IX - Ici
et maintenant, la République.
Une Française n'a pas choisi d'être Française, elle/il l'est de par sa naissance. Il en est
fier. Mais pour en être fier, faudrait qu'il/elle en soit pour quelque chose,
non ?
Un immigré, a choisi le Français comme langue. S'il
choisit, il peut donc être fier d'avoir choisi la nationalité française. Le français est la langue des Français, ceux qui
désirent être Français doivent parler cette langue. C'est fondamental, l’état
vicieux préfère un humain inculte ? Accessoirement, appartenir à une terre commune ;
un heureux hasard pour l'un ou un choix pour l'Autre, l'émigré.
Les immigrés ont fait,
font et feront la France ou les États-Unis. A la fin du XIXe siècle, les noirs ne
voulaient plus servir les WASPS. Alors les patrons allèrent chercher les
Siciliens pauvres. Hélas, ces Ritals avaient trop l'esprit clanique, ils
refusèrent rapidement de travailler dans les champs de coton, ils préféraient
tenir des débits de boissons. Et comme ils avaient appris à côtoyer les Noirs,
ils les ont invités pour jouer de la musique. De cette coopération serait né le
jazz.
La République Française
est citée comme le pays des droits de l'homme. Nous avons une aura
internationale, pourtant on n'a rien fait de mieux que les Autres, c'est le
moins que l'on puisse dire. Nos artistes, peintres, acteurs et écrivains du
XIXe siècle ont été de bons communicants. Au quotidien, les inégalités
s'amplifient. La France est depuis longtemps le paradis des familles de
rentiers mafieux, politiciens, industriels, marchands et l'enfer des pauvres à
leurs services.
« La plus grande
partie de nos concitoyens est abaissée par l'indigence jusqu'au dernier degré
d'avilissement où l'homme, absorbé tout entier par le souci de conserver
l'existence, est incapable de réfléchir aux causes de sa misère et aux droits
que la nature lui a donnés. »
Robespierre en 1785
La permanente efficacité
de l'élite française à se distribuer le pouvoir durant des siècles et des
siècles est absolument remarquable. Les descendants des Necker, de Staël, de
Broglie, Wendel, Schneider (« Du fer à la finance, l'empire Wendel »
Patrick Benquet) continuent à écrire
les lois, ils se gavent de délits d'initiés, fraudent le fisc et continent de
s’abreuver au tonneau des Danaïdes rempli par le peuple.
Et nos patrons ont le
culot de parler d'une France impossible à réformer. Of course, grâce à la
République, ils trônent sur des montagnes d'or, ils ne risquent pas de scier la
branche sur laquelle leur auguste cul est posé.
« Sur le plus haut trône du
monde, on n'est jamais assis que sur son cul » Montaigne
L'oligarchie est devenue
une ploutocratie. L'ENA, l'X et cætera fabriquent des spécialistes de l'A-république uniquement doués pour que
perdure les inégalités. Dans l’Égypte antique, le futur pharaon avait des
leçons pour apprendre à parler aux esclaves, aux soldats ; aujourd'hui nos
élites apprennent à se comporter en face des gueux.
Comment les manipuler
pour servir leur république et leurs privilèges. Nos X défilent le menton en
avant, cela provient d'une habitude qu'avaient les pharaons imberbes de se
poser une « barbe postiche » pour allonger le menton afin de montrer
leur autorité.
Le mot démocratie fait
partie de la « novlangue ». Le peuple s'est fait avoir, nous ne sommes
toujours pas en démocratie. Lors des votes, les élus se mettent à parler pour
les Français alors qu'ils ne sont choisis au premier tour que par 7 millions
sur 44 millions d'électeurs. Les citoyens sont des outils au service du
système, des variables d'ajustement, décérébrés par les médias.
DES IDÉES pour le futur.
La
démocratie n'est jamais acquise, elle doit être en déséquilibre permanent comme
l'humain avec sa marche bancale et qui avance malgré tout. Elle doit sans cesse
balancer entre le citoyen et l'état. Trop pour le citoyen et c'est la loi des
mafias, trop pour l'état et c'est une société totalitaire, une tyrannie.
