dimanche 1 avril 2018

VIII - ICI ET MAINTENANT, LA SPIRITUALITÉ

VIII - Ici et maintenant, la spiritualité.

Améliorer la vie de la cité, améliorer le sort du plus grand nombre, rechercher le bonheur, vouloir s'améliorer, douter et questionner le sens de la vie sont des attitudes intrinsèquement humaines. Avant seule la religion encadrait ces questionnements, et aujourd’hui ?

Dimanche, 11 Janvier 2012.
C'est le jour du Seigneur. 2012, c'est 2012 ans après sa naissance. Le 11, c'est la Saint Yannick (!)
La religion est toujours omniprésente.
Je vous épargne la liste des noms de villes et villages ou la liste des édifices ou la listes des livres ou films ou la liste des rites liés à la religion. Souvent, elle a été religion d'état, avant dans l'Italie fasciste, aujourd’hui dans les pays Musulmans.

Les dogmes ont des côtés ridicules. Pourquoi, mais grand Dieu pourquoi ? un humain créé parfait, avec une compagne, désobéissante, sortie de sa cuisse ou de sa côte, vivant éternellement au jardin d’Éden, comblé de tout ce dont on peut rêver et n'ayant donc plus d'envie, aurait-il eu besoin de croquer la pomme ?
La rationalité d’un état laïc est-il pour autant la panacée ? Les Soufis ont été chassés d'Algérie ou de Turquie, c’est mieux ?  Le message évangélique ou la « Laudato Si » du Pape François ne peuvent-ils pas nous inspirer ?
Souvent les croyants ne réfléchissent pas, les mythes perdurent sans qu'ils soient interrogés et deviennent des dogmes imbéciles.
L'ostentatoire des tenues, des bijoux, des bâtiments. Des clochers dressés, tendus vers le ciel comme leurs copies, les minarets. Tous ces phallus pour des religions aussi puritaines, c'est tragi-comique.
Ces simagrées s’appliquent de façon rituelle. Elles sont des rites.
Rites initiatiques, habitudes ancestrales, traditions héritées, défilés costumés, cérémonies religieuses, us et costumes, usages mésusages, commémorations déguisées, mœurs mortifères, principes larvés, archétypes archaïques.
Les citoyens appliquent aussi des rites républicains sans se questionner. Interrogeons-nous plutôt sur l'intérêt, de l'école, des impôts, du drapeau, de l’hymne, des décorations et commémorations.
« Allons enfants de la Patrie ». Enfant ? Pourquoi me dénier mon statut d'adulte ?  Et fils de la Terre, pas de la Patrie.
De nos jours on continue à rêver aux cieux, de Mars, d'exoplanètes. Comme au Moyen-Âge, quand ils cherchaient Dieu en levant les yeux au ciel. Le microscope inventé en même temps que la lunette astronomique est restée au placard durant 250 ans.

Dieu dans un scarabée ou une bactérie, drôle d'idée. Les Dieux des animistes, lune, aigle, puma ne survivent que sur les drapeaux, les tee-shirts.
Notre cerveau, si doué pour le déni et l'imitation oriente nos actes. On reproduit, rare sont ceux qui prennent du recul. Artificielle Intelligence.
Pourtant de glorieux ancêtres se sont confrontés pour inventer des constitutions. Juste des illusions de réflexions collectives ?

« Chassez naturel, il revient au galop ».

