XI - Conclusion.
Notre présent n'a rien à
envier à l'effroyable bilan de notre passé. Notre futur risque d’être dans la
droite ligne ; dramatique pour des milliards d'humains.
La fraternité des
Humains est-il pour après-demain ?
Après avoir cherché si nous pouvions éviter l'effondrement,
je pense que sans réaction urgente nous allons vers une lente et inexorable
chute, classique.
Notre cerveau n'est pas
fait pour envisager la mort, il installe un réflexe de déni. Est-ce le déni qui m'impose de dire qu'on a
encore une petite chance pour quelques-uns ? De nos jours, c'est une
alternative à la « Conjuration des imbéciles » (J.K. Toole) que l'on doit
inventer.
« Même si l'on
m'annonçait que la fin du monde est pour demain, je planterais tout de même un
pommier. » Luther
Des individus se sont
transcendés dans les camps de concentration, si dans des circonstances aussi
infâmes certains humains résistent et créent, c'est que l’humain est capable du
meilleur.
Malgré l'Inquisition,
Michelangelo et l'art chrétien ont existé, tout n’est pas perdu.
Les alternatives
existent, des IDÉES, piochées chez l’Autre, ont été proposées tout au long de cet essai. Elles
sont souvent simples à mettre en pratique et apporteraient plus de bonheurs à
la majorité.
Les humains de la préhistoire ont vécu peu nombreux, avec
peu de biens, les conflits étaient rares. Si des chefs prenaient le pouvoir par
la violence, ça ne s'est pas généralisé à toutes les tribus. En -12 000 ans tout s'est emballé, la force des armes
et l'organisation hiérarchisée d'une civilisation sédentaire ne laisse aucune
chance à une civilisation égalitaire et pacifiste de chasseurs cueilleurs.
Quand les Grecs
construisaient leurs cités, ils s'arrêtaient dès qu'un maximum était atteint,
entre 6000 et 10 000 citoyens. Certains émettent l’hypothèse qu'au-delà d'un
certain nombre, un seuil critique, la démocratie ne peut exister, pas plus de
quelques milliers d'individus. Le concept de « contre productivité »
d'Yvan Illich peut-il s'appliquer aux groupes humains ?
Notre histoire récente,
depuis 5000 ans, s'écrit sous le règne des oligarchies ostentatoires et de leurs
cortèges d'inégalités. Cela perdure grâce à l'enseignement d'une Histoire
écrite par eux pour maintenir la majorité dans l'ignorance. Notre système
survit grâce à des professionnels insensés, glacials comme de l'acier. Les
hommes d’appareil ont la personnalité d'un robot. Nos élus,
subventionnés par les « gens de biens » et validés par des
« esclavélecteurs », définissent le bien pour nous. Ils vivent dans
la « toute puissance », leurs médias dénigrent la différence, leurs
armées emprisonnent ou tuent des jeunes comme Rémi Fraisse. Laisseront-ils de
la place aux Autres ?
L’histoire prouve que non. Dommage, toujours le changement est porté par des minorités fracassant les
habitudes, les automatismes. Mais il faut beaucoup de temps, plus d'une
génération. Le sang de la plèbe a trop souvent coulé, elle a appris le sens du
sacrifice. Le XXe siècle des Staline, Hitler, Pétain, Mussolini, Franco soulevant
des peuples entiers dans des élans suicidaires est terminé, tant mieux. Au XXIe
siècle, la vie semble plus respectée mais on est sur les mêmes bases ; la
promesse de l'abondance via le Progrès et le Travail, les deux mamelles du
capitalisme.
Le résultat sera donc le même, malgré des progrès
technologiques flagrants ? La médecine est l'exemple indiscutable prouvant
que les progrès dus au monde moderne peuvent être merveilleux. Des progrès dans
l'observation, avec l'utilisation des scanners, de la tomographie et toutes les
méthodes d'imageries médicales permettent des diagnostics inenvisageables 20
ans auparavant.
Mais ne nous croyons pas
plus évolués au niveau psycho/social.
Et sommes-nous vraiment
moins malades que nos ancêtres hominidés ? De nouvelles maladies ont été
créées et nos environnements de vie sont détruits.
Globalement, nos modes
de vie sont mortifères, contre notre nature, contre la nature. On crie, on
écrit l'idéal, liberté, égalité, fraternité, pour se déculpabiliser d'en être
si éloigné, et on reproduit les habitudes barbares. Les sociétés humaines sont
conservatrices.
Le plus remarquable de notre époque est cette
antique pensée comptable poussée à son paroxysme : Nous voyons la Terre,
ses plantes, ses animaux comme une mine/ressource/rente.