Tolstoï puis
Gandhi dénoncent la violence d’état dont découle toute violence : L’état représente la violence sous une forme intensifiée et organisée.
L'individu a une âme, mais l'État qui est une machine sans âme ne peut être
soustrait à la violence puisque c'est à elle qu'il doit son existence.
Un autre fondamental est la séparation des trois
pouvoirs : l'exécutif, le législatif et le juridique, l'idée était déjà
chez les Grecs, elle a été reprise par la « Res Publica » romaine mais
n'est toujours pas dans notre réalité. De nos jours, le parquet est à la botte
du garde des sceaux, lui-même soumis au monarque président.
L'invention du quatrième pouvoir au XIXe siècle a été
confirmée au moment du « J'accuse »
de Zola dans L’Aurore depuis c'est de
mal en pis.
DES IDÉES pour
une instabilité nécessaire à une démocratie constante.
Une pincée
de démocratie aléatoire, par tirage au sort, une alternative à la République
des copains coquins.
Une
démocratie où le peuple a le premier et le dernier mot.
Une
démocratie où on aurait échappé à la clique des Mitterrand pétainiste, Chirac
le voleur, Sarko l’ignare, Hollande le néolibéral guerrier et Macron le
banquier ringard. Depuis que je vote, rien que des toxiques, des empoisonneurs
de quotidien.
Un type de
démocratie a été expérimenté par les Athéniens. Les Grecs antiques se méfiaient
de la tyrannie, ils ont donc expérimenté une solution pour empêcher qu'une
lignée prenne le pouvoir. Au-delà de cette crainte, ils étaient pour l'égalité
entre citoyens, qui ne comprenait ni les femmes, ni les métèques, ni les
esclaves.
L'égalité
implique d’accepter que tout
individu, quel qu'il soit, est capable de prendre un rôle politique. On n'a pas
énormément progressé.
Le tirage
au sort permet d'éviter que les grands argentiers trichent et s'organisent pour
que leur poulain/avocat devienne étalon/président de la république.
Ce n'est
pas parfait le tirage au sort, les archéologues ont prouvé que les Grecs
trichaient aussi. Mais ça ne pouvait pas être pire que dans nos actuelles
démocraties d'opérette.
Et si l'on
commençait par tirer au sort les sénateurs ?
Le «
Principe de Peter » a démontré que le tirage au sort pour choisir des
chefs dans une entreprise donnait des résultats meilleurs. C'est donc de cette
façon qu'il faut choisir une partie de nos « élus ».
Aujourd'hui
en France, un conseil est tiré au sort, il concerne un million de personnes.
C'est « Le conseil supérieur de la
fonction militaire ». Et oui, les militaires ont depuis 1969
choisi la stochocratie. Enfin, de Gaulle l'a choisie pour eux. Cette solution
permet d'éviter une appropriation des pouvoirs. Pas fou le Général de Gaulle,
il connaît les militaires et leurs envies de coup d'état.
Dans les
tribunaux d’assises des citoyens français sont tirés au sort pour rendre la
justice.
« Dans
un état démocratique, c'est le pouvoir militaire qui doit être le plus astreint. »
St Just, 1792
Voter c'est donner sa voix et donc la perdre. Et donc
perdre le statut de citoyen pour ne plus être qu'électeur.
Comment conserver la parole
vivante ? Ces propositions doivent permettre des débats pour une
véritable démocratie.
Les élites
ont écrit les articles de nos constitutions et ont voté nos lois. Que des
textes fondateurs de civilisations soient gravés dans le marbre ne doit pas
empêcher un dépoussiérage régulier. Comme chez les Islandais, c'est au peuple
de créer les nouveaux cadres de leurs expressions.
Comme chez
les Anglosaxons, la souplesse de la jurisprudence, issue des tribunaux, doit
infléchir, modifier les lois votées. Sinon notre code Napoléon/Civil restera le
fondement du droit français pour le confort des bourgeois. En France, seuls les Conseils des
prudhommes fonctionnent en utilisant la jurisprudence ; fonctionnaient ?