La première démocratie du monde, un phare de sagesse, les États-Unis d’Amérique. Leur constitution et le premier amendement, sépare les religions et l'état, les présidents jurent par tradition, sur la bible.
Quoi ce pays que l’humanité toute entière vénère ne serait qu’une vulgaire théocratie ? Une théocratie à l’Iranienne ou à l’Israélienne, avec un lourd et inhumain passif :
Le Laos fut l'objet, entre 1962 et 1975, de la part des USA, de bombardements massifs de bombes à fragmentations.
Au Vietnam, entre 1964 et 1973, les USA ont déversé 80 Millions de tonnes de défoliant. Cet herbicide intoxique la création divine, il s’appelle round-up.
En 1972, Au Chili, Allende est renversé par un Pinochet aidé par la CIA.
En 1984, l'Inde a subi Bhopal grâce à la multinationale USA, Union Carbide. La pollution toujours présente entraîne des malformations chez les enfants.
En 2003, La CIA a volé Guantánamo à Cuba. Elle peut torturer des innocents avec le soutien des élites US. L’Irak est bombardé par les USA, l’Irak a des armes de destructions massives, il paraît.
En 2014, si on additionne toutes les dépenses de toutes les armées de tous les pays, la moitié a été consommée par un seul pays : les États-Unis... Vaut mieux être copain avec eux, ils ont les armes et les billets. Le billet le plus utilisé au monde, celui de One Dollar, ne cache pas ses orientations. Entre les symboles francs maçonniques, le « In God we trust » et le « novus ordo seclorum », l'empire de l'argent à venir est totalement explicite. Sans oublier la photo de l'esclavagiste Washington, nous sommes avertis. Mais nous préférons le déni.
En France, le cardinal de Richelieu est une référence et Colbert siège toujours devant l’assemblée nationale.

Le Dieu, vieux et barbu, est passé de mode, les messies se sont volatilisés. Si un mec prêche l'amour en tong, en toge et sans domicile fixe, il finit en asile pas sur un billet de banque. Au XXIe siècle, s'il multiplie les carpes de la Seine, il va empoisonner tous ses futurs ex-fidèles et s'il transforme l'eau en vin, les viticulteurs lui feront un procès pour concurrence déloyale.

Aujourd'hui, le Dieu des religieux ne suffit plus pour nous tenir en laisse. Il a été d'une sacrée utilité, IL fut un allié historique de nos dominants ayant une place réservée à la messe.
Musulmans et catholiques apprennent que le paradis est plus facile à atteindre pour un pauvre que pour un riche. Quels veinards.
L'idée de Karma, de destin, de mektoub, de fatalité est classique ; subis ta vie de merde sur Terre, demain t’es mort mais au Paradis ça sera l’extase éternelle. Hier, Dieu faisait du Dimanche son jour, aujourd'hui un collabo de la très sainte église de la consommation, un ministre du culte de la croissance, veut que l'on travaille le Dimanche. Le Dieu Argent construit ses églises : les zones commerciales ouvrent leurs magasins pour le pèlerinage des consommateurs avec la bénédiction du patron de patron. Lui se prend pour le Messie car il distribue le « gagne-pain ».
« Hostie !! » dirait mon ami Québécois.
Si hier, le Dieu du ciel faisait des miracles, aujourd'hui, les adeptes de la secte productiviste implorent le Dieu Technoscience d’exaucer des miracles énergétiques.
Ils ont foi en l'énergie illimitée.
Ils construisent ITER pour une électricité infinie ; dans cinquante ans, promis, juré, craché.
On pourrait croire que la science est plus rationnelle que la religion. Non, elle est aussi une vulgaire croyance, une foi. Et leur nouveau Dieu s’appelle Dollar et la religion dominante est l’idéologie capitaliste occidentale. Il y a longtemps les Prophètes braillaient contre le veau d'or, dénonçaient l'usure ou viraient les marchands du temple. Malgré Mère Teresa ou l'abbé Pierre, l'argent a remplacé l’hostie, si on se met à genoux c'est pour remercier le ciel d'avoir gagné au loto ou d'avoir marqué un but, et rêver à la prime allant avec.

 « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » a été utilisé pour glorifier le travail du pauvre alors que pour le riche, le travail, c’est dégradant. On peut aussi traduire cette maxime comme une piste pour aller vers l'autonomie alimentaire, l'exercice physique imposé pour produire selon ses besoins est gage de « bien vivre ».
A l'époque de la spécialisation imbécile du travail, de la généralisation des produits que l'on fabrique et que l'on ne consomme pas, cette explication donne un autre relief à cette maxime.
De même pour l'histoire de la tour de Babel, cette excroissance anti-gravitaire qui au-delà de sa masse critique, s'autodétruit. On peut la comparer à notre société consommatrice et prédatrice qui s'annihilera à cause de nos démesures.

