Nous sommes des êtres de carbone et d'eau. Cette alliance
carbone/eau est à l'origine de toute vie. La
centaine de variétés d'atomes disponibles dans l'univers n'a pas permis au
hasard de trouver une autre base. Pour l'instant.
Chez un substrat humain,
les colonies de bactéries, environ 3 kg, vivent en coopération, en symbiose.
Je dors la nuit dans l'ombre de la Terre. Depuis un siècle, on a une heure
de sommeil en moins, le travail surpasse le naturel.
Je respire l'oxygène des algues et des arbres.
De nombreuses espèces, plantes et animaux, descendent de la
même souche ; de nombreux êtres vivants sont adeptes de la reproduction
sexuée.
Mais, entre ces deux organismes vivants, végétal ou animal,
il existe une différence fondamentale ; contrairement à une plante, un
mammifère est un concentré d'énergie. Organisé en tube, autour d'un axe, bouche/anus,
il doit se nourrir de calories pour maintenir sa température corporelle ;
aussi un avantage pour résister aux infections fongiques.
Certains animaux ont des stratégies d'économie : un
boa, animal à sang froid, peut se nourrir une fois tous les 6 mois.
Faire beaucoup avec peu comme un arbre.
Mais cela est si éloigné de la pensée et du corps des mammifères humains
que ce concept est peu accessible.
En analysant les caractères communs les plus anciens on
peut essayer de remonter le cours du temps.
Vers moins 640 millions
d’années, j’étais une éponge, puis j'ai été poisson, je me reproduis
comme lui en distribuant généreusement mes semences mâles dans un milieu marin.
Puis vers 220 millions d'années nous nous séparâmes de nos cousins rongeurs.
Toujours selon des hypothèses, évoluant selon les fossiles trouvés, vers 125
millions d'années nos ancêtres appartenaient à la même famille que les chiens.
Puis vers 60 millions d'années, c'est de la famille des lémuriens dont nous
nous sommes séparés. Vers 40 millions d'années nos cousins dauphins sont
retournés dans l'eau, nous sommes restés sur terre.
A
la suite d'une apocalypse ayant fait succomber les plus gros dinosaures, vers
65 millions d'années, une niche écologique est apparue. Bien que déjà présent en
nombre, nos ancêtres mammifères s'y sont engouffrés. Après quelques millions
d'années, ils ont donné naissance aux premiers grands singes d'Afrique, il y a
22 millions d'années.
Je ne descends pas du singe. Je suis un singe descendant de
bipèdes.
En fait nos ancêtres, de
13 millions d'années vivaient déjà dressés, comme d'autres grands singes. Ils
s'accrochaient aux branches et évoluaient souvent verticalement. Nous, les
Homos, serions restés debout tandis que d'autres singes se seraient remis à
quatre pattes.
La supposition actuelle est que les mammifères humains
descendent d'une souche commune avec l'Homo Pan paniscus, le bonobo, le Gorille
et l'Homo Pan troglodytes, le chimpanzé dont on ne se serait séparé que depuis
8 millions d’années. Considérer « Homo sapiens » comme une espèce
exceptionnelle est une vantardise d'experts du XIXe siècle.
A l'origine les premiers hommes étaient noirs. Ils ont
quitté le continent Africain par petits groupes. Ce qui a fait perdre du
capital génétique aux émigrés.
Parmi ces émigrés, certains dégénérés sont devenus blancs.
Cette tare est devenue un avantage pour capter plus de vitamine D. D'autre ont
les yeux bridés, sans raison objective, c'était peut-être un critère de beauté
dans une communauté.
La blondeur ou un menton vertical n'ont pas d'autres
explications, en l'état actuel de nos connaissances, qu'un effet de mode.
Les
barbes viriles sont aussi liées à une sélection naturelle liée à la mode. En
effet, nos ancêtres noirs avaient perdu leurs poils et une bonne partie de
leurs poux. Quelle ingratitude, les poux ont contribué à notre
convivialité ; et contribuent toujours, chez les singes, à lier le groupe
grâce à l’épouillage.
Pour la couleur jaune/cuivré, il faut chercher du côté de
l'original Africain. C'est dans la population des Bushmen que l'on trouve la
plus grande variété génétique au monde. En effet, il y a plus de différences de
chromosomes entre deux frères du désert du Kalahari qu'entre un Chinois et un
Norvégien.
Grain
de riz : 40 000 gènes, Papillon : 440 chromosomes, Humains : 20
000 gènes et 46 chromosomes. Les scientifiques plaçant les êtres évolués en
fonction du nombre de gènes en sont tout penauds.
