vendredi 1 juin 2018

IV - L'ORIGINE DE L'HUMAIN



IV - L'origine de l'humain.



Nous sommes des êtres de carbone et d'eau. Cette alliance carbone/eau est à l'origine de toute vie. La centaine de variétés d'atomes disponibles dans l'univers n'a pas permis au hasard de trouver une autre base. Pour l'instant.
Chez un substrat humain, les colonies de bactéries, environ 3 kg, vivent en coopération, en symbiose.
Je dors la nuit dans l'ombre de la Terre. Depuis un siècle, on a une heure de sommeil en moins, le travail surpasse le naturel.
Je respire l'oxygène des algues et des arbres.
De nombreuses espèces, plantes et animaux, descendent de la même souche ; de nombreux êtres vivants sont adeptes de la reproduction sexuée.

Mais, entre ces deux organismes vivants, végétal ou animal, il existe une différence fondamentale ; contrairement à une plante, un mammifère est un concentré d'énergie. Organisé en tube, autour d'un axe, bouche/anus, il doit se nourrir de calories pour maintenir sa température corporelle ; aussi un avantage pour résister aux infections fongiques.
Certains animaux ont des stratégies d'économie : un boa, animal à sang froid, peut se nourrir une fois tous les 6 mois.
Faire beaucoup avec peu comme un arbre.
Mais cela est si éloigné de la pensée et du corps des mammifères humains que ce concept est peu accessible.

En analysant les caractères communs les plus anciens on peut essayer de remonter le cours du temps.
Vers moins 640 millions d’années, j’étais une éponge, puis j'ai été poisson, je me reproduis comme lui en distribuant généreusement mes semences mâles dans un milieu marin. Puis vers 220 millions d'années nous nous séparâmes de nos cousins rongeurs. Toujours selon des hypothèses, évoluant selon les fossiles trouvés, vers 125 millions d'années nos ancêtres appartenaient à la même famille que les chiens. Puis vers 60 millions d'années, c'est de la famille des lémuriens dont nous nous sommes séparés. Vers 40 millions d'années nos cousins dauphins sont retournés dans l'eau, nous sommes restés sur terre.
A la suite d'une apocalypse ayant fait succomber les plus gros dinosaures, vers 65 millions d'années, une niche écologique est apparue. Bien que déjà présent en nombre, nos ancêtres mammifères s'y sont engouffrés. Après quelques millions d'années, ils ont donné naissance aux premiers grands singes d'Afrique, il y a 22 millions d'années.

Je ne descends pas du singe. Je suis un singe descendant de bipèdes.
En fait nos ancêtres, de 13 millions d'années vivaient déjà dressés, comme d'autres grands singes. Ils s'accrochaient aux branches et évoluaient souvent verticalement. Nous, les Homos, serions restés debout tandis que d'autres singes se seraient remis à quatre pattes.

La supposition actuelle est que les mammifères humains descendent d'une souche commune avec l'Homo Pan paniscus, le bonobo, le Gorille et l'Homo Pan troglodytes, le chimpanzé dont on ne se serait séparé que depuis 8 millions d’années. Considérer « Homo sapiens » comme une espèce exceptionnelle est une vantardise d'experts du XIXe siècle.
A l'origine les premiers hommes étaient noirs. Ils ont quitté le continent Africain par petits groupes. Ce qui a fait perdre du capital génétique aux émigrés.
Parmi ces émigrés, certains dégénérés sont devenus blancs. Cette tare est devenue un avantage pour capter plus de vitamine D. D'autre ont les yeux bridés, sans raison objective, c'était peut-être un critère de beauté dans une communauté.
La blondeur ou un menton vertical n'ont pas d'autres explications, en l'état actuel de nos connaissances, qu'un effet de mode.
Les barbes viriles sont aussi liées à une sélection naturelle liée à la mode. En effet, nos ancêtres noirs avaient perdu leurs poils et une bonne partie de leurs poux. Quelle ingratitude, les poux ont contribué à notre convivialité ; et contribuent toujours, chez les singes, à lier le groupe grâce à l’épouillage.
Pour la couleur jaune/cuivré, il faut chercher du côté de l'original Africain. C'est dans la population des Bushmen que l'on trouve la plus grande variété génétique au monde. En effet, il y a plus de différences de chromosomes entre deux frères du désert du Kalahari qu'entre un Chinois et un Norvégien.
Grain de riz : 40 000 gènes, Papillon : 440 chromosomes, Humains : 20 000 gènes et 46 chromosomes. Les scientifiques plaçant les êtres évolués en fonction du nombre de gènes en sont tout penauds.
D'autres encore estiment que nous venons d'Asie, ils sont de moins en moins nombreux. La science est relative.
Ce dont nous sommes à peu près certains, c'est que nous sommes des singes de type humanoïde comme d'autres lignées éteintes.
Depuis 500 000 ans et le début de notre domination, la biodiversité est en baisse perpétuelle. Pourtant, nos sens ne paraissent pas extraordinaires par rapport aux autres espèces, d’où vient notre pouvoir de nuisance ?
Dans la mythologie grecque, nous avons fait pitié au Titan Prométhée, Dieu nous a créés tellement plus démunis que les animaux que le Titan s'est décidé à voler le feu (l'intelligence) et les arts (la capacité à faire des outils) pour nous aider à survivre. Hélas le Titan a omis l'intelligence politique qu'Hermès nous a ensuite donnée. Hermès devrait revenir, on l’a perdue. On est des adorateurs d’outils, on invente n'importe quoi, les anciens grecs diraient que nous avons laissé la philosophie « naturelle », les sciences et techniques, prendre l'ascendant sur la philosophie « morale ».

Nos sens sont moins développés que certains animaux, pourtant en fonctionnant de concert, ils sont très performants. Et nous avons surtout le sens de la coopération. Ce sens du collectif nous a permis de vivre, parfois de survivre car nous avons déjà frôlé l'extinction. Nous sommes des animaux terrestres parmi les plus endurants. Cela nous a permis de chasser des animaux plus rapides en les épuisant à force de les poursuivre. Nous avons des milliers de glandes sudoripares ; elles nous permettent une thermorégulation de notre corps. Le chien, le daim doivent haleter pour évacuer leur surplus de chaleur, et donc être pratiquement arrêtés, pas nous. Nous les poursuivons, les épuisons à la manière des chasseurs cueilleurs du Kalahari. Nous pouvons aussi marcher et manger en même temps. Cela nous a permis, d'aller vite chercher une charogne pour en déguster les restes : moelle et cervelle. Avec ces aliments riches en acide gras, phosphore et complétés par du poisson plus facile à capturer, nous aurions ainsi développé notre matière grise.
Les premiers hommes sont arrivés en Europe, il y 1,8 million d'années. Les Homo sapiens, nous donc, avons envahi l'Europe vers moins 60 000 ans. Nous avons participé à la disparition des Néandertaliens.
Nos ancêtres sont Sapiens, même si notre cerveau actuel est plus petit, et aussi nous descendons des Néandertaliens.
En effet, des galipettes préhistoriques ont mêlés nos gènes. Des fouilles, récemment effectuée en Israël, ont permis de trouver les premiers bâtards. Entre 150000 et 200000 ans les Néandertaliens fuyaient le froid du Nord tandis que les Sapiens quittaient l'Afrique ou ils étaient depuis 200000/300000 ans (Maroc). De leur rencontre sont nés des enfants. Les preuves accumulées sont implacables, ils ont élevé ensemble et dignement leurs enfants.

Les premiers outils de pierre ont entre 3 et 4 millions d’années. Il est impossible de savoir s'ils ont été précédés par des outils en bois ou os, ceux-ci s'étant décomposés.
Les outils composites, une hache avec un manche en bois et une pierre biface ont 1 million d'années. L'usage du feu se serait généralisé à cette époque, il est difficile de donner une date, il paraît en tout cas improbable qu'après avoir goûté un steak après un incendie, les humains de la préhistoire n'aient pas cherché à s’approprier la cuisson.
L’augmentation de la taille du cerveau pourrait être lié au feu. En multipliant les ressources comestibles, en permettant d’avoir une alimentation variée et énergétique, le feu autorise de passer plus de temps à d’autres activités que juste « brouter » ; tailler des silex, par exemple.
Nos mains en utilisant des outils, que notre cerveau analyse comme une partie de nous-même, auraient aussi permis au genre humain de devenir intelligent, si on peut dire.

Les premières sépultures dateraient de -800 000/400 000 ans, ils/elles offraient à leurs morts des outils et parfois des fleurs. Auparavant, on ne sait pas, il n'y a plus de preuves car ils offraient peut-être les corps aux vautours ; ils avaient le sens du partage les humains préhistoriques. Depuis peu de temps, à notre échelle humaine, nous nous pensons plus évolués que les animaux alors que les éléphants, les singes portent aussi une attention particulière à leurs morts.  Ils ne sont pas moins intelligents que l'humain mais différemment intelligents.

