X-4 - Via l'école.
Un enfant est un cristal de roche. Ses actes sont
transparents, d'une véritable limpidité. Son instinct lui permet toutes les
expérimentations.
Par instinct, il choisit la coopération, il est
naturellement bon.
Assez vite l'éducation, notre culture, nos cadres
psychorigides le déforme/conforme. L’efficacité de la compétition ou
de la force pour obtenir l’objet convoité nécessitera l’intervention d’encadrants éduqués à
la non-violence.
Éduquer pour quoi ?
Pour apprendre la liberté de pensée ou pour apprendre à répéter le déni. (Lire Françoise Vergès)
Se sentir tellement coupables
de nos actes individuels ou collectifs et tordre l'histoire pour ne pas
l'assumer. Ainsi, enseigner « le rôle positif de la colonisation »
ou dire que « l'homme africain n'est pas entré dans l'histoire »
dixit un président.
Par déni ne pas reconnaître
que Nantes ou Bordeaux se sont enrichies grâce au commerce des esclaves. Le
racisme, la supériorité d'une race sur une autre, a été inventé au XVIIe
siècle, comme le Blanc et le Noir. Ce découpage de l’humanité a donné bonne conscience
aux « Blancs civilisés » pour maltraiter les « Noirs
sauvages », c’était pour faire avancer le progrès. L'Afrique a été vidée
de ses forces vitales jusqu'au XIXe siècle… une bénédiction pour les
colonisateurs « civilisés ».
Au sommet du déni :
pour ne rien reconnaître, on refuse des auteurs dérangeants : « Pour assimiler
la culture de l'oppresseur et s'y aventurer, le colonisé a dû fournir des
gages. Entre autres, il a dû faire siennes les formes de pensée de la
bourgeoisie coloniale ». Frantz Fanon
L'histoire est écrite
par des oligarques souvent de vieux mâles blancs. Elle vise à rendre les élèves
admirateurs d'un passé glorieux, elle est donc mensongère. L'école de Ferry est
toujours au service de la République. Notre république n'est plus opportuniste,
ni radicale, moins guerrière mais plus que capitaliste : néolibérale. Bien loin de l'école
républicaine égalitaire et émancipatrice d'un Robespierre.
Comment ne pas se voir
si laid ?
Miroir. Oh mon miroir.
Tant que nous rejetterons
notre « nature », elle nous reviendra comme un boomerang.
Tant que nous
rejetterons les éléments douloureux du passé et influençant notre présent, nous
ne pourrons pas surmonter nos crises.
Malgré les
avertissements des sionistes originels opposés dès 1900 à l’idée de s’installer
en Palestine et exprimant le risque de créer un ghetto.
Les Juifs d’aujourd’hui
vivent enfermés.
Le refoulement peut-il
expliquer le nucléaire japonais dans la plus dangereuse zone sismique connue, à
cause du tabou d’Hiroshima et Nagasaki ? Le refoulement peut-il expliquer nos
relations conflictuelles avec le Maghreb à cause de la guerre menée par 2
millions de militaires en Algérie ? « Guerre » ce mot impliquait le
respect des conventions de Genève, c'était trop d'humanité pour ces indigènes.
On disait alors « Les évènements » sauf chez quelques opposants comme
Lanza del Vasto. Sur cette horrible guerre et le comportement de soldats
français, lire les témoignages de Madeleine Chaumat dans « Algérie le
soleil et l'obscur », de « Djamila
Boupacha » écrit par Simone de Beauvoir
et Gisèle Halimi, de Bernard Clavel dans « Le
silence des armes ».
L'apprentissage du
doute, du décalage, du bancal est anxiogène.
Comment un prof pourrait-il
douter en face de ses élèves ?
Le doute est mal vu, il
n'est pas conseillé car trop insécurisant pour … ?
L'éducation construira
un adulte puis l'adulte éduquera un enfant.
Comment éduquer à la
différence alors que les adultes éducateurs sont enfermés dans leurs certitudes
sociétales et ont tendance à les reproduire ? Difficile de ne pas se mordre
la queue.
Une R-évolution passe
par le débat contradictoire, ce n'est pas parce que je propose un autre point
de vue que je veux nuire à ta personnalité.