D'autres encore estiment
que nous venons d'Asie, ils sont de moins en moins nombreux. La science est relative.
Ce dont nous sommes à peu près certains, c'est que
nous sommes des singes de type humanoïde comme d'autres lignées éteintes.
Depuis 500 000 ans et le début de notre domination,
la biodiversité est en baisse perpétuelle. Pourtant, nos sens ne paraissent pas
extraordinaires par rapport aux autres espèces, d’où vient notre pouvoir de
nuisance ?
Dans la mythologie grecque, nous avons fait pitié
au Titan Prométhée, Dieu nous a créés tellement plus démunis que les animaux
que le Titan s'est décidé à voler le feu (l'intelligence) et les arts (la
capacité à faire des outils) pour nous aider à survivre. Hélas le Titan a omis
l'intelligence politique qu'Hermès nous a ensuite donnée. Hermès devrait
revenir, on l’a perdue. On est des adorateurs d’outils, on invente n'importe
quoi, les anciens grecs diraient que nous avons laissé la philosophie
« naturelle », les sciences et techniques, prendre l'ascendant sur la
philosophie « morale ».
Nos sens sont moins développés que certains animaux,
pourtant en fonctionnant de concert, ils sont très performants. Et nous avons
surtout le sens de la coopération. Ce sens du collectif nous a permis de vivre,
parfois de survivre car nous avons déjà frôlé l'extinction. Nous sommes des
animaux terrestres parmi les plus endurants. Cela nous a permis de chasser des
animaux plus rapides en les épuisant à force de les poursuivre. Nous avons des
milliers de glandes sudoripares ; elles nous permettent une
thermorégulation de notre corps. Le chien, le daim doivent haleter pour évacuer
leur surplus de chaleur, et donc être pratiquement arrêtés, pas nous. Nous les
poursuivons, les épuisons à la manière des chasseurs cueilleurs du Kalahari.
Nous pouvons aussi marcher et manger en même temps. Cela nous a permis, d'aller
vite chercher une charogne pour en déguster les restes : moelle et cervelle.
Avec ces aliments riches en acide gras, phosphore et complétés par du poisson
plus facile à capturer, nous aurions ainsi développé notre matière grise.
Les premiers hommes sont arrivés en Europe, il y 1,8
million d'années. Les Homo sapiens, nous donc, avons envahi l'Europe vers moins
60 000 ans. Nous avons participé à la disparition des Néandertaliens.
Nos ancêtres sont Sapiens, même si notre cerveau
actuel est plus petit, et aussi nous descendons des Néandertaliens.
En effet, des galipettes
préhistoriques ont mêlés nos gènes. Des fouilles, récemment effectuée en
Israël, ont permis de trouver les premiers bâtards. Entre 150000 et 200000 ans
les Néandertaliens fuyaient le froid du Nord tandis que les Sapiens quittaient
l'Afrique ou ils étaient depuis 200000/300000 ans (Maroc). De leur rencontre
sont nés des enfants. Les preuves accumulées sont implacables, ils ont élevé
ensemble et dignement leurs enfants.
Les premiers outils de pierre ont entre 3 et 4 millions
d’années. Il est impossible de savoir s'ils ont été précédés par des outils en
bois ou os, ceux-ci s'étant décomposés.
Les
outils composites, une hache avec un manche en bois et une pierre biface ont 1
million d'années. L'usage du feu se serait généralisé à cette époque, il est
difficile de donner une date, il paraît en tout cas improbable qu'après avoir
goûté un steak après un incendie, les humains de la préhistoire n'aient pas
cherché à s’approprier la cuisson.
L’augmentation de la taille du cerveau
pourrait être lié au feu. En multipliant les ressources comestibles, en
permettant d’avoir une alimentation variée et énergétique, le feu autorise de
passer plus de temps à d’autres activités que juste « brouter » ;
tailler des silex, par exemple.
Nos mains en utilisant des outils, que
notre cerveau analyse comme une partie de nous-même, auraient aussi permis au
genre humain de devenir intelligent, si on peut dire.
Les
premières sépultures dateraient de -800 000/400 000 ans, ils/elles offraient à
leurs morts des outils et parfois des fleurs. Auparavant, on ne sait pas, il
n'y a plus de preuves car ils offraient peut-être les corps aux vautours ;
ils avaient le sens du partage les humains préhistoriques. Depuis peu de temps,
à notre échelle humaine, nous nous pensons plus évolués que les animaux alors
que les éléphants, les singes portent aussi une attention particulière à leurs
morts. Ils ne sont pas moins intelligents
que l'humain mais différemment intelligents.