Proposition 1 : L'énergie
minimum vitale est gratuite : eau, électricité, chauffage sont le minimum qu'un
État se doit de fournir au citoyen. Par contre, tout dépassement est taxé
progressivement : plus on remplit et éclaire sa piscine plus on paye. Le bilan
économique est neutre, cette mesure ne coûte rien.
Proposition 2 : L’agriculture de
France est vivrière. Les subventions agricoles sont orientées vers les petits
producteurs pouvant fournir des produits de qualité biologique.
Proposition 3 : Création d'une
éco-taxe : plus le produit consommé est loin du lieu de sa consommation, plus
il est taxé.
Proposition 4 : Une armée de
métier n’est pas assez démocratique : le peuple, de par la conscription,
est rendu responsable de sa défense.
Proposition 5 : Le rôle de
l'éducation est réaffirmé. La re-évolution passe par une éducation
non-violente, coopérative : la non-violence est inscrite dans la
constitution.
Proposition
6 : La culture est un droit fondamental.
Proposition
7 : Les médias généralistes sont organisés en coopérative.
Proposition 8 : Un droit à la
formation est institué. Chaque citoyen peut, tous les 7 ans, réclamer son droit
afin, éventuellement, de changer de métier.
Proposition 9 : La justice est
rendue par le citoyen avec l'aide de professionnels indépendants du pouvoir
politique. Une justice mobile de proximité est instituée pour les petits
désaccords. (À l'exemple des Paceri, les faiseurs de paix du XVIe siècle
en Corse)
Proposition 10 : Reterritorialisation
: des services publics de proximité, adoubés par des citoyens participant
activement aux orientations, sont garantis. Reterritorialisation : chaque
région française doit tendre vers l'autosuffisance alimentaire et énergétique.
Proposition 11 : Les élus appelés
« Mandataires » sont tirés au sort, un tiers change à chaque fois.
Les mandataires sont révocables à tout instant si X% de citoyens l'exigent par
pétition.
Proposition 12 : L'émission de monnaie
est réservée à l'état, les banques sont socialisées. Les monnaies locales sont
favorisées.
Proposition 13 : Interdiction de
la multipropriété rendant éternelles les grandes fortunes.
Proposition 14 : Le salaire à vie
comme celui des fonctionnaires et des retraités est institué pour tous.
Proposition 15 : Le référendum est
un outil démocratique à développer surtout au niveau local.
Proposition 16 : Les entreprises
d'état (Sncf, Edf, …), les administrations (Caf, Sécu, …) sont encadrées par
des citoyens tirés au sort. Tendre vers la socialisation des moyens de
productions.
Proposition 17 : Justice :
Une victime a toujours droit à un procès même si le coupable n'a pas été
retrouvé. Un débat doit expliquer, l'état le doit aux victimes.
Et les médias, nommés le
« quatrième pouvoir », quel rôle jouent-ils dans notre République non
démocratique ?
« Mon inquiétude unique devant le journalisme actuel,
c'est l'état de surexcitation nerveuse dans lequel il tient la nation.
Aujourd'hui, remarquez quelle importance démesurée prend le moindre fait. Des
centaines de journaux le publient à la fois, le commentent, l'amplifient, et
souvent, pendant une semaine, il n'est pas question d'autre chose. Ce sont
chaque matin de nouveaux détails. Les colonnes s'emplissent. Chaque feuille
tâche de pousser au tirage en satisfaisant davantage la curiosité de ses
lecteurs. Une secousse continuelle se propage d'un bout du pays à l'autre dans
le public. Quand une affaire est finie, une nouvelle commence. Les journaux ne
cessent de vivre dans cette existence casse-cou .../... Ce régime de secousses
incessantes me paraît mauvais. » Émile Zola, le 24 novembre 1888.
Les médias sont au
diapason, il joue la même partition qu'au XIXe siècle.
J'accuse.
J'accuse, le dit
« quatrième pouvoir » d'organiser des rixes de cours de récréation.