Ces débats entre
adultes/éducateurs doivent être proposés lors des formations. Chacun ayant son temps
de paroles avec la possibilité de rester silencieux ou de transmettre son temps
à un autre dont on aimerait une précision.
Il est aussi possible de
débattre avec des enfants, des jeunes ; l'adulte réel restant l'autorité
(étymologie, faire grandir). Pas besoin de virtuels savants sur des écrans ou de
mécanique « Intelligence Artificielle », l’illogique et aléatoire
pensée humaine fait partie de l’éducation.
Le jeunisme publicitaire
infantilise l'adulte et « adultifie » l'enfant.
Un enfant moderne décide
de ce qu'il mange, les conseils municipaux où les enfants jouent aux grands
sont une ineptie : si chacun est à sa place alors chacun aura sa place.
Sinon, c'est vers une
société infantilisée que nous irons pour le bonheur des vendeurs pour le
malheur du plus grand nombre.
L'enfant a le droit d'avoir une vie d'enfant, il
n'a pas à jouer à l'adulte. Nos enfants lisent des BD machistes, jouent avec des jeux inventés par des
adultes reproduisant les stéréotypes sociétaux, particulièrement ceux liés au
masculin/féminin.
L'envahissement du
quotidien par toutes sortes de technologies d'adultes perturbe l'éducation.
Un cerveau est connecté
au monde par ses sens.
La multiplication des
jouets électroniques bruyants comme les MP3, abiment et lissent les capacités
auditives mais en plus détruisent les liens.
Exactement à l'inverse d'une grand-mère chantant
une berceuse.
Exactement
à l'inverse du silence et de l'ennui indispensables aux individus en
construction.
Un
ange passe.
Enseigner
la différence,
Enseigner
à la différence… dans une société de l'uniformité.
L'uniformisation
du goût, de l’odorat.
L’uniformisation
des vêtements : cet uniforme américain jeans, basket, tee-shirt remplit
les cours de récréation.
Logiciels
Google/Yahoo mettent en avant les sites les plus consultés, les plus
rémunérateurs, qu’en est-il de la véracité des infos ?
Éduquer,
c'est aller ailleurs.
Instruire,
c'est transmettre le rituel sociétal.
Le
bateau ivre de l'éducation nationale tangue dangereusement.
Au
début du siècle, la scolarité obligatoire a pu permettre de sortir de la prison
famille-travail, surtout pour les filles, mais aujourd'hui c'est le retour en
prison.
L'école
et ses sbires préfèrent : Faire du ramassage scolaire trop tôt… à l'heure
du ramassage des ordures.
Instruire
l'obéissance au travail, plutôt qu'à l'émancipation, au respect des autres et
des gens différents.
Éduquer
en faisant remplir des photocopies laides.
Radoter
sans conviction un programme défini par l'élite.
Remplir
de milliers de croix des tableaux de compétences.
Fabriquer
des élèves tiroirs de compétences plutôt qu'éduquer des humains sensibles.
Préparer
les enfants aux bilans de compétences de Pôle Emploi.
Punir
les corps d'élèves via une posture statique et donc affaiblir l'esprit.
Créer
des spectateurs silencieux, de futurs modestes employés, de futurs électeurs
sans voix. Des téléspectateurs.
Mesurer
la perte de « plus-values » des élèves ayant « dysfonctionnés »
et pleurer la « mort » du robot Philaé.
Sortir
dans la « nature », mais ne pas la sentir juste la mesurer.
Avec
tous leurs défauts, les jeux vidéo et internet leurs permettent de ré-agir,
forcément plus que la télé.
Il
est trop tôt pour savoir si la machine nous dépasse.
Un
ado a rarement eu autant le choix.
Le
choix de son avatar, le choix de ses informations, le choix de sa théorie du
complot, un choix ou un symptôme narcissique ? Choisir, égoïstement, à
chaque instant ; pouvoir changer à nouveau, juste par déraison
personnelle. Où est l'apprentissage de la responsabilité, du choix réfléchi,
soupesé, évalué ? Cela va à l'encontre de la vie réelle car la vie
ensemble est un compromis permanent à l'Autre.