Voici de grandes lignes, les civilisations
humaines ont chacune leurs particularismes, leurs écarts. L'évolution, au cours
du temps, n'est pas linéaire. Le hasard est le maître de l’évolution.
Les premières gravures ont 500 000 ans.
Les premières peintures ont 100 000 ans, les
autres ont disparu.
Les peintures rupestres de la grotte Chauvet ont
35 000 ans.
Les peintures de la grotte de Lascaux ont 17 500
ans.
17 500 ans d'écart entre les deux et peut-être 17
500 ans de bonheur.
J'imagine la maîtrise de leur environnement, leur
connaissance de la faune et de la flore.
Du ciel et des étoiles pour connaître les saisons
et s'orienter.
L'entrée de leurs grottes peintes indiquant les
équinoxes et les solstices.
Pourquoi évoluer quand la vie est si douce ?
Pourquoi inventer un four à micro-onde quand la nourriture
est si abondante ?
Pourquoi inventer la guitare électrique quand on a
le lithophone ?
Pourquoi inventer la bombe insecticide alors que
le lit d'herbes aromatiques et de fougères chasse les moustiques ?
Pourquoi inventer le mercurochrome quand on a le
polypore du bouleau ?
Pourquoi inventer le déo. alors que la violette
est un inhibiteur d'odorat ?
Pourquoi inventer la HIFI alors que dans l'absolu
silence d'une grotte, le cœur battant la chamade peut faire croire que le troupeau
de chevaux sauvages dessinés sur la paroi est au galop ?
Certains hommes préhistoriques avaient certainement un
petit jardin et quelques bêtes, de façon temporaire. En effet, si l'humain se
décide à marcher longtemps, il ne peut pas être accompagné d'animaux. La domestication des chiens daterait de l'époque
où nous étions encore des singes, on peut aussi envisager que certaines peuplades
préhistoriques utilisèrent ponctuellement des éléphants, des rennes.
D'autres stockaient la nourriture, on a retrouvé de la
farine vieille de 22000 ans, d’autres avaient des arcs, des hameçons.
Le
questionnement sur l'égalité, sociale et physique, entre l'homme et la femme,
ne pouvait certainement pas se concevoir, chacun tenait naturellement ses
rôles. Elles allaitaient leurs enfants jusqu'à 14 mois et vivaient souvent 65
ans, avec toutes leurs dents. C’est toujours leur cas dans des tribus
semi-nomades d’Afrique ou d’Amérique du Sud.
Une ou un ancêtre des Aborigènes d'Australie mesurait 1,93
mètre et sprintait à 37 km/h, on a retrouvé des traces.
En soirée, nos ancêtres se racontaient des fables de
sorcières et de loups, les nôtres en sont inspirées.
L’été en regardant le croissant de Lune, le coucher et le
lever du soleil, ils savaient que la terre tournait, comme d’autres planètes,
autour du soleil ; c’est pour coller au dogme, d’un Univers créé par Dieu
pour les humains, que la Terre au centre fut inventée.
L'hiver, les humains préhistoriques allaient au cinéma.
Devant les peintures rupestres éclairées par les torches, les spectateurs frémissaient
aux sons des bruitages/échos des acteurs imitant les cris des lions.
Ils
étaient artistes, ils donnaient un sens esthétique à leurs outils. Le bison de
la grotte Chauvet n'est plus réalisable, aucun humain n'a cette dextérité de
nos jours ; on peut imaginer que l’auteur de cette œuvre était dispensé de
chasse car un talent pareil provient d’un entrainement assidu. J'imagine le
désespoir des hommes préhistoriques s'ils revenaient aujourd'hui et
découvraient en Ardèche, l'horrible verrue de béton créée par l'humain du XXIe
siècle pour les imiter.
Parmi ces tribus, certaines vivaient bien, d'autres très
bien jusqu'à ce qu'une épidémie les décime. Les techniques s'échangeaient comme
celle des ombres projetées pour peindre dans les grottes.
Les femmes étaient parfois un enjeu de survie pour un
groupe. Il y avait des conflits. Mais rarement du cannibalisme pour manger la
force de l'Autre ou des sacrifices humains comme chez les Incas du XVe siècle.
Les échanges, la coopération en général étaient largement
développés. Jamais, il n'y eut de guerre et s’ils avaient eu le taux de
mortalité infantile du XIXe siècle, notre espèce se serait éteinte.