J'accuse les journaux
de n'être plus que « la voix de son maître ».
J'accuse les journaux
de ne plus enquêter, juste de radoter de conserve.
J’accuse les JT
d’inventer des « loups solitaires » ; inexistant dans la nature,
foutez la paix aux loups.
J'accuse les infos,
d'être un souk de faits divers émouvants, de reportages publicitaires,
d'échanges à sens unique, de dialogues aseptisés, de documentaires de menteurs.
L'histoire
de Dreyfus a permis l’émergence « d'une nouvelle pensée » ; un
plus pour la démocratie. Cette affaire fut aussi l’occasion de se débarrasser
d'une partie de la clique de nobles à la tête des armées. Dreyfus était-il
coupable ? La vérité des faits est difficile dans l'instant alors un siècle
plus tard.
Peu
importe l’évènement, comme pour la révolution, les idées perdurent. L'inconscient
collectif a accepté qu'un journal se substitue au politique et à la justice.
Cet exemple doit nous inspirer aujourd'hui.
« Plus une société s’éloigne de la
vérité, plus elle hait ceux qui la disent »
La
novlangue prévue par Orwell ordonne, exalte le désir narcissique et pousse à
l'achat. (Orwell éducateur, JC Michéa).
« Ce que nous vendons, c’est du temps de
cerveau disponible ».
Le (très) Lay
Les
Médias sont envahis de mots anglo-économiques.
Pour De Gaulle, la télévision
devait servir à l'éducation des français.
Les beaux reportages
animaliers, les enquêtes pointues ne suffisent pas à sauver l'honneur de ce
média médiocre.
Les
médias trafiquent les infos.
Le média « parfait » garde l'enfant. Il reste assis, en silence.
Comme en cours durant huit heures, il deviendra un adulte silencieux et
docile. La télé objet, maudit, d'une vie virtualisée, ne se vivant plus que par
procuration. Spectateur de sa propre vie.
Qui gagne des millions ?
Qui consomme les bombes sexuelles de la météo ?
Qui a la peau et les jambes d'Adriana ?
Objets maudits nous objectivant, changeant nos comportements.
Manger devant la télé ou ne plus marcher tue plus sûrement que les virus
H1N1. Mais ça fait moins d'audimat.
Société
de l'information, de trop d'informations.
Paradoxalement,
de nos jours, les idées, les mots d'ordre circulent moins vite qu'au moment de
la Commune de Paris.
Les
médias fourmillent d'informations invérifiables, mais orientées.
Les
médias du microcosme votaient à 90% pour un traité européen refusé par 55% de
français.
Les
quelques journalistes ne sortant pas des beaux quartiers ont peur de perdre
leur emploi. Les journaux n’appartenant pas aux grands patrons des usines
d'armement ou du bâtiment sont rares. (Médiapart, Basta, le Média, Politis, le
Monde diplo, Là-bas si j’y suis, Reporterre …)
Le
CNR en 1948 avait interdit que des journaux soient adossés à des industriels,
aujourd'hui si cette loi était appliquée 90% des rayons seraient vides. Le CNR
a certainement été l'organisation politique la plus proche du peuple ; un
idéal démocratique. Hélas, quelques demi-mesures, quelques compromis avec
l'oligarchie industrielle et en 10 ans, ils furent balayés, piégés par les
compromis/compromissions.
Le CNR, conseil national de la résistance.
Présidé
par Jean Moulin, il rassemble seize représentants des mouvements de
Résistance, des formations politiques et syndicales, et parachève le processus
d’unification, pour lequel le général de Gaulle l’avait missionné. La création
de cette instance arrive à point nommé pour asseoir auprès des Alliés, qui
contestent l’autorité du Général, la légitimité nationale et républicaine du
Comité national français, organe dirigeant de la France Libre qu’il a
fondé le 24 septembre 1941.
L’idée du CNR est amenée par les socialistes dès le printemps 1942. Christian Pineau est le premier à exposer ce projet au Général, le 15 janvier 1943, qui en accepte le principe et fait préparer des directives pour Jean Moulin afin de créer un Comité directeur de la Résistance.