Mais
qu'est-ce que la vie réelle ?
Depuis
l'invention de la vidéo a-t-on changé ?
Comment
le cerveau et nos sens réagiront dans la durée ?
L’éruption
apocalyptique d'un volcan virtuel fait trembler les os d'un corps, le
spectateur reste immobile. Depuis toujours l’humain prend ses jambes à son cou
quand ses sens l'avertissent du danger.
La
technologie ne se questionne pas assez, pas plus que l'école de la République.
Bien
nourrir ses enfants est un minimum humaniste, non ? Les cantines n’ont pas
leur place centrale dans l'éducation de nos jeunes. Il est impossible d’avoir
confiance dans une institution qui nourrit/instruit aussi mal les enfants avec
des repas industriels indigestes.
Leur
cartable leur déforme le dos sous la charge de livres indigestes. Nourriture
intellectuelle sélectionnée par une élite. Carcan des programmes, carcan des
règlements, carcan des matières, carcan des horaires, carcan de la pensée
techno-scientiste.
Cette
institution manipule les cerveaux et met les corps de nos jeunes en jeûne. Elle entraîne à l'usine, aux hurlements des chefs,
à la journée ennuyeuse, aux sonneries voleuses de temps ; à la
note-carotte avant le salaire-carotte, à la mauvaise note avant le mauvais
Smic. Et quand les heures sup’ deviennent rares, elles sont réservées aux
lèche-bottes. Un
professeur agrégé a l'instinct grégaire ; avec ses notes, il classe et
prépare la manne corvéable à merci dont aura besoin le grand patronat. Comme les leçons patriotiques, les tenues identiques, les
inventions technologiques ont préparé la chair à canon nécessaire aux guerres
mondiales.
L'école, ça entraîne à
aduler les maîtres. Balzac, misogyne et napoléonien, Flaubert comparant les
communards à des chiens enragés.
Les Classiques sont souvent des livres à lire pour
maîtriser la langue, mais ils ont l’effet inverse. En effet, leur style est si
éloigné du commun des mortels qu'ils sont des repoussoirs. Ne serviraient-ils
pas plutôt à entraîner à l'idéologie des dominants ?
Il existe quelques privilégiés[1]décalés :
Hugo, Rimbaud, et d'autres encore comme Rolland arrivent parfois à être en
dehors de la pensée unique. Ce dernier est rarement dans la liste des ouvrages
obligatoires au Lycée, il a pourtant écrit de nombreux livres, trop pacifistes,
peut-être, mais aussi mal aimé pour des propos, certes discutables, sur les
Juifs sionistes, dans les années 20.
Et Giono avec son livre
intitulé « Écrits pacifistes », pourquoi est-il si rarement
proposé ? La république n’aime pas la paix ?
Je cogne mais l’école ne
peut pas être un havre de paix dans une société en déliquescence. L'école est
chargée de bien des mots.
Les politiciens devraient par leurs actes montrer
l'exemple. Mais, ils se déchargent de leurs responsabilités sur des profs très
obéissants. « Mais, c'est le programme, je n'y peux rien, je dois
l'appliquer ».
Hey, la génération
« targette-vachette » ou celle de la génération « flûte à
bec », vous vous rappelez ?
Pourtant le problème
n'est pas le contenu enseigné, les matières, photo ou SVT, mais dans l’absence
d'autonomie. Un prof de gestion obligé d'enseigner du dessin ou un professeur
de chants enseignant la flûte font de leur mieux. Mais, ce qu'on leur impose,
l'absence de désir, les rendent victimes d'un drame endémique aux Humains ;
sans avoir un seul instant la conscience de nuire, ils transmettent des émotions
négatives.
Ah, le sacro-saint
programme, plus indispensable que la liberté pédagogique ou que l'enfant. Des
profs étaient des traducteurs-transmetteurs de savoirs, ils deviennent de
vulgaires photocopieuses.
Le Lundi c'est la queue
devant la photocopieuse. Ils l'aiment d'amour dépendance.
Nos enfants crouleront
sous les papiers. Ça entraîne à la paperasserie des bureaucrates d'état.
Des papiers, des
papiers, des textes à trous, des p'tits trous, toujours des p'tis trous,
nuisibles pour l'apprentissage des phrases, des cartes de géographie aux
détails invisibles car de mauvaises qualités typographiques et donc illisibles.
Bientôt, les professeurs
n'auront plus que pour rôle d'allumer la télé pour que les futurs consommateurs
reçoivent directement le programme du ministère. Ça se fait déjà dans certains
CAP, les élèves n’écrivant plus, ils photographient le tableau.
Seuls, les profs ne
peuvent rien et comme la rébellion n'est pas dans leur tempérament. Quand ils
manifestent à un million ils font moins de dégâts que 1000 exploiteurs
agricoles. C'est de concert, avec des parents intégrés et consultés, que le quotidien
changera.
L'éducation nationale
est toujours un outil au service des élites.
Jamais,
elle n'a réussi le défi de « l'égalité des chances ». Égalité des chances
est un terme ridicule. L'égalité
aurait suffi. La chance est par définition aléatoire. Et si c’était juste
une question de chance, les statistiques ne permettraient pas qu'une fille
d'ouvrier ait 15 fois moins de possibilités d'avoir un diplôme qu'un fils de
nanti.
Souvent, les professeurs sont de bonne volonté, ils font ce qu'ils peuvent,
parfois très bien, « Le maître
ignorant » J. Rancière.
Certains font de leur métier un sacerdoce. Leur dévotion masque leur
naïveté. Leurs leçons entraînent à l'obéissance de nos ennemis de classe. Se
croyant plus proches de l'humain que du capital, ils votent majoritairement
socialiste. Hélas pour eux, ils n'ont même pas la reconnaissance pécuniaire de
leur soumission.
Aujourd’hui,
l'issue en cul de sac de cette instruction est la compétition à outrance.
Coopération est synonyme de copiage au pays des enfants.
Assis,
seul, derrière son bureau plat, une position cassant le dos et préparant les troubles
musculosquelettiques (TMS) de l’adulte, l'élève n'apprend que rarement le
travail en coopération. Pourtant le petit d'homme est un être convivial ne
s’épanouissant qu'avec les autres.
L'école
devait s'opposer à la « tyrannie du groupe » (A. Arendt). Elle est devenue
complice ; complice aussi de la « société du show » (G. Debord).
Il
est extrêmement difficile pour les enseignants d'être sans cesse à contre-courant.
Bien sûr, quelques rebelles
transgressent les ordres.
Comment enseigner avec morale dans cette
société fournissant profusions d'exemples immoraux ? Les pubs, les films,
les jeux d'argent, les magouilles politico-financières des banksters.
En
général, les profs étaient des enfants aimant l'école, ils se sont épanouis
dans les bras de cette marâtre. Leurs enfants réussissent aussi à l'école. Ce
n'est pas un signe d'intelligence mais un signe d'adaptation ; de
domestication, de perte d'autonomie, de sacrifice de son originalité pour
« causa Nostra ». Pour ces professionnels, le système n'est pas
radicalement à changer pourtant ils sont nombreux à se sentir dans un
cul-de-sac. Des injonctions paradoxales en cascades imposent à un professeur ce
qu'il doit enseigner sans lui en donner les moyens. Ce professeur doit réussir
l'impossible et devient névrosé. Pour ensuite demander l'impossible à ses
élèves. Certains n'y arrivent pas, et la névrose se transmet. Certains
réussissent et apprennent être les meilleurs. Tous risquent d’être des adultes
névrosés.
Les
enseignants sont nombreux à souhaiter le meilleur pour leurs élèves,
simplement, ils se trompent de meilleur. Ils sont juste des individus de notre
civilisation décadente et destructrice. C’est bien à la société toute entière
de les aider dans cette noble tâche qu’est l’éducation d’un enfant. Nous
parents pouvons les aider, nous devons leur permettre d'exprimer leur humanité
car ils sont tous les jours au contact de la « prunelle de nos yeux »,
« du fruit de nos entrailles ».
Avec
eux, nous devons participer à définir le bon pour nos enfants. Ce dialogue est
indispensable tant « l'enfer est pavé de bonnes intentions ».
DES IDÉES.
Notre devoir est d’abord
d’être exemplaires dans nos relations, nos échanges.
Le savoir Être humain
est plus R-évolutionnaire que le faire. La R-évolution n’est pas à faire, nous
sommes la R-évolution, nos choix de l’essentiel provoquent à chaque instant la
R-évolution.
L’esprit de contradiction se nourrit des absurdités de notre
société. Une saine contradiction apporte un
vent nouveau, une coopération, et un souffle commun, une conspiration.
Assister l'enseignant
dans son quotidien, dans sa classe.
Tenter une éducation égalitaire est une volonté respectable mais
actuellement elle entraîne un lissage, une domestication. Au-delà d'un certain
nombre c’est de l'élevage intensif. Quelle autonomie, indépendance, liberté,
créativité restera-t-il à des individus aussi cadrés au niveau des horaires et
des savoirs ?
Seront-ils libres de
choisir leur labeur ou plongeront-ils dans une entreprise protectrice qui les
Re-cadrera, qui les R-assurera jusqu'à leur Retraite ?
Favoriser
l’individualisation des parcours ; un professionnel aidé d'un assistant
pour 20 élèves et la France ne sera plus à la traîne des pays de l'OCDE.
Devrons-nous aller
jusqu’à ne pas déclarer nos gosses pour décider d’une autre éducation ?
Via des adultes enrichis
d’expériences.
Une éducation
esthétique.
Une éducation des sens,
du bon sens.
Pour TOUS, une éducation
favorisant l'expérimentation corporelle, mentale et ne stigmatisant pas
l’erreur, des milliers d'écoles alternatives, Montessori, Steiner, Freinet.
Les connaissances en neuroscience, en psychologie, en sociologie doivent
être plus utilisées, même dans les lycées professionnels.
La transmission est
contagion corporelle plus qu'instruction cognitive. Le « par cœur »
domine alors qu'il bloque la pensée et sclérose l'envie d'en savoir plus. Si ce
n'est pas le « par cœur », c'est le « par répétition ». Le
« par cœur » doit être limité aux textes de poésie ou de théâtre.
Plus que les leçons nos
petits d'humains apprennent en imitant le monde des adultes et le message de
l'école est souvent à l'inverse de ce qu'ils vivent au quotidien.
Le regard bienveillant rend bienveillant.
Apprendre la vie en
commun. Par le respect de l'autre, de son corps, de sa différence, de sa parole,
échangeons dans différentes langues.
Proposons des jeux
coopératifs plutôt que le « mille bornes ».
Multiplions les expériences sensibles dès la maternelle.
Une philosophe des corps, dansant ou en mouvement, par école.
Une éducation humaniste
passe par le respect des sens, des bons-sens de l'enfant.
Humer les sous-bois,
plutôt que muguet de synthèse respiré par les petits de la garderie.
Toucher des tissus, du
bois, massage du corps de l'autre plutôt que le froid-lisse des plastiques aux
couleurs criardes.
Observer son coin de
nature plutôt que les murs gribouillés de leçons où les yeux ne se reposent
pas.
Chanter ensemble,
percussions avec les pieds et les mains.
Bannir l'électronique,
au moins au début de la vie. Les synthés jouent faux, les gadgets musicaux sont
stridents.
Écouter le vent, les oiseaux,
les chorales.
Sentir le sol, la gravité, tourner, balancer son
corps, être en expérimentation permanente, plutôt que juste un support de tête.
Participer, interagir à une leçon d’Histoire
racontant des histoires, bien assis sur des sièges ergonomiques.
Jouer dehors, chacun à
son rythme, dans son espace de ré-création délimité.
Utiliser les tâches domestiques
comme le rangement ou le nettoyage des toilettes, comme au Japon, pour
apprendre à se respecter. Voilà les bases, ensuite vers 14 ans, l'enfant se
connaissant, choisira les voies qu'il souhaite approfondir. Les sciences, la
lecture, les langues, les arts, la technique, le sport.
Fondamentalement, la
coopération en y prenant du plaisir. Ce sens est instinctif, il est induit par nos
neurones miroirs.
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