliardaires sont aussi riches que 3,5 milliards
d’humains en « servitude volontaire ».
Nous arrivons à la révolution Française, fille des « Lumières »
et fils du « mercantilisme ». Ou plutôt aux révolutions car celle
bourgeoise de 1789 n'a rien à voir avec
celle populaire de 1792. « Lumières » revendiquées aussi au XIXe pour
justifier les colonisations « civilisatrices ». Le Dieu progrès
s’affiche de nos jours sur le drapeau Brésilien « ordem e
progresso ».
Un progrès lié aux technosciences,
au travail.
Et ce progrès doit
s'imposer à tous : du fascisme.
Illich écrivait « La
corruption du meilleur engendre le pire ».
La révolution des
bourgeois contre les nobles s'est faite sur le dos de la plèbe. L'interdiction
des corporations via la loi Le Chapelier, détournée de son rôle originel
rousseauiste, ou la disparition des trois quarts des jours fériés, dont le
saint Lundi choisi par les ouvriers, créateurs d’œuvres, pour se former et
s’informer, décidée par les élus rentiers prouvent, entre autres, que le
bien-être du peuple ne comptait pas. L’assemblée des bourgeois voulaient
s'enrichir encore plus. Les « Girondins » le confirmeront en allant
semer la guerre en Europe pour piller et orienter ailleurs que sur leurs
frasques, le regard du peuple ; cette stratégie de l’ennemi extérieur
nécessitant l’union des patriotes est promise à un bel avenir.
La première constitution française est votée le 3 septembre 1791. Elle est inspirée
des évangiles ; et par la constitution des Corses, Paoli avait demandé
l'aide de Rousseau pour l’écrire en 1755. Nos ancêtres ont aussi copié celle
des États-Unis. (W. A. Durant, Rousseau et la révolution)
La première révolution populaire est celle de
1792, sa constitution n'a jamais été appliquée. Elle remettait en cause
l'INTOUCHABLE, le droit de propriété. C’est pourquoi Robespierre a été sali par
l’éducation nationale républicaine, des générations ont appris qu’il était
responsable de la Terreur, mot utilisé à postériori, par les Thermidoriens (lire
Jean Clément Martin).
Entre la violence de la royauté
et la conspiration des propriétaires républicains et des royalistes, la
révolution ne pouvait se défendre qu’en utilisant la violence. Cette
malheureuse guerre entre Français se reproduira durant le XIXe siècle.
Même si le plus grand
saigneur du peuple reste Napoléon.
Le rousseauiste et
franc-maçon Robespierre était un admirateur du message évangélique, il
s’est opposé à la peine de mort (Le 4 Brumaire An 4) et aux guerres Girondines.
Les révolutionnaires français l'avaient rapporté au pape. Préférant la royauté,
la papauté ne reconnut la république qu'un siècle plus tard. La république
opportuniste des bourgeois, pas celle du peuple.
Robespierre a proclamé
la première République et a inventé le trio « Liberté, Égalité,
Fraternité ». Ni l'une ni l'autre n'ont apporté quoique ce soit comme
amélioration au peuple.
Liberté,
… De m'exprimer, d'exprimer ma singularité. C'est souvent impossible. Être
servile, rester un pion est plus tranquille. De trop nombreuses dépendances me
sont imposées : le travail, la santé, l'éducation, l'alimentation,
l'information, la justice, les modes, la technologie orientent mon
comportement. Et au sommet de la pyramide des dépendances, l'argent.
Égalité,
… Une tirelire à la place du cerveau pour la majorité, des riches de plus en
plus riches, pauvres de plus en plus pauvres, des pollués de plus en plus
pollués, jamais les écarts n'ont été si accentués. Notre modèle sociétal
occidental, en phase de mondialisation, n'est pas du tout égalitaire, il est en
plus autodestructeur. C'est à l'instant de la mort que nous sommes égaux.
L'égalité est un fondamental sociétal.
Fraternité,
… Vers 1790, les bourgeois auraient préféré Propriété. En 1940 on a échappé à
Travail, Famille, Patrie. De la même étymologie que fraternelle, ce mot donne
une consigne morale de soutien mutuel.
Fraternité oublie la
moitié féminine de l'humanité. Ou alors il faut lui accoler le mot
"Sororité". Voici un autre mot. Pour nous associer, femmes et hommes,
dans un même élan ; utilisons Convivialité.
Liberté
sans fraternité rend l’égalité impossible, c’est un des problèmes de nos
sociétés où les riches revendiquent la liberté de s’enrichir sans limite. En
1848, l’ordre souhaité était Liberté,
Fraternité, Égalité.
Robespierre avait comme
livre de chevet « Le contrat
social » de Rousseau qui plaide pour une religion civile. C'est
certainement l'origine du culte de l’Être Suprême. Pour un personnage aussi
cultivé et réformateur, prônant la séparation des cultes avec l'état, cette
idée de vouloir re-créer Dieu, précurseur des rois, est saugrenue ; s'il
avait lu Jean Meslier (1664-1729), abbé athée révolutionnaire, il aurait évité
cette erreur. « L’incorruptible »
a vite été exécuté et sali, il fallait surtout que le peuple ne reprenne jamais
l'idée de vouloir le pouvoir.
On ne tue pas une idée,
le peuple a appris durant cette période.
Notre société est encore
imprégnée de cette époque. Mais on est loin des révolutionnaires populistes de
1792 et de 1871. Eux avaient réussi à virer les Saints du calendrier. Leur
calendrier s’est inspiré de l’Égypte antique, pour l’organisation, et de la
France agricole pour les noms.
Le jour du miel, le 8
Frimaire de l'an III. C'était hier, c'est pour demain ? Hélas, la
révolution a été confisquée par des conservateurs bourgeois. Une élite pire que
le roi dont elle a coupé la tête ; un acte discutable, une réaction
irréfléchie au faux manifeste de Brunswick ? L’analyse rétroactive de
l’histoire est complexe, on ne peut que mesurer les effets au
présent. Ce meurtre a permis de désacraliser les monarques de droit divin dans
l’inconscient collectif.
Pour être consacré, un
roi jurait devant Dieu qu'il s'occuperait au mieux de son peuple. Hier comme
aujourd'hui, en politique, « les promesses n'engagent que ceux qui les
écoutent ».
Nous n'avons jamais
connu la démocratie.
Notre république a été
inspirée par le millionnaire Voltaire, admirateur de l'esprit de la nation
chinoise : « L'esprit d'une nation réside toujours dans le petit
nombre, qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le
gouverne ».
Notre constitution a été
écrite par le noble Honoré Gabriel Riqueti, le comte de Mirabeau. Il
disait de Robespierre « Cet homme
est disqualifié pour la politique car il croit tout ce qu'il dit ». (Écouter
Henri Guillemin dans son Robespierre)
Elle a été rédigée par
un curé, l'abbé Sieyès, ami de Napoléon qui a écrit : « Les
citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire
eux-mêmes la loi ; ils n'ont pas de volonté particulière à imposer. S'ils dictaient
des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un
Etat démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n'est pas une
démocratie (et la France ne saurait l'être), ne peut parler, ne peut agir que
par ses représentants. »
L'objectif n'a jamais
été la démocratie, mais l'oligarchie. Le mot démocratie pour qualifier la
république Française a été inventé au XIXe siècle, alors que ne votaient que
les propriétaires mâles. Les femmes n'obtiendront le droit de vote qu’après 1945.
Elles n'auront le droit d'avoir un compte bancaire qu'en 1965.
Lors de la première République, en 1792, seuls deux ouvriers, Jean-Baptiste Armonville et Noël Pointe, furent
élus. Sous la IIe République les ouvriers-artisans ne sont qu'une
quinzaine sur 800 élus comme dans une assemblée de l'an 2000.
Puis la révolution tombe
sous les coups des capitalistes. L'absurde et infâme XIXe siècle, industriel,
productiviste et inégalitaire, est en gestation.
Un empereur prend le
pouvoir. Napoléon est respecté voire adulé par nos élites, ses cendres sont aux
Invalides. Que dirait-on si les Allemands adulaient le dictateur du IIIe Reich
de la même façon ?
Comme
leur fou, le Nôtre a fait des guerres effroyables grâce à ses amis de la banque
de France.
Durant
le règne du Bonaparte, l’enfumage des esclaves de la Guadeloupe dans les cales
des bateaux s'est fait grâce à Claude Ambroise Régnier de Massa, il est au
Panthéon pour « sévices rendus ». Le
dernier fusillé de France, Jean Bastien-Thiry, responsable de « L’attentat du Petit-Clamart »
contre De Gaulle, est un descendant.
L’oligarchie
est éternellement attentive à ses intérêts.
De
nos jours les Bonaparte roulent toujours sur l'or et Robespierre est
déconsidéré malgré Jaurès écrivant dans son « Histoire socialiste de la
révolution française », que « s'il avait à choisir un
révolutionnaire, il serait allé s'asseoir à ses côtés sur les bancs de la
Montagne » plutôt que du côté des « Enragés » ; où des
« Girondins », ce nom n’existait pas à cette époque, selon certains
historiens.
En
1830, après les « 3 Glorieuses », le peuple et Lafayette,
remplacent un roi, Charles X, par un roi, Louis Philippe. Les bourgeois
confisquent encore le pouvoir que le sang des pauvres a repris. La France a un
gouvernement de Banquiers.
Pour
remercier la plèbe pour son sacrifice, ils décident de la construction de la
colonne du Juillet sur la place de la Bastille.
Les
rois, le clergé, l’élite républicaine a ses ostentatoires tombeaux à la lumière
de Paris ; la plèbe a droit à une nécropole souterraine : c'est sous la
colonne de la place de la Bastille que sont inhumés ses morts pour la liberté
de 1830 et 1848 !! Les mettre sous terre pour qu’ils se taisent enfin.
En 1831, les Canuts se
révoltent, avant de charger, l'armée avertit « Soit vous acceptez votre
condition, soit vous mourrez ». Eux répondent « Vivre en
travaillant ou mourir en combattant ».
Cette devise parait signifier le besoin de vivre décemment
de son travail tout en envisageant de se battre pour cela.
Elle est aussi significative
de leur soumission
à l'oligarchie détentrice de fabriques. Soumission difficile à éviter, il faut
le reconnaître. A cette époque faste pour la bourgeoisie, le président du
conseil Casimir Perier, un banquier, est entouré d'une cohorte de nobles et d’aristocrates ;
ils autorisent le travail des enfants. Aucune limite ne doit empêcher
l’enrichissement. Le travail est gratuit via l’esclavage des noirs ou via l’utilisation
des enfants car grâce au machinisme on peut se passer de la force de l'homme.
Ne
pas payer ses employés est toujours l’objectif des oligarques.
Les
premières lois pour limiter le travail des enfants en dessous de 8 ans
arriveront vers 1840 ; pour les entreprises de plus de 20 salariés.
En 1848, une nouvelle
révolte est matée dans le sang par Cavaignac. La république libérale est
proclamée par Lamartine. Le premier président élu au suffrage universel, masculin
!, est Napoléon III. Raspail le socialiste est balayé comme le sanguinaire
Cavaignac.
Le
vote, via les lois électorales, est au service de l'élite. Déjà.
Après trois ans, suite
à un coup d'état, Napoléon III instaure une dictature capitaliste ; aidé
par le général Leroy de St Arnaud tueur de civiles Kabyles encore par la
méthode de l’enfumage/gazage.
Le
baron Haussmann agrandit les rues pour permettre à la troupe de charger plus
facilement les gueux. Déjà, à Lyon, en 1834, la caserne
Saint-Laurent et la caserne des Colinettes ont été réaménagées afin que la
bourgeoisie puisse se défendre des ouvriers Canuts.
Des
industries, les banques dont les noms nous sont communs telles la BNP ex-banque
de Paris et des Pays-Bas, la Société Générale de Rotschild, ont été créées, de
façon mafieuse, à cette époque.
Napoléon III fait encore la guerre, après la Crimée, où
les Russes font pleuvoir des obus sur le paysan
bas-Breton Jean-Marie Déguignet, l’Italie, le Mexique. Puis il attaque les Prussiens pour
récréer un sentiment patriotique, encore ; Bismarck en rêvait pour l’unité
allemande.
La guerre ? Les « honnêtes
gens » la font aux pauvres, plutôt que payer dignement la plèbe, Bazaine
organise la défaite, les nobles et les bourgeois préfèrent donner des millions,
l’Alsace et la Lorraine à l’ami envahisseur.
Le
peuple refuse d’être le « dindon de la farce » et se rebelle, encore.
La
seconde révolution populaire.
En
1871, c'est la Commune de Paris, précédée par celle de Lyon et accompagnée par
celles de Toulouse, Le Creusot, St Étienne ...
Les
livres d'Histoire parlent de Paris 1871 comme d'une rébellion, voire d'une
jacquerie organisée par des extrémistes populistes. Lavage de cerveaux par
l'instruction publique d’État.
Ce
fut une révolution populaire puis une guerre civile.
Les
Communeux n'ont pas réussi leur révolution comme les bourgeois avaient réussi
la leur en 1789. Mais malgré la défaite, la Commune de Paris a permis des
avancées majeures. L’égalité salariale des fonctionnaires, l'interdiction du
travail des enfants, l'interdiction des exécutions publiques, l'instruction
pour tous, la décentralisation. Ces idées seront reprises par le CNR en 1945,
comme celles de La Constitution de l’An 1, de 1793, la seule égalitaire,
sociale et populaire.
Les
livres d'Histoire parlent seulement de 4500 morts.
Les
livres d'Histoire parlent beaucoup d'exécutions sommaires de la part des Communeux ; en réalité, on en dénombre très
peu.
Ils parlent aussi des pétroleuses, elles auraient mis le
feu partout. Alors que seuls quelques bâtiments, symboles de douleurs et
d’oppressions comme les Tuileries, seront détruits par des individus isolés.
Certains historiens bien nés accusent, par erreur délibérée, la cohorte des
miséreux d'avoir fait subir à Paris une perte au niveau architectural. Thiers n'a
pas hésité à utiliser des bombes incendiaires sur la capitale, alors que les
Prussiens qui avaient déversé une pluie de bombes sur la Marne, déjà, ont évité
de brûler Paris.
La grand'ville a le pavé chaud,
Malgré vos douches de pétrole,
Et décidément, il nous faut
Vous secouer dans votre rôle...
Rimbaud, Chant de guerre parisien
Les
dizaines de milliers de gueux morts ont peu d'effet sur l'économie. La bourse
baisse moins qu'en 1848. Une guerre appauvrit la majorité et enrichit les
bourgeois.
Le journal des « gens
de biens », le Figaro, se félicitait des exécutions, cela ferait moins à juger.
Les tribunaux étaient à la botte du pouvoir.
De la propagande pour
les campagnes, une dis-torsion de l'Histoire par les vainqueurs, pour que
jamais plus le peuple ne se révolte.
On
ne peut estimer précisément le massacre mais il fut suivi par de massives
déportations. L'expérimentation des wagons à bestiaux pour transporter les
Communeux, bientôt bagnards dans nos colonies, donnera, en 1939, des idées aux
fascistes. Un recensement a fait état de 300 000 personnes en moins à
Paris à la fin de l’année 1871. (G. Soria, R. Tombs)
Une
erreur de la Commune fut, peut-être, de ne pas aller au bout, de marcher sur
Versailles malgré les Prussiens, comme le souhaitait Louise Michel. Trop de
compromis, trop de gentillesse, de domestication, de respect mal placé alors
que les aristocrates étaient vraiment décidés à les mater, à tuer femmes et
enfants.
Pour
certains, l’autre erreur est de ne pas avoir pris l'argent, juste 6 millions,
de la Banque de France pour payer les défenseurs de la liberté.
Les riches ne se
gêneront pas, ils prendront 250 millions. Leur maîtrise historique de l'argent
et des armes en fait des vainqueurs permanents.
La
psychologie explique ces renoncements, le peuple est éduqué dans le cadre issu
de sa classe sociale. Il est pratiquement impossible de s'en échapper. Voilà pourquoi,
il parait être une victime consentante.
Voici pourquoi, il est
si difficile de changer les choses.
La
semaine sanglante clôturera cette révolution. L'idée de l'élite est de faire
passer, définitivement, l'envie à la populace de se révolter.
Le
bébé de Thiers, la IIIe république, grandira sans lui. A sa place, c'est un
noble, le général de Mac-Mahon, il régnera jusqu'en 1879.
En 1875, une assemblée
royaliste (!) vote une proposition de Wallon. Elle confirme la République
décidée par les 3 Jules, le 4 Septembre 1870, pour éviter aux futurs Communards
de s'installer au pouvoir. C'est l'idée de génie d'Adolphe Thiers : quand
le peuple a donné sa voix, il se tait. C'est un sacré avantage par rapport à la
royauté car si une personne, un Roi, décide pour lui, la plèbe se révolte plus
facilement. Cet arriviste avait niaisement inventé, en 1840, sa ligne Maginot
anti-Prussien. Elle a été de la même inefficacité que l'autre, un siècle plus
tard.
La
clique des Républicains opportunistes dont nombre de nos rues portent les noms,
Jules Favre, homme politique et avocat ripou, déjà,
enrichi par des héritages volés, déjà. Jules Ferry, le colonialiste, Casimir Perier,
l'héritier, joueront au jeu des chaises musicales jusqu'à la première guerre
mondiale. Élites et peuple, ensemble dans l'adulation
des Pires.
La
majorité des humains ayant dirigé nos sociétés sont des personnages
incompétents, dangereux, injustes voire pervers. Notre organisation sociale
favorise les brutes. Partout sur la planète, les sages Gandhi, M. L. King,
Pasolini, T. Sankara ou D. September, sont assassinés, les 2 derniers seront
tués avec l’aide de la France des droits de l’homme.
Les rues nommées Bernardin de Saint Pierre ou du nom d'un des milliers
d'artisans-inventeurs de génie sont rares. Le nom le plus collé au mur de nos villes est
symptomatique de notre époque manipulant l’histoire. Pasteur, l'ami de Napoléon
III, ce chimiste, impossible de le qualifier de médecin, il n’en avait pas le
diplôme, ce vulgaire opportuniste n'a pas inventé un seul vaccin juste une
méthode pour faire de la bière ! Ce mâle dominant de sa femelle au foyer a
été de son vivant utilisé comme symbole patriotique de la science française. Il
fallait ressouder la France après La Commune de Paris tout en promettant un futur
techno-scientiste radieux grâce à un sacrifice au présent ; un grand
classique, toujours d'actualité. Mais on a oublié Semmelweis le découvreur
de l'hygiène via le lavage des mains, la médisance l'a poussé au suicide. Louis
Ferdinand Céline lui consacrera sa thèse de médecine.
Ou
sont les femmes ? Leurs noms ne sont donnés qu'à 2% des rues.
Les femmes pauvres
sont les premières victimes du XIXe. A Paris, dans les quartiers miséreux la
mortalité infantile est de 6/10, elle n’est que de 0,3/10 dans les quartiers
riches. La moyenne des livres d'histoire est trompeuse, de plus ce chiffre
comptait aussi les morts avant 16 ans. La meilleure façon de garder les gens en
bonne santé est liée à l'hygiène, le reste est propagande scientiste. A cette
époque, les premiers vaccins tuaient aussi sûrement qu'une grippe espagnole
sévissant dans des pays ravagés par la guerre. Les femmes chapelières mouraient
à 30 ans, intoxiquées au plomb ; les politiciens véreux Jules Grévy, par
exemple, à 80 ans. L’impératrice Eugénie est morte à 94 ans.
La
République opportuniste c'est, le vol des pays vaincus, les magouilles
financières comme celle du canal de Panama. La pauvreté pousse les Parisiennes
à se prostituer.
C'est
l'époque de la confiscation du pouvoir législatif, exécutif et judiciaire.
Elle
ressemble férocement à la nôtre.
L'obsession
d'être le plus fort, le plus civilisé.
La
course au productivisme, le colonialisme, l'école Républicaine du bourrage de
crâne, lire l'ordre/lettre de Ferry aux instituteurs de novembre 1883, prépare
la plèbe à devenir de la future chair à canons, de la future chair à patrons.
« La
tâche des instituteurs, ces obscurs soldats de la civilisation, est de donner
au peuple les moyens intellectuels de se révolter. »
Louise Michel.
Sa robe noire en étendard est le drapeau anarchiste.
Le
Darwinisme a été récupéré ; il prône la hiérarchisation puis
l'amélioration des races. Ayant une caution morale, les Républicains qualifiés
« d’opportunistes » veulent de bons petits soldats afin de s’enrichir
via la colonisation. L'élite française soumet son peuple et le peuple
participe à la soumission des peuples plus faibles. L’oligarchie réinvente le patriotisme et vote, en 1880,
pour que la Marseillaise devienne l'hymne français. « L’étendard sanglant
est levé », et non, c’est le bleu et rouge parisiens et le blanc
royaliste qui remplaceront le rouge sang chanté par l’hymne. Le Paris de l’Île
de France est devenu la France, aujourd’hui comme hier, c’est de là-haut que se
décide le quotidien de la plèbe bretonne ou corse.
La
verticalité et l’ordre des couleurs datent de 1812 et c’est en 1958 que ce
tissu sera officiellement le drapeau des Français. L’idée d’utiliser un ennemi
extérieur à la patrie expérimentée avec succès en 1792 par les Girondins est de
retour. Nos présidents continuent évidemment d’utiliser cette stratégie pour
resserrer les liens entre Franchouillards naïfs. Avec l’aide de leurs médias, les
élites inventent des buzz/ramdam pour nous « faire voir » ailleurs.
«
La négraille aux senteurs d'oignon frit retrouve dans son sang répandu le goût
amer de la liberté et elle est debout la négraille »
Aimé Césaire
En
1880, toujours pour souder la plèbe autour du père/patrie, ils votent pour le
14 Juillet, il sera dorénavant la fête nationale (étymologie : de naître).
Victor Hugo, ardent promoteur d'un 14
Juillet populaire mais refusé à l'époque, a installé dans nos esprits l'idée
que ce jour était symbolique de la révolte populaire lors de la prise de la
Bastille en 1789. En fait l'assemblée a aussi voté pour un autre, le 14 Juillet
1790 : la fête de la fédération, un serment d’allégeance au Roi et à la
propriété. Cette fête de 1790, menée par Lafayette et les Bourgeois, avait pour
but de signifier au peuple qui étaient les nouveaux maîtres.
Le
peuple s'est approprié l'idée d'Hugo, les peuples du monde aussi, la France est
vendue comme la patrie des droits de l'homme.
L'invention
du nationalisme a fait entrer dans les têtes du peuple que le charbonnier a
plus d’affinité avec son patron Français qu’avec l'ouvrier Allemand.
L'organisation internationale des travailleurs ne sera jamais au niveau de
l'internationale des oligarques.
Après
le bois, le charbon est devenu la principale énergie, hélas, les mineurs
avaient « trop » de pouvoir sur leurs patrons aux mains propres. Le pétrole
est arrivé comme une bénédiction, sa facilité d’extraction, de stockage, de
transport, a permis de se débarrasser de la dépendance aux ouvriers grévistes.
Dès le départ l’oligarchie connaissaient les risques pour l’environnement,
de plus ces énergies ne se sont pas substituées aux précédentes mais ajoutées,
en l’an 2020 on consomme 5 fois plus de charbon qu’en 1900.
Succédant
à la république opportuniste, la république radicale (??), paraît plus teintée
de socialisme ; c'est vrai pour J. Jaurès ou G. Deville, faux pour
Clemenceau et Briand, eux ressemblent à nos politiciens socialistes
manipulateurs d'aujourd'hui. La loi sur la laïcité, certainement la plus importante
du siècle, est votée le 9 décembre 1905, grâce à l'intelligence et la ténacité
de Jaurès ; dont la pensée « communautariste » a été sabrée,
tronquée par l’establishment socialiste trop attaché à la propriété. (Lire
Jean Paul Scot)
« J'ai beaucoup entendu parler de la guerre de
14/18. Drôle d'histoire. J'avoue je n'y comprends rien, mais cela m'étouffe.
J'ai la douleur des hommes qui n'ont plus qu'un bras, une jambe ou un œil. Je
souffre pour eux. Je les plains de tout mon cœur. J'ai de la haine envers tous
ceux qui font du mal, les malheureux sont toujours mes enfants, je voudrais
qu'ils soient tous mes enfants. De même que le maître d'hôtel, la cuisinière et
le garçon de café sont mes frères et la petite bonne, ma sœur » J. BAKER
En
ce début du XXe siècle, le socialisme est le même qu’aujourd’hui, une des deux
jambes favorisant le productivisme. Pareil pour le communisme un peu plus tard. Clemenceau et Briand, à leur époque,
n'eurent pas plus de pitié avec Durand et les grévistes ou les vignerons que
les socialistes Robert Lacoste et Jules Moch en 1948, pour ordonner de tirer sur des grévistes pacifistes.
Clemenceau interdit aux
instituteurs de se syndiquer mais il octroie des concessions de chemins de fer
à ses amis de l'élite. Il refuse aussi de baisser le temps de travail tout en
réduisant les budgets de la fonction publique mais il aide les grands patrons à
investir dans les colonies.
On dirait l'an 2000, n'est-ce
pas ?
La
première guerre mondiale arrive enfin, d’abord souhaitée par le patronat pour
éliminer les « Rouges/Noirs », elle l’est ensuite réclamée par les journalistes
et la plèbe, c’est « l’union sacrée ».
Il
faut trouver une raison d’accuser les Allemands, ceux viennent de rencontrer le
sultan du Maroc pour commercer… à priori car en 1904, ils ont commis le premier
génocide du XXe siècle, en Namibie. La France refuse cet accord et débarque au
Maroc. Les Allemands réagissent, puis tout s’enchaîne, Poincaré aidé par des
médias subordonnés aux marchands de canons retourne la populace ; Péguy
veut en découdre avec les Teutons pour récupérer l'Alsace et la Lorraine.
La
France des élites est totalement responsable de la guerre de 14/18. Les gens
manipulés, encore et toujours, partent la fleur au fusil et reviennent pour
nourrir les fleurs par les racines.
« Songez
à ce que serait le désastre pour l'Europe : ce ne serait plus, comme dans les
Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais quatre, cinq et six armées
de deux millions d'hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie ! Et
voilà pourquoi, quand la nuée de l'orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je
veux espérer encore que le crime ne sera pas consommé. Citoyens, si la tempête
éclatait, tous, nous socialistes, nous aurions le souci de nous sauver le plus
tôt possible du crime que les dirigeants auraient commis et en attendant, s'il
nous reste quelque chose, s'il nous reste quelques heures, nous redoublerions
d'efforts pour prévenir la catastrophe. » Jaurès, Lyon
Vaise, 1914.
Les
opposants sont stigmatisés ou tués comme Jaurès dont l'assassin est acquitté
pour sa bonne œuvre, ou comme des milliers de bidasses désobéissants passés au
peloton d’exécution.
Les
Allemands seront moins sévères avec leurs soldats.
Le
progrès est en marche, au pas l’oie.
20 millions de morts
et une destruction de l'environnement. Les environs de Verdun, les nappes phréatiques
sont toujours infectées. Le XIXe siècle a préparé la première guerre
mondiale ; elle, prépare la seconde. A cette époque, en novembre 1917
(calendrier actuel), les Bolcheviks et Lénine s'octroient le pouvoir, la
majorité des révolutionnaires décidaient que le compromis avec la bourgeoisie
d'état était impossible, contrairement aux habitudes socialistes. La dictature
du prolétariat s'installe, elle a vite été récupérée par des productivistes
psychopathes comme Trotski ou Staline, des tueurs d’anarchistes. Les puissances
bourgeoises étrangères, Angleterre, Allemagne et la France, qui envoie De
Gaulle, sont opposées au régime prolétarien qualifié de voleur de propriétés.
Sans
vergogne ces nations dépossèdent la nouvelle URSS, de la Biélorussie et l’Ukraine
qui deviennent Polonaises.
Plus
tard, Staline les récupèrera grâce au pacte avec Hitler.
20000 Rouges sont
assassinés en Finlande lors de la terreur blanche, le 27/08/1919 Churchill gaze
Emsta. Cette violence des nations capitalistes a mis au pouvoir les Bolcheviks
les plus violents.
En
Janvier 1919, la révolution populaire, pas communiste, allemande tombe aussi,
encore avec à l'aide de l’oligarchie Française. L’Internationale bourgeoise se
paye des mercenaires, appelés « corps francs », freikorps, et ayant
comme signe de reconnaissance, la croix gammée. La chasse aux opposants, aux communistes
et aux anarchistes est ouverte. Malgré ces avertissements, la plèbe votera pour
les nazis quelques années plus tard. Elle a la mémoire courte…et le corps sacrifiant.
« La plus grosse bêtise de la révolution c’est
de nous avoir laissés en vie. Si je reviens au pouvoir, il n’y aura pas de
pardon. C’est la conscience parfaitement tranquille que je les pendrais haut et
court. » Ludendorff, général/président, Lu dans « Allemagne, 1918 : une
révolution trahie » de S. Haffner
La
crise de 1929 arrive en France. Comme celle de 2008, elle fera plus de ravages
qu'aux E.U. Normal, leur dollar est fabriqué en quantité, il se dissémine sur
le monde via une balance commerciale déficitaire. Comme aujourd’hui, il y a
pléthore de travail/activité mais pas d'argent ; enfin l'argent est là
mais réservé à quelques-uns.
Le
peuple Allemand se choisit un débile ordinaire, Hitler, il n’a qu’à se servir,
la république de Weimar a préparé la guerre. Les Italiens avaient inspiré les
Teutons avec leur débile ordinaire, Mussolini.
Les bidasses Français
Lyautey, Foch s'essayent au coup d'état en 1924. Les C. Maurras, P. Taittinger
et F. Coty tenteront le leur en 1934. Dans ces 2 cas, la « gauche »
est au pouvoir et cela ne plaît pas aux élites. Ces élites sont toujours
aujourd'hui des élites du champagne et des parfums ; un coup d'état c'est
mieux qu'un loto, on gagne à tous les coups.
L'antisémitisme
s'est partout répandu. Les cathos les ont toujours détestés car ils sont
déicides. Comme quoi Goethe s'est trompé car « Une erreur qui perdure
et s'amplifie devient réalité ». Depuis 1850, des ouvriers détestent
les Juifs parce qu'ils leurs prennent leur travail. Les classes moyennes les
détestent parce qu'ils sont leurs usuriers. Les bourgeois les détestent parce qu’ils
sont plus fortunés qu'eux. (Zeev Sternhell, la chasse aux Juifs des années
1898). En plus, ils s’opposent
entre eux, les Juifs d’élite
collaborant avec les nazis pour se débarrasser des plus pauvres d’entre eux. (Zygmund Bauman, Modernité et Holocauste)
Le
6 février 1934, une chambre « de gauche » donne le pouvoir à la
droite. La clique des Hollande et Cie n’a rien inventé. H. Guillemin aurait pu
dire de lui « La parole de cet homme
résonnait d’autant plus qu’il était creux ».
En
36, Blum fait voter, entre autres, les congés payés, obligé par la rue. Il reconnaîtra
au procès de Riom que c'était la seule solution pour que les ouvriers rendent
les entreprises aux patrons. Les augmentations de salaire seront annulées en un
an grâce à l'inflation. Blum, en parfait socialiste, a avant tout servi le
patronat et a fait une politique de droite.
Puis la même
assemblée, dominée par les socialistes, refuse d’aider les pacifistes espagnols ;
ils mourront, bombardés par Mussolini, sous la dictature de Franco. Toujours la
même assemblée votera les pleins pouvoir à Pétain, le 10 juillet 1940.
Les
pétainistes Français, grands laudateurs de la race aryenne seront de zélés
collaborateurs quand il s'agira de participer au génocide de 75000 Juifs, et à
la déportation de milliers de travailleurs de la STO dans les « Wagons
à vaches », de G. Hyvernaud,
(à lire pour son style unique).
Tous
ces dictateurs/militaires sont soutenus et financés par l'oligarchie qui a une
peur panique que le peuple suive l'exemple des Soviets. Par exemple, le gouverneur de la Banque de France, François de
Wendel a indirectement donné de l’or à Hitler, en rendant à Franco, et non pas
aux Républicains, l’or que l’Espagne lui avait demandé de garder. (A. Lacroix-Riz « Le choix de la défaite »).
En
39, les mercenaires nazis ont envahi la France en quelques semaines, en
passant, par les Ardennes. Bien que les Français aient plus d'avions, en panne,
que les Allemands. Et à peine moins de chars, comme l'avait écrit De Gaulle,
mais trop éparpillés sur le territoire. La désorganisation organisée par
certains généraux fut une réussite. Les soldats Allemands étaient mieux armés
et plus disciplinés, c'est ce que l'on a appris à l'école. En réalité, ils
étaient drogués avec du Pervitin fabriqué par Temmler Werke et livré par Hitler
le junkie et son gang.
Pétain
fit un coup d'état, les « gens de biens » furent enchantés, ils
rêvaient depuis les années 30 d'imiter les voisins fascistes. Ce rêve était partagé
par une partie du peuple qui trouvait que la démocratie ne leur fournissait pas
de travail. Ces naïfs haineux se cherchaient un guide suprême, un sauveur, un
messager pour leur donner du travail. Arbeit, arbeit.
Nous
voici en 1945, les Russes ont mis fin à la guerre. Les Etatsuniens vainqueurs
de la guerre économique imposent Bretton Woods donc le dollar et le FMI, « développement
harmonieux dans le monde », à une Europe en ruine. Le
productivisme et la compétition, responsables de cette catastrophe, sont à
nouveau à l'ordre du jour.
Avant
la guerre, les mineurs creusaient pour fabriquer des canons destructeurs
d'infrastructures. Après la guerre, ils fabriquent des canons et reconstruisent
à l'identique nos horribles infrastructures.
En fait, la guerre
n'est pas finie partout.
Les
tirailleurs Sénégalais ont été renvoyés chez eux, ils sont tués lors du
massacre de Thiaroye.
La
France délivrée par des noirs, c'était totalement inenvisageable. Le jour de la
capitulation le 8 mai 1945, De Gaulle assume le massacre de 50 000 Algériens à
Sétif. Pareil pour 2000 Syriens, le 29 Mai.
En 1957/58 plus de
100 000 malgaches seront massacrés par l’armée du pays des droits de
l’homme.
Peugeot, Schneider,
Citroën, BMW, entre autres se sont gavés pendant que la plèbe était sacrifiée. Ayant
collaboré avec les nazis, les élites patronales ont perdu devant le CNR. Elles
ont été contraintes, d'appliquer les propositions des « Jours heureux » sur la retraite, la sécu ou la liberté
de la presse.
Hélas, hélas, le
programme du CNR a vite été édulcoré.
La principale erreur
paraît être de n'avoir pas assez coupé avec le passé. Depuis, on se souvient,
on commémore à tour de bras, on fait des simagrées, déguisés pour passer à la
TV et on oublie les femmes. Les
mâles d’élite organisent un « Nuit et brouillard » (NN – Nacht und
Nebel) sur les plus fameuses résistantes.
C’est
faux ?
Ok,
alors citez-moi une héroïne, une seule femme ayant combattu le nazisme ?
Germaine
Tillion ? Lucie
Aubrac ?
Danielle
Casanova ? Angèle
Mougeot ?
Edith Thomas, auteure de « Louise Michel ou
la Velléda de l’anarchie ».
Jeannette Guyot ?
Violette Maurice, poète et écrivain ?
Marguerite Gonon ? une résistante ligérienne, érudite médiéviste.
En
1871, les nobles disent plutôt Bismarck que la plèbe.
Quand
les élites ont peur que l'on communautarise leurs usines, elles en appellent à
l'internationale aristocratique même Prussienne. En 1870, les Français étaient
plus nombreux que les Prussiens, Gambetta fut empêché de construire une armée.
En
1914, l'élite des Forges souhaite se débarrasser des « Rouges/Noirs ».
En
1939, plutôt Hitler que les « Rouges », les « Noirs » sont
morts en Espagne.
En 1945, le peuple a
gagné, les élites se sont juré que ça ne durerait pas. De nos jours, on observe
qu’ils ont gagné : « La vengeance est un plat qui se mange
froid ». Proverbe d’oligarques.
Une spécificité de la
France, c’est le pays de l'état providence, d'après mes observations, c'est
vrai. C'est un des pays où les plus aisés s'enrichissent en toute sécurité sur
le dos de l'état. Ils peuvent ensuite filer à l'Anglaise en Suisse ;
contrairement aux États-Unis ou les fuyards sont lourdement taxés.
Peut-on reprocher à nos
ancêtres de n’avoir pas été assez attentifs ? le sommes-nous ? La
reconstruction de la France s'est faite sur des bases productivistes, on est
toujours sur ce modèle ringard. Des millions de Françai
s et des milliers de prisonniers ont œuvré à recréer la même France
industrielle. Les élites reprirent leur place d'avant la guerre. Le « Plan
Marshall », plan capitalo-productiviste a aussi favorisé la révolution
verte via le machinisme agricole ; les tracteurs surpuissants ont été offerts…
à crédit, on parle des USA pas de l’abbé Pierre. L'agriculture pollueuse et destructrice,
à l’étasunienne, s’est imposée. Le bilan de la révolution verte est au niveau
de la révolution industrielle : une catastrophe humanitaire et écologique.
Cette révolution productiviste nous a fabriqué une nourriture insipide et intoxiquée.
Elle a éliminé les paysans aux profits des chimistes et des multinationales. Pour
remercier les « GI'S », nos vêtements sont majoritairement en coton. Alors
que nos campagnes produisaient du lin et du chanvre. Les langues régionales ont
été interdites, l'anglais est devenu une langue obligatoire. Au final,
l’objectif du plan Marshall était d’évacuer les Russes et de transformer la France
en colonie américaine, le nom donné au débarquement
« Overlord » (Suzerain) disait tout.
Hiroshima et Nagasaki ont été détruites pour montrer leurs
muscles à l'Ogre Rouge (URSS). Les milliers de morts, on appelle ça des dégâts
collatéraux, bref pas dignes d'intérêt. Comme pour la France, les Américains
voulaient aussi transformer en colonies, l'Allemagne et le Japon. En échange,
ces pays responsables de guerres mondiales ont été libérés de leurs dettes.
Les Allemands n’avaient déjà pas acquitté celle de
14/18 ; via des crédits non remboursés et une inflation organisée. Ils ont
aussi réussi à faire payer leur réunification à l’Europe et aux Grecs qui ont
annulé leur dette de guerre en 1990. Les Allemands sont de bons gestionnaires,
dans l’inconscient collectif ! Les Grecs d'aujourd'hui n'ont pas autant de
chance, ils doivent rembourser la dette qu'ils ont contractée auprès des
retraités allemands.
Au Japon l'aide
désintéressée des USA est à l'origine de la folie nucléaire. Les « atomes
pour la paix » de Général Electric, ce cadeau empoisonné de cynisme
absolu ne pouvait pas être refusé ; il compensait les dégâts de la seconde
bombe atomique.
Une autre grande spécificité
française est la laïcité. On pourrait être fier de perpétuer cette orientation.
On aurait pu. Mais en 1946, De Gaulle en bon catholique adapte la loi de
séparation des églises de 1905 mais ajoute « le
respect des croyances ». Alors que la République aurait pu informer
sur le risque d’embrigadement des religions, elle devient le garant
bienveillant de la liberté de culte. Le gag est que cette loi va certainement
être rediscutée, on veut bien être sympa avec les Catholiques, les Juifs, les Protestants
mais pour les Musulmans, la loi ne va plus. La liberté des cultes via les
églises et sectes reconnues doit être affirmée. En parallèle, les laïcs doivent
avoir une totale liberté d'exprimer leur point de vue. Au final, la justice tranchera lors de désaccords.
Par exemple, le délit de blasphème n'a pas de sens dans, désolé pour le
truisme, une démocratie laïque.
Comme réussite de l’après-guerre on nous vend la construction de l’Europe
des peuples pour éviter d'autres guerres, c’est un peu court. C'est plutôt
l'Europe des marchands, du libre-échange, de la concurrence libre et non
faussée. Depuis 2000, on sait que Monnet, « le petit financier à la
solde des américains » dixit De Gaulle et Schuman étaient vendus aux
E.U. ; sans oublier le fasciste Walter Hallstein.
Fin 1946, De Gaulle démissionne, en désaccord avec le système parlementaire
proportionnel et l’allié Américain envahissant.
La IVe république de 1946 est composée de plus d'ouvriers. Ils votent la
retraite et regroupent les différentes sécurités sociales de branches. C'est à
Ambroise Croizat que l'on doit cet « État Social » au budget
équivalent à celui de la République Française mais géré par les salariés. Les
élites se taisent tant elles se sont compromises avec l'ami Nazi. Croizat sera
viré en décembre 46 par Léon Blum. Les socialistes ont, encore, choisi le camp
de la bourgeoisie. Pour éviter que l'abbé Pierre et des communistes soient
élus, les socialistes inventent la « loi des apparentements » en 1951. Indignité
éternelle des Socialistes à la botte du grand capital. La Ve république fait
suite au discret second coup d'état de De Gaulle, le premier est celui de 1944.
Pierre Mendès France dira sur ce coup d’état de 1958 : « Je
ne puis admettre de donner un vote contraint par l’insurrection et la menace
d’un coup de force militaire. »
Sur ordre de De Gaulle, au Cameroun, après 1958, des dizaines
de milliers de Bamilékés seront brûlés grâce à une invention française, le
Napalm.
Selon l’ADN mitochondrial, Européens (Français), Aborigènes
et Papous auraient une même origine Bamiléké avant la sortie de l’Afrique.
On récidivera en Indochine et en Algérie, mais en plus chez
les Algériens, on détruira avec du nucléaire. Les gerboises bleues, blanches et
rouges ont vomi leur saleté radioactive sur un quart du continent africain. La
gerboise verte a été loupée à cause du vent, les camions, cabanons, outils sont
encore enterrés là-bas sur des kilomètres carrés et les soldats volontairement
contaminés, comme Pierre Pothier ; ou Bruno Barrillot pour Mururoa, réclament
encore justice. Ou reposent en paix.
En Octobre 1961, le préfet Papon et la police française, toujours
plus efficaces contre les innocents de la « rafle du vél d'hiv » que
pour lutter contre la droite fasciste, blessent des milliers d'Algériens et en
tuent des centaines. Rien, nada, aucune excuse, aucune reconnaissance de la
part de notre belle République.
Une prise de conscience poussa à la fin de la
colonisation ? Quelle blague. Les pressions internationales et les rebellions
des indigènes sont les véritables raisons. Quand on arrêta l’esclavagisme/colonialisme,
on inventa l’esclavagisme/capitaliste. En effet les dettes continuent à les
mettre à genoux. Historiquement, l'Afrique a transféré plus d'argent vers la
France que la France vers l'Afrique.
La France fixe le prix
de l'uranium au Niger.
L'Africain fixe-t-il le
prix des armes ou du lait qu'on lui vend ?
Arrive les soubresauts de Mai 68. Les
ouvriers obtiennent des augmentations de salaires, lors du fameux Grenelle ;
négocié par les responsables syndicaux. Et refusé par la base.
Les valises d’argents s’échangent. Classique.
Ensuite, les patrons et les politiques décident que jamais plus la rue ne
ferait sa loi. Et pour remplacer M. Dupont refusant de travailler comme un
esclave, on va chercher M. Aziz, et hop le tour est joué. Le chômage, la
concurrence entre pauvres pour un travail et les élites sont zen.
Les babas de 68 sont
devenus des bobos politiciens. Leurs politiques participent à l'organisation du
chômage de masse. Et après avoir importé des trains entiers d’émigrés pour
créer de l’insécurité chez les ouvriers français, aujourd'hui ils les
renverraient bien chez eux. Enfin, c'est ce qu'ils disent, les promesses ça
rapporte des voix.
De Gaulle est viré par
une alliance néolibérale via Pompidou et son employeur, Rothschild, et des
communistes rancuniers.
La France abandonne
l'émission de monnaie au profit des Banques. L'invention de la dette date de
cette époque, aujourd'hui on a remboursé mais on paye les intérêts.
C'est la fin des
« Trente glorieuses », un terme totalement idiot inventé par un
économiste productiviste. Les dégâts sociaux et environnementaux sont, au
final, tellement considérables que les pertes ont dépassé les bénéfices. Aujourd'hui,
on ne sait pas par quel hasard on a échappé aux bombes nucléaires d'octobre
1963 ou de septembre 1983.
Tous ces progrès pour qu’aujourd'hui, on vive en
guerre économique permanente et que l'humanité batte des records d’indigence et
de chômage. Les « Trente honteusement égoïstes » seraient plus
justes.
Certains se sont gavés à cette époque et ils l'ont
fait sur le dos des générations futures. Comme nos ancêtres du XIXe siècle,
comme ceux des guerres mondiales, nos aïeuls n’ont rien créé. Leur mentalité
est figée dans la peur maladive d'une nature ennemie que l'on peut donc violer
et massacrer. Ils l’aiment cette France, ils la chantent la main sur le cœur.
Cette terre de France que l'on défonce et retourne pour lui voler ses plus
beaux cadeaux. Et certains en sont fiers de leurs reconstructions d'après-guerre.
La France est irrémédiablement défigurée et salie.
« L'Américan way
of life » gagne la France,
depuis les années 50, ce n'est plus la loi de l'offre et de la demande, c'est
la loi de l'offre. La société de consommation est imposée. L’envahissement du
quotidien par des gadgets électroménagers alimentés par une électricité
nucléaire bon marché se généralise.
Les consommateurs sont
tellement cons qu'ils ne savent même pas de quoi ils ont besoin. C'est quand la
multinationale a pondu le produit qu'ils se disent « Oh, il est trop
top, comment j'ai pu m'en passer jusqu'à aujourd'hui ».
Et, ils vont pleurer
leur banquier, pour un crédit à la consommation à 20% alors que la banque
emprunte à zéro à leur banque centrale.
Et le lavage de cerveaux
fait croire que la propriété libère.
Ils empruntent pour leur
maison, elle coûtera deux fois le prix d’origine et la banque est propriétaire
jusqu'au paiement de la dernière traite. Et chouette si l'emprunteur fait
défaut. En plus avec ce boulet aux pieds, l’endetté ira bosser sans rechigner. Une
théorie économique délirante dit que plus la société aura de riches plus les autres
s'enrichiront à leur tour ; elle est à la mode chez les socialo-capitalistes si les grands fleuves
d'or débordent alors ils alimenteront les petites rivières dans une répartition
naturelle des richesses ; la théorie du ruissellement, le « trickle down » in winner language.
En fait, un gag car la sociologie a
mesuré l'inverse ; plus on a de fortunés plus on a de miséreux. Le comte
de Guibert, vers 1750, avait déjà remarqué que « La misère semble
suivre l'industrie et la richesse des sols » Voyage, p308.
Logiquement, si on reste
dans la continuité de l’histoire de France, les opportunistes républicains
devraient confisquer le pouvoir encore longtemps. Le coup d’état militaire à la
Bonaparte est dépassé, le coup d’état constitutionnel à la De Gaulle a été
expérimenté. Aujourd’hui, c’est le coup d’état marketing, tant les médias et
l’argent sont concentrés. Quoiqu’il en soit, c’est bien une minorité qui
devrait imposer sa volonté à une écrasante majorité… un fondamental
républicain.
On peut rêver. La France
n’est pas le pire pays, loin de là. Mais enfin, notre devoir d’humains vivant
en France est d’arrêter de nous prendre pour le phare du monde.
D'être enfin exemplaire,
d’assumer les erreurs du passé, de s’inspirer des Autres. Sur la planète, on
passe pour un peuple R-évolutionnaire, il serait temps que ce mythe historique
se réalise, un peu.