Les chefs de mouvements sont spontanément hostiles à la participation des syndicats et des anciens partis politiques dans le CNR : ils estiment que la mission de celui-ci est la régénération du personnel, des mœurs et des institutions de la République et que l'avenir politique de la France, c'est eux. A la fin de l’année 1942, Jean Moulin travaille, non sans difficultés, à infléchir leur comportement. Il est soutenu dans sa tâche par la volonté indéfectible du Général de s’appuyer sur l’ensemble des forces vives de la nation, partis et syndicats compris, pour asseoir son gouvernement et se rendre crédible auprès des Alliés.
La création du CNR marque le couronnement de l’œuvre d’unification de Jean Moulin. Sa mort est certainement liée : il a été dénoncé aux Allemands par des résistants de « Combat », un mouvement élitiste, qui le trouvaient trop proche du prolétariat.
L’idée du CNR est amenée par les socialistes dès le printemps 1942. Christian Pineau est le premier à exposer ce projet au Général, le 15 janvier 1943, qui en accepte le principe et fait préparer des directives pour Jean Moulin afin de créer un Comité directeur de la Résistance.
Les chefs de mouvements sont spontanément hostiles à la participation des syndicats et des anciens partis politiques dans le CNR : ils estiment que la mission de celui-ci est la régénération du personnel, des mœurs et des institutions de la République et que l'avenir politique de la France, c'est eux. A la fin de l’année 1942, Jean Moulin travaille, non sans difficultés, à infléchir leur comportement. Il est soutenu dans sa tâche par la volonté indéfectible du Général de s’appuyer sur l’ensemble des forces vives de la nation, partis et syndicats compris, pour asseoir son gouvernement et se rendre crédible auprès des Alliés.
La création du CNR marque le couronnement de l’œuvre d’unification de Jean Moulin. Sa mort est certainement liée : il a été dénoncé aux Allemands par des résistants de « Combat », un mouvement élitiste, qui le trouvaient trop proche du prolétariat.
Les jours heureux.
Le programme d’action
de la Résistance, plus connu sous le nom « Les jours heureux » est
adopté à l’unanimité par les membres du CNR, le 15 mars 1944. Pourtant de
septembre 1943 à mars 1944, il n’y eut que trois réunions plénières du CNR. Le
bureau du CNR va donc jouer un rôle essentiel dans l’élaboration du texte
adopté le 15 mars 1944. Ses cinq membres – Georges Bidault, Louis
Saillant, Pascal Copeau, Maxime Blocq-Mascart et Pierre Villon se
réunissent toutes les semaines.
Ce texte de moins d’une dizaine de feuillets comprend les « mesures à appliquer dès la Libération », sorte de programme de gouvernement qui comprend à la fois des mesures ayant trait à l’épuration, à la politique (rétablissement de la démocratie, suffrage universel et liberté de la presse) et à l’économie (programme de nationalisations). Et, de nombreuses mesures sociales comme notamment un réajustement important des salaires, le rétablissement d’un syndicalisme indépendant et un plan complet de sécurité sociale.
tiré DU DOCUMENTAIRE : "Les jours heureux" de GILLES PERRET 2013
Ce texte de moins d’une dizaine de feuillets comprend les « mesures à appliquer dès la Libération », sorte de programme de gouvernement qui comprend à la fois des mesures ayant trait à l’épuration, à la politique (rétablissement de la démocratie, suffrage universel et liberté de la presse) et à l’économie (programme de nationalisations). Et, de nombreuses mesures sociales comme notamment un réajustement important des salaires, le rétablissement d’un syndicalisme indépendant et un plan complet de sécurité sociale.
tiré DU DOCUMENTAIRE : "Les jours heureux" de GILLES PERRET 2013
Le slogan du CNR
s'adresse aux cinéastes, aux artistes, à tous.
« Résister, c'est créer »
Au secours Piotr Pavlenski, dissident créatif Russe réfugié en France, au
secours artistes de toutes les couleurs ; « œuvrez » les
cerveaux, votre art pousse à prendre conscience.
Liez-vous avec eux. Eux ? Les punis du système, les travailleurs
pauvres.
Certains
arrivent à vivre le week-end, c'est l'exutoire autorisé.
Courses le
Samedi, faut préparer le traditionnel barbecue de souffrance animale. Sans
oublier la compétition du Dimanche, devant la TV. Et durant le grand prix de F1
être appelé sur le fixe, par une opératrice proposant des solutions pour
économiser l'énergie.
Parfois un sentiment d'être pris pour une conne ? Non, elle gagne sa croûte
comme elle peut. Être obligé par le système à être un rustre et à répondre avec
agacement au téléphone à une prolétaire du Maghreb nous proposant de changer de
fournisseur.
On n'a pas mieux à faire, que de comparer des offres commerciales ?
Si, se préparer à tenir 5 jours avant le week-end prochain.
Société en tête à queue, sans queue ni tête.
« Dieu se rit des
hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. » Bossuet
Lisez avec
eux.
Eux ?
Les « pas travailleurs » du tout.
Les
interdits d'activités conviviales.
Ils sont
en jours fériés permanents.
Vivent en
ZUP, parqués dans des HLM, Marqués à la culotte par la BAC, condamnés d'avance
par la pensée dominante.
S'habillent
Marqué, une façon de crier « J'existe ».
Mangent
Marqué, industriels de la mal bouffe qui les empoisonnent avec leur chimie,
leur sucre, leur sel, leurs acides gras trans.
Se
tatouent pour se être re-Marquer.
Se gravent
de symboles d'appartenance pour, enfin, ne plus être rejetés.
Sans
identité, juste des numéros.
La carte
pétainiste imposée par la pensée néo libérale comptable.
« Je ne suis pas un numéro, je suis un être humain. » The Prisoner
Évolution ? En l'an 1000 dans le sud de l'Espagne, au pays du
Flamenco, l’Andalousie, les Arabes ont inventé une civilisation basée sur
l'art. Aujourd'hui encore on admire les artistes/artisans ayant créé
l'Alhambra. La science, la littérature, l'économie participaient à transformer cette
société en civilisation. Les Juifs étaient mieux acceptés qu'en Occident
catholique même s'il y eut des massacres comme à Grenade en 1066. Aujourd'hui,
les artistes sont dans les musées… des sociétés multinationales. Elles
encadrent et tuent la créativité tout en faisant de l'optimisation fiscale sur
les meilleurs canassons ; les artistes reconnus ont la maîtrise du marketing.
Le sexe, le pipi/caca font vendre, l'art est un placement comme un autre,
c'était déjà le cas en 1850.
Avant, en 1793, le Louvre était réquisitionné pour y
exposer les œuvres que le peuple révolutionnaire avait récupéré, sans
compensation, chez les nobles.
Avant, à l'agora en Grèce, les artistes jouaient au théâtre des scènes de
la vie quotidienne. A la fin du spectacle personne ne quittait le lieu, le
peuple se devait de débattre des problématiques montrées durant le spectacle.
Nous on fait des « Standing ovation » aux millionnaires de la société
du show.
L’art au service du bien-être de tous ou l'art réservé à l'élite des
grandes villes ? Les « art-activistes » ouvrent sur d'autres
expériences sur d'autres perceptions. Ces artistes décalés changent les
habitudes. Ils sont des acteurs majeurs de la rêv-olutions.
Merci à Isabelle
Frémeaux[1], Xavier Faltot et John Jordan
pour mon titre tiré de leur vidéo de 2007 : « Another end of
the world is possible ».
Les
« artivistes » dansent devant les caméras des gares ou des centres
commerciaux.
Expérimenter
d’autre posture.
Changer de
comportement.
Nous
sommes tous des créatifs. Pour créer en coopération
utilisons les « Créative communs », les « Artlibre », les
« Framasoft ».
La poésie
de la résistance.
Pas de
manifestation sans chanson. « Bella ciao » exprime les
souffrances et désirs des femmes, la mondina, dans les rizières.