La charia/voie consumériste aura vite fait de supplanter la charia spirituelle, le « chemin vers la source pure ».
« Charia » un mot respectable. Et oui ! Volé par les fous de Dieu.
« Libéral » un autre mot respectable, volé par les fous d'Argent.
Il y a toujours un fou pour s’en prendre aux femmes, éternelles victimes. Objets de consommation d’une société marketing ou objets de « consumation » en enfer pour les religions.

Mais notre époque est formidable, on a le beurre, le néo-libéralisme et l’argent du beurre, les intégristes religieux. La religion ne pourrait être qu’insignifiante mais non elle continue à semer le bazar.
La mère est une sainte, la femme est une pute.
Quand allons-nous sortir de cette dichotomie ?
Et enfin prendre nos responsabilités plutôt que de s’en remettre à Bidule.
Au diable dieu, nom de Dieu.

Demain ou hier ?
Les femmes Musulmanes se baladaient en robe dans les années soixante en Afghanistan ; en 1953 Nasser et l'assemblée Égyptienne se gaussaient de la demande des frères Musulmans d’imposer le voile.

La misogynie est le racisme fondamental, quand elle aura disparu tous les racismes disparaîtront. Ça sera long car elle date d’une dizaine de milliers d’années. La taille de la femme devenue inférieure à celle de l'homme serait un marqueur d’inégalité ; selon une hypothèse, la priorité donnée aux mâles expliquerait qu’il soit plus grand (P. Touraille). Mais aujourd’hui, ce sont la mode et les habitudes qui imposent un couple idéal avec l’homme plus grand que la femme… en général.

Donc, sur terre peu de « grandes » femmes.
Mais des grands hommes, des mahatmas Gandhi, des sages, des Averroès, des Chamans se retrouvent dans toutes les civilisations.
De temps en temps, rarement, une femme : Hildegarde de Bingen apparaît au début du second millénaire. De plus, la religion est hyper hiérarchisée, Dieu, messie, prophète, cheikhs, évêques, imams, rabbins, curés, et tout en bas les ouailles… Elle a fait l'humanité à son image.

L’humain heureux est celui qui est créatif, autonome, révolutionnaire, celui qui utilise une religion pour se guider, se rassurer est fondamentalement triste et dupe, « en général ».
Il existe de Grands Dupés et cela ne les a pas empêchés d'être Sages.
Les stratégies révolutionnaires des « envoyés de Dieu » comme Moïse, Mahomet, Bouddha, Krishna, Jésus et consorts ont avorté.

Est-il nécessaire pour respecter une fleur ou une abeille d'appartenir à un mouvement religieux ? Est-il nécessaire de croire en Dieu pour s’interroger sur l'origine mystérieuse d'une nébuleuse ?
Notre système solaire a failli disparaître, vers -70 000, un couple d'étoiles l'a frôlé. Il y a 14000 ans, une pluie d'astéroïdes a causé d'immenses dégâts, les Gaulois avaient peur que le ciel ne leur tombe sur la tête.
Où est Dieu dans cet univers de hasards ?
Est-il humain d'avoir des croyances ?
Certainement oui, vu la quantité.
La religion chrétienne s'inspire de la vie et des paroles d'un personnage. Les messages des évangiles, la bonne nouvelle, peuvent nous aider comme d'autres spiritualités devenues religions. Des actes respectables et responsables, des lois morales construites durant des millénaires par des Sages, c'est positif. Hélas, Christ et Cie auraient brassés de l'air ou de l'eau bénite que ça aurait eu le même résultat sur une humanité aux abois. Les croyants ont besoin de magies pour croire ; un miracle et hop, un saint en plus, Dieu devient réel.
Croire aux miracles pour se convaincre de l'existence de Dieu, ce n'est pas un blasphème ?
Les livres sacrés pourraient nous inspirer, hélas ce sont souvent les messages violents qui sont les plus lus ; comme les films violents attirent le plus de spectateurs.

« Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne violeras pas ton serment, mais tu accompliras ce que tu as promis au Seigneur. Mais moi je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu, ni par la terre, parce que c'est son marchepied, ni par Jérusalem, parce que c'est la ville du grand roi. Ne jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux pas rendre blanc ou noir un seul cheveu. », Matthieu 5.17

Comme dans tout bouquin, et ce quel que soit l'auteur, on peut lire quelques conneries. Chez Matthieu (22), quand il parle des vierges en attente de leur mari, ou quand le même fait dire à Jésus que « Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville. ». Mais aussi des fulgurances ; toujours en 22 « Aime ton prochain comme toi-même ». De nos jours, la pub fabrique des frustrés dont la consommation comblera le désespoir. Un frustré ne s'aime pas alors comment peut-il aimer son prochain ? Et même si l'on n'est pas trop frustré, il est des moments où l'on s'insupporte et ou l'Autre avec ses habitudes exotiques nous met les nerfs à vif.
Cette phrase, en 22, est utopique mais elle nous mène vers l'empathie, vers l’amour de l’Autre avec ses différences. La voie de la sagesse se doit d'enseigner le respect, de pousser à la rencontre.
Une autre notion est à analyser, c'est la notion de péché. N’est-il pas inintéressant, de reconnaître son erreur, d'avoir manqué sa cible ? Ressentir de la culpabilité, faire acte de contrition, s'engager à devenir meilleur, puis poser des actes bienveillants aussi minimes soient-ils.

Qu'ils soient nommés prophètes, messies ou philosophes, c'est le message qu'il convient de vénérer ou de combattre. Au final, Jésus, on s'en fout, Jésus n'a pas d’ego ; ni de prénom d'ailleurs, celui-ci a été inventé 150 ans plus tard. L'essentiel est que l'on se rappelle le message de refus du pouvoir. Ce message revêt toujours une importance capitale ; le refus absolu d'utiliser le pouvoir pour changer un homme, une société.
Le message est l'amour.
L'amour des plantes, des arbres, des animaux, des insectes, de l'Autre.
L'amour est gratuit, l'acte gratuit est anticapitaliste, il met à mal le contrat social néolibéral. Il est acte R-évolutionnaire par excellence.
Vous me direz que je suis excessif, la gratuité existe encore ; en famille par exemple, ou ce qu'il en reste tant elles sont éclatées pour la cause du roi travail.

La gratuité existe aussi dans les rues piétonnes ; c'est un geste marketing, on offre un échantillon de crème de chimie/usine, une revue cul-cul pour femme-objet.

DES IDÉES.
Notre république laïque, à dominante chrétienne n'assume pas la séparation des cultes et de l'état. Sinon, elle les étudierait en les critiquant du point de vue scientifique. Une véritable éducation laïque se doit d'enseigner la spiritualité et de dénoncer les errances historiques des religions.

Le manque d'éducation fait le lit des religions dogmatiques, sectaires car le besoin de spiritualité, d'appartenance à une communauté sont des besoins humains.
Quelques rares individus ne mettent pas leurs pas dans les pas de leurs pères. Ils peuvent, seuls, développer leur philosophie humaniste, comme Spinoza, un extra-terrestre de 1632.
Le Dieu/Nature de Spinoza est adorable. Ce juif excommunié savait qu'un humain est de par ses mains et son esprit.

« Les hommes croient être libres, par la raison qu'ils ont conscience de leurs volitions et de leurs désirs, et ne pensent nullement aux causes qui les disposent à désirer et à vouloir. » Spinoza

Pour une spiritualité épanouie, donner du sens, ouvrir ses sens. Se souvenir de l'importance de l'eau en pratiquant les ablutions, remercier la vie d'avoir donné des sens, frotter ses yeux, son nez, ses oreilles, sa bouche, ses pieds.
Se rappeler que l’œil est un capteur de lumière, que l’ouïe est un capteur de vibrations, que le nez est un capteur de molécules odorantes.
Garder en tête que nous ne sommes que des êtres issus, intégrés à notre environnement terrestre.
Les écoles Steiner organisent des processions avec des chants, des déguisements lors des changements de saisons.
La course danse d'Anna Halprin, la « PLANETARY DANCE » est un rituel annuel, ayant lieu depuis plus de trente ans. Elle invite des personnes de tous âges autour de la planète à se rassembler dans leurs communautés pour cette danse de paix.
         Des offices/fêtes laïcs peuvent permettre aux humains d'exprimer leurs besoins de spiritualité.



Où on en est ?!!  Le dernier duel a eu le 2 mai 1967 entre Gaston Defferre et René Ribière.

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