Comme le DRH ne voit que
des ressources humaines.
Nous ne contemplons
rien, nous mesurons tout. Couper une forêt pour la remplacer une ZI, pas
d'affolement, la forêt sera compensée. On en fera une deux fois plus grande
ailleurs. Plus d'arbres plantés là où ils ne gênent pas, ça compense en
chiffres, pas en vies et biodiversités perdues.
Les Orang-outang élèvent
durant 10 ans leurs enfants. Si ces adultes en devenir n'ont pas appris à
reconnaître 200 fruits et leur environnement avant l'âge de 6 ans, ils ne
seront plus capables de vivre en autonomie ; le jour où ils ne survivront que
dans les zoos, il sera trop tard.
Et oh, on se réveille, la
perte de biodiversité n'est pas assez alarmante ?
Comme pour un individu c'est uniquement une grosse
claque, une catastrophe qui impose les changements à une société.
La boîte de conserve est
arrivée au temps de Napoléon le mafieux, elle empoisonnait ses troupes avec des
soudures au plomb. Aujourd'hui, nous consommons toujours du thon en boîte,
invention typique du XIXe siècle productiviste et dépensier. Aujourd'hui
pouvons-nous nous permettre ce luxe ? Ce luxe en effet, si nous faisons
l'évaluation de la production d'une vulgaire boîte. La pollution générée par
les bateaux thoniers français aux Seychelles, l'énergie pétrole du Moyen-Orient
dépensée pour le contenant en fer mauritanien, les usines mettant à la/en
chaîne des Noirs vivant dans un paradis, les déplacements et les transports, la
vente dans les grandes surfaces où les caissières souffrent de TMS.
Tout cela est nécessaire à la commercialisation
d'une espèce en voie de disparition. Tout cela doit nous inciter à accepter de
perdre ce type d'alimentation énergivore et immorale.
Mais qui veut perdre ?
La perte, une notion
abstraite, relative, elle se discute.
Les rivières françaises
peuvent être poissonneuses. Nos aquaculteurs peuvent aussi « fumer »
du poisson. Perdrait-on en goût à manger local ?
Le changement de
paradigme est aujourd'hui une utopie. La « mainmise » de quelques
privilégiés augmente proportionnellement aux oppositions. Ils préféreront tout
détruire plutôt que perdre un peu.
Pessimisme réaliste des
catastrophistes ? Lâcher prise ? On s'en sort toujours, « syndrome de Cassandre ».
Imbécillité heureuse des optimistes. Jamais les optimistes n'ont permis la
moindre remise en question. C'est le temps de la saine colère forcément
subjective, car l'objectivité est l'immobilité.
« Il n'y a pas de vérité sans colère. » Bourdieu.
Les guerres mondiales ont sonné le tocsin, sans
effet.
Les irresponsables gèrent, encore et toujours,
notre quotidien sur les mêmes bases sociétales.
Irresponsables d'eux-mêmes, responsables des
autres.
Des sauveurs, nos cimetières sont remplis de gens
indispensables.
Des dispendieux imposteurs sans pensée ni idéologie.
Juste l'argent à court terme.
Les financiers se nourrissent de guerres
économiques, les généraux s’enrichissent durant les conflits.
Hélas, la guerre a besoin de chefs. Quand certains
Indiens devaient se défendre, ils se choisissaient un chef. Connaissant les
dangers du pouvoir rendant implacablement fou, toute la tribu lui crachait aux
pieds pour lui rappeler qu'il ne serait Le chef qu’au moment de la bataille.
Cracher aux pieds des ministres.
C'est
la gouvernance sans le pouvoir qu'il faut chercher.
C'est
l'échange sans argent qu'il faut chercher.
A nous de ré-agir, au
quotidien le progrès techno-scientiste apporte la régression sociale et
l'environnement se délite.
Mais la grande majorité accepte l'inacceptable,
quel choix reste-t-il ?
Disparaitre.
« Ne rien faire mais que rien ne soit pas
fait. » Lao Tseu à l’Aurore
La Terre étant une planète
parmi les premières nées de l’univers, d'autres vies apparaîtront après nous
sur une autre planète ou dans un autre univers comme l'envisageait
« l'illumineux » Giordano Bruno, brûlé vif, en gueulant sur la bêtise
et la malignité des élites épiscopales, en l'an 1600.
Notre disparition
passera totalement inaperçue. L'univers s'en fout.
Nous sommes aussi présomptueux que les savants des
derniers siècles, eux pensaient qu'ils allaient toucher Dieu grâce aux technosciences.
Historiquement, on est des complexés, le complexe de Prométhée non assumé nous
revient dans les dents.