Ami
entends-tu « Le chant des partisans » ?
Ou
défilons en silence total.
Réhabilitons
la rue comme notre espace d'expression, collons sur les arbres et sur les murs.
Ils n'ont pas à limiter nos moyens d'expression, définissons-les ensemble, la
base porte l'édifice.
Cantiques
miraculeux ré-enchantant la vie.
Où sont les
créatifs ? Pas en politique, tout est censuré, plus fort même, autocensuré.
Les débats entre politiciens et journalistes,
du milieu, sont lisses et aseptisés. Les mêmes réponses fausses se radotent
sans contradiction, pourtant internet permet de vérifier en temps réel les
assertions mensongères. Trop souvent, les journalistes pérorent sur une
guéguerre entre individus plutôt que traiter les sujets de fond. Hiérarchisez
vos questions. Et quand l’Audimat vous met en tête, n'en soyez pas fiers ;
les sombres crétins portés à la tête des états par tout un peuple doivent vous
appeler à la modestie. Un esprit faible parlant à des millions de Français peut
vite prendre la grosse tête. Un journaliste, bon élève, de bonnes écoles de
journalistes a, par essence, un esprit domestiqué. Je ne fais pas la liste des
présentateurs, ce n'est pas une question de personne mais de système ; les
clones bavards et criards des JT des TV/radio ont la gestuelle de marionnettes
téléguidées. L'Europe néolibérale est tentaculaire. La privatisation des médias
et leur asservissement à la pub impose la ligne éditoriale presque
partout : à la botte des élites.
En
Angleterre, en 2011, l'état se bat contre son peuple[2],
les médias sont du côté des « honnêtes gens » par soumission
volontaire.
« Youth
demand a futur » : « la
jeunesse demande un futur ». Ce slogan s'affiche dans les rues. Les
manifs étudiantes contre les frais universitaires ont des revendications
politiques. Les banlieues déshéritées se révoltent. Les jeunes cassent et
pillent des magasins. Les flics tuent sans raison, hélas se feront aussi tuer
sans raison. Ils fouillent 27 fois plus un noir qu'un blanc, emprisonnent 7
fois plus un noir qu'un rouquin. Les vols permanents des éternelles élites
anglaises, les magouilles des hommes politiques professionnels, les
destructions environnementales et sociales de leurs multinationales, BP,
portent des préjudices à la collectivité et sont au-delà des quelques dégâts
occasionnés par les émeutes de la pauvreté en banlieue. Pourtant « Je
suis là pour vous donner une leçon », disent les juges anglais,
déguisés encore plus ridiculement que les nôtres mais autant au service de leur
caste.
La
loi n'est rien par rapport à leur vision du bien et du mal. Condamné pour un
vol de 3€, condamnée à la prison pour avoir rapporté une TV ramassée dans la
rue. L'état anglais vire les émeutiers des logements sociaux, coupe les aides
sociales. La TV ne nous montre que les voitures en feu ; la voiture
l'emblème du productivisme et de la folie des hommes. Mais les médias ne
nous diront pas que le premier ministre Cameron est de la famille de la reine
d'Angleterre.
Les
médias nous donnent rendez-vous pour vivre l’événement en direct-live.
Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, on a toujours du pognon pour la guerre. La
guerre en prime-time, l'absolue jouissance dans notre société mortifère. Un
grand spectacle morbide, scénarisé par l'armée ; les médias se battent
aussi mais c'est pour augmenter leurs parts de marché.
Images
édulcorées, sélectionnées par la grande muette. La guerre doit être propre,
depuis le Vietnam, l'armée se méfie des médias indépendants. Sinon, devant tant
d'horreur, les pacifistes risquent de gagner. L'armée prête ses navires pour un
film, et oui, mais à une condition : que le scénario soit en accord avec
ses valeurs mortifères.
Un
tsunami, une centrale en feu, une prise d'otages, un attentat et hop les
actionnaires se frottent les mains. Cynisme. Une manifestation dégénère à cause
de CRS infiltrés et le message de 500000 manifestants est travesti. Émeutes
pour la révolution ? Les messages politiques,
les origines de la violence, les médias s'en foutent.
Le
peuple Grec réclame clairement d'autres voies que celles du néo-libéralisme
socialo-compatible. Les inventeurs, entres autres, de la Démocratie ne la
reconnaîtraient-ils plus ?
Obéissant
à la droite Allemande, les Socialistes grecs permettent à la police de tirer
contre le peuple, des gaz asphyxiants interdits par les traités internationaux.
Ils privatisent les autoroutes, les ports et la collecte de l'impôt. Ils
privatisent le savoir avec des traités dont celui de Lisbonne promettant « Une
économie de la connaissance la plus compétitive au monde ». En
cherchant on s’aperçoit que l'histoire radote. En effet, en 1831, Othon I, un
Allemand devient roi des Grecs, le peuple n'a pas le choix, les dettes grecques
envers les occidentaux, à cause des dépenses pour l'armée, sont abyssales. Ce
n'est qu'à la suite du « printemps des peuples » en 1848 que les
Grecs obtiendront leur indépendance.
Les
émeutes des pauvres sont, peut-être, plus une réaction de frustration face aux
mirages de la consommation qu'ils ont chaque jour sous les yeux et auxquels ils
n'auront jamais droit. Ils reçoivent aussi une éducation à la violence imposée
par un cadre de vie proche du ghetto.
De
plus, la violence « in-exemplaire » de l'état policier ne peut que
créer des réactions violentes.
L'Histoire
avec un grand H, nous rendra justice. Les médias filment et archivent leurs
infamies. Eux et leurs amis d'élite seront la risée des citoyens du futur. Dès qu'il y a une grève, les médias sélectionnent
des usagers couineurs, pourtant, ils bénéficieront du combat des Autres. « Quel
sentiment avez-vous d'être pris en otage ? ». Eh journaliste, devient
otage en Syrie, enfin tu apprendras le sens des mots. Du show pas de
réflexion.
DES IDÉES pour les
médias.
Où sont nos responsabilités, à nous les petites gens ?
Nous pouvons choisir nos sites d'informations, si les échanges via les réseaux
dit « sociaux » fonctionnent aussi bien, c’est certainement à cause
de l’indigente litanie des médias appartenant au système.
Décider que parler politique en famille n'est pas plus interdit que de dire
son salaire. Pour nous débarrasser du Parisianisme de nos médias, nous pouvons
créer nos papiers, puis créer des liens permettant leur diffusion. Sinon, la France restera classée 39e sur
179 pays dans le classement de la liberté de la presse
« Soyez libres ou tranquilles, vous ne pouvez pas
avoir les deux »
Thucydides
Réhabiliter les affiches publiques comme les « Dazibao », chacun
peut informer.
L’idéal serait des journaux distribués de mains en mains.
Subventionner une presse variée est aussi normal que subventionner un
député. Avec un bénéfice démocratique plus évident pour l'un.
Nos jeunes doivent pouvoir consulter sans limite les journaux, revues,
livres et médias diverses. (J’ai décidé que le féminin l’emporte).
Les MJC ont disparu, elles doivent renaître, les bibliothèques d'usine ont
disparu, elles doivent renaître.
Les journaux associatifs locaux, écrits ou via le net, doivent être autant
subventionnés que la fédération de chasse ou que le foyer des Anciens. Les
bibliothèques, les médiathèques avec internet - inutiles dans chaque foyer -
doivent restées ouvertes 24/24, ce sont des lieux de culture et de rencontres.
« Tu vas voir arriver quelque chose d’horrible.
Le monde et l’avenir voudront nier ce mal. Mais toi, consigne-le dans ton procès-verbal ».
Goethe, Faust
[2]
L’invention de la police dans les années 1780 en Angleterre fait suite à une
demande des Patrons propriétaires, sont rôles étaient de protéger... L’outil de
travail.
« Les pendus de Londres, crime et société civile
au XVIIIe siècle » de P. Linebaugh