Voici de grandes lignes, les civilisations humaines ont chacune leurs particularismes, leurs écarts. L'évolution, au cours du temps, n'est pas linéaire. Le hasard est le maître de l’évolution.

Les premières gravures ont 500 000 ans.
Les premières peintures ont 100 000 ans, les autres ont disparu.
Les peintures rupestres de la grotte Chauvet ont 35 000 ans.
Les peintures de la grotte de Lascaux ont 17 500 ans.
17 500 ans d'écart entre les deux et peut-être 17 500 ans de bonheur.
J'imagine la maîtrise de leur environnement, leur connaissance de la faune et de la flore.
Du ciel et des étoiles pour connaître les saisons et s'orienter.
L'entrée de leurs grottes peintes indiquant les équinoxes et les solstices.
Pourquoi évoluer quand la vie est si douce ?
Pourquoi inventer un four à micro-onde quand la nourriture est si abondante ?
Pourquoi inventer la guitare électrique quand on a le lithophone ?
Pourquoi inventer la bombe insecticide alors que le lit d'herbes aromatiques et de fougères chasse les moustiques ?
Pourquoi inventer le mercurochrome quand on a le polypore du bouleau ?
Pourquoi inventer le déo. alors que la violette est un inhibiteur d'odorat ?
Pourquoi inventer la HIFI alors que dans l'absolu silence d'une grotte, le cœur battant la chamade peut faire croire que le troupeau de chevaux sauvages dessinés sur la paroi est au galop ?

Certains hommes préhistoriques avaient certainement un petit jardin et quelques bêtes, de façon temporaire. En effet, si l'humain se décide à marcher longtemps, il ne peut pas être accompagné d'animaux. La domestication des chiens daterait de l'époque où nous étions encore des singes, on peut aussi envisager que certaines peuplades préhistoriques utilisèrent ponctuellement des éléphants, des rennes.
D'autres stockaient la nourriture, on a retrouvé de la farine vieille de 22000 ans, d’autres avaient des arcs, des hameçons.
Le questionnement sur l'égalité, sociale et physique, entre l'homme et la femme, ne pouvait certainement pas se concevoir, chacun tenait naturellement ses rôles. Elles allaitaient leurs enfants jusqu'à 14 mois et vivaient souvent 65 ans, avec toutes leurs dents. C’est toujours leur cas dans des tribus semi-nomades d’Afrique ou d’Amérique du Sud.
Une ou un ancêtre des Aborigènes d'Australie mesurait 1,93 mètre et sprintait à 37 km/h, on a retrouvé des traces.
En soirée, nos ancêtres se racontaient des fables de sorcières et de loups, les nôtres en sont inspirées.
L’été en regardant le croissant de Lune, le coucher et le lever du soleil, ils savaient que la terre tournait, comme d’autres planètes, autour du soleil ; c’est pour coller au dogme, d’un Univers créé par Dieu pour les humains, que la Terre au centre fut inventée.
L'hiver, les humains préhistoriques allaient au cinéma. Devant les peintures rupestres éclairées par les torches, les spectateurs frémissaient aux sons des bruitages/échos des acteurs imitant les cris des lions.
Ils étaient artistes, ils donnaient un sens esthétique à leurs outils. Le bison de la grotte Chauvet n'est plus réalisable, aucun humain n'a cette dextérité de nos jours ; on peut imaginer que l’auteur de cette œuvre était dispensé de chasse car un talent pareil provient d’un entrainement assidu. J'imagine le désespoir des hommes préhistoriques s'ils revenaient aujourd'hui et découvraient en Ardèche, l'horrible verrue de béton créée par l'humain du XXIe siècle pour les imiter.
Parmi ces tribus, certaines vivaient bien, d'autres très bien jusqu'à ce qu'une épidémie les décime. Les techniques s'échangeaient comme celle des ombres projetées pour peindre dans les grottes.
Les femmes étaient parfois un enjeu de survie pour un groupe. Il y avait des conflits. Mais rarement du cannibalisme pour manger la force de l'Autre ou des sacrifices humains comme chez les Incas du XVe siècle.
Les échanges, la coopération en général étaient largement développés. Jamais, il n'y eut de guerre et s’ils avaient eu le taux de mortalité infantile du XIXe siècle, notre espèce se serait éteinte.



























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