Hier des conjonctions
d’événements furent à l'origine de la Commune de Paris. Incompétence des élus,
absolues indécences des élites, manque et privation pour la majorité. Au hasard
d'une nuit pluvieuse, les Versaillais furent empêchés de voler les canons, les
femmes ont lancé la révolte.
Aujourd'hui la folie
quotidienne touche des sommets.
Les pauvres sont
combattus par certains fonctionnaires smicards[1],
les malades et les chômeurs sont dans la misère pendant que les banques Suisses
croulent sous l'argent des fraudes fiscales.
Les mères voient leurs
enfants mal nés, mal traités, elles vont se révolter.
Rôle des femmes. Elles
ont lancé la révolution Russe en chantant la « Marseillaise des
travailleurs ». Le féminisme est une affirmation permanente. Les
inégalités et les vieux schémas de pensées demeurent, les Occidentales sont
encore trop reliées aux hystériques, ces folles de l'utérus inventées par les
savants du XIXe siècle. Le racisme premier de nombreuses époques est le racisme
envers les femmes, s'il n'est pas d'abord réglé, il est impossible d'aller vers
une société conviviale. Depuis la Grèce antique, elles ont tenté « la
grève des sexes » pour qu’on les entende. Mais de nos jours la mode
est à la femme enfant, niaise et sapée comme sa fille, on n'a pas encore
retrouvé l'égalité des sociétés préhistoriques. La lutte politique dans les actes au quotidien
est plus importante que la participation aux élections ou que le militantisme
où domine le culte du chef.
Pub pour être toujours
belles. Phallocrates.
Films de superman.
Machistes.
Livres scolaires, BD
enfantines. Misogynes.
Les rôles sont à répartir,
sinon pas de Rêv-olution.
La croyance en la
supériorité de l'homme est à dénoncer.
Croyance souvent, raison
rarement.
Le déni n'empêche jamais
à la vérité d'éclater : Voie Lactée, Mer, Gaïa ; nos sociétés machos
rendent grâce aux femmes.
Notre survie passe par
un Ubuntu, un Buen Vivir.
De plus en plus d'Humaines
commencent à voir clair, la nature est la plus belle et la plus efficace
fabrique.
La conjonction
d’évènements cataclysmiques fait perdre leurs repères à nos élites. C'est le
moment de prendre, de donner, de tenter, de proposer, de chercher, de trouver.
En effet, les moments de l'Histoire tels que ceux-ci sont rares. La démocratie
est rare, sa nature déséquilibrée lui impose d'être en mouvement. C’est moment
de la dépasser, le mot est trop galvaudé. Nous devons inventer une société sans
chef, une sociocratie.
Notre mémoire conserve
le passé, on peut donc s'en inspirer.
Ayons le sens des
valeurs.
Boycottons l’entreprise
du cadre supérieur-compétiteur d'une multinationale de yaourts de souffrance
animale.
Boycottons la réussite
sociale affichée en 4x4 vert hybride, en WE de nature en quad, en écrans hyper
21/9 extra large affichant des journalistes à l’esprit hyper étriqué, en villa
démesurée comme la blondeur de sa bourgeoise perdue au milieu d’une cuisine
résolument moderne/ un labo pour pizza surgelée.
Respectons le
végétarien, la marcheuse/randonneuse ; celle prenant le temps de
construire des liens d'affections gratuits, ou peignant la nature.
Nous sommes des êtres contemplatifs pas des
automates. Tranchons le nœud gordien du productivisme, du toujours plus, des
délires d'une vie sans limite dont, majoritairement, nous souffrons. La
promesse du progrès technologique faisant « évoluer » le genre humain
a fait long feu. Je parle bien d'évolution car je réserve le mot « progrès »
aux objets technoscientifiques. Ce mot ne peut être attaché à l'art ou à une
civilisation, un Picasso ne se mesure pas en progrès. On peut mesurer l'apport
d'un objet technoscientifique uniquement si l'on dresse le bilan de son apport
social, humain, environnemental. L’observation du passé, le recul permettent
cette mesure. Il est indispensable de Ralentir pour s'auto-évaluer. Une perte
de temps pour le capitalisme, une dangereuse introspection pour nos élites.
Changer d'éclairage, se
mettre à jour, s'enrichir de contradictions.
Une psychothérapie
mondiale ? Même pas mal.
Des esclaves/technologies
me rendront invincibles.
Le déni ne me tiendra
debout qu'un court moment.
Oui, j'ai peur de la
maladie, j'ai peur de souffrir.
Et l'apprentissage de la
gestion de ces émotions si elles deviennent trop envahissantes. Même pas peur.
La douleur ne fait-elle
pas prendre conscience d'une épine plantée.
Des prêtres/médecins me
garantissent la vie éternelle.
Accepter pour
transcender.
Oui, j'ai peur de la
mort.
La vie est éphémère.
Pas besoin de pouvoir,
juste le respect de Soi, et Amour de l'Autre.
Quelles IDÉES pour agir ?
J'imagine les vibrations
des lithophones et les chuchotements des flûtes en os d'oiseaux pendant que les
peintres dessinaient les étoiles sur les murs des cavernes ; aussi les
enfants dansant autour du feu. C'était dans un passé lointain, il y a quelques
50 000 ans.
Comme mes ancêtres,
j'aime les éclipses de Soleil, un miracle absolu. La Lune se trouve être 400
fois plus près de la Terre que le soleil tout en étant 400 fois plus petite,
environ. De ce fait, la Lune occulte parfaitement le Soleil. Le cône d'ombre
provoqué par la lune touche juste le sol terrestre, quelques kilomètres de plus
entre la Terre et son satellite et les humains n'auraient pas eu droit à ce
spectacle cosmique.
Créer des lieux de vie à l'image des tribus Aborigènes
d'Australie. Multiples et uniques, elles ont chacune leurs rites, leur culture,
leur politique locale de gouvernance pourtant toutes tendent vers le même
but : vivre en symbiose, en amour avec la nature.
La Terre est abondante
en énergie, en arbres fruitiers, en animaux, en intelligence collective. Faut
vraiment être borné pour ne pas arriver à s'en sortir, faut vraiment laisser
son cerveau au vestiaire pour accepter de se faire diriger par des machines.
La Terre est généreuse,
l'invention du manque et l'appropriation par quelques-uns sont responsables des
iniquités planétaires car l'agriculture saine peut nourrir 12 milliards de terriens.
De toute façon ce n'est pas le risque d'être trop nombreux dont il faut se
méfier mais le risque de ne plus nous reproduire. Le plastique, tiré du pétrole
du Carbonifère, répandu absolument partout stérilise les sols et les humains.
Les pesticides, les fongicides, les conservateurs sont des perturbateurs
endocriniens.
Le degré d'une
civilisation se mesure à l'égalité entre les humains.
Nous sommes des êtres
multiples, un geste répétitif abîme, sortons des cases. Ne tolérons pas le
temps confisqué, les classes sociales, les métiers éternels, les zones de
travail et de repos, les réserves pour animaux et ouvriers.
Le figé rassure mais
seul le mouvement est vie.
Agissez pour vous-mêmes
en pensant que c'est extensible à tout le monde.
Politiquement, ne rien
vous interdire, l'urgence doit vous rendre pragmatique.
La violence est intrinsèque
aux États. Les gardiens de la paix sont devenus des forces de l'ordre high-tech
avec des outils de répression sophistiqués et peu limités. Ah si, les limites
sont fixées par les lois votées par leurs chefs ainsi la violence légale de l’état
est légitimée.
Nous faut-il utiliser la
violence pour nous défendre ? Nos ennemis n'attendent que ça. Si nous ne
sommes pas assez violents, des pros infiltreront nos manifs. C’est un devoir
humain de se défendre contre les agressions, la fuite est une solution, la
légitime défense aussi. Le « Travail » psychologique personnel permet
de « Penser » que la non-violence est une meilleure réponse, car
chaque individu, de tout âge, peut participer et nos sages illustres ont laissé
des exemples.
La non coopération est
pacifique, cet acte militant impose d'inventer des comportements a-normaux, par
exemple refuser un achat et préférer réparer. Vous êtes à moitié satisfait de
la politique de l'état, de votre village alors vous payez la moitié de vos
impôts. La désobéissance civile est le choix des faucheurs volontaires d'OGM.
Ils vont devant les tribunaux pour leurs idées hautes. De nombreux français
refusent les œufs de poule maltraitées, ils sont plus forts que la loi, ils
imposent aux producteurs de changer. En science, le sacrifice d’animaux
d’expérimentation se fait de plus en plus avec un rituel autour d'un autel.
Ré-enchantons nos sens.
Humez, admirez, partager, dansez, chantez, dégustez la glace à l’aspérule
odorante. Notre façon de nous nous nourrir est le premier geste de notre
émancipation. « Vous êtes ce que vous mangez », ce fondamental
spirituel a, aujourd'hui, une explication scientifique. Les gènes ne sont pas
immuables, un aliment, une forte émotion peuvent muter notre génome. En adulte
responsable, quittez le sein que vous n'avez pas choisi. Manger est un geste
sensible, varier les mets, les saveurs, développer ses sens, les surprendre
permet d’expérimenter la nouveauté, de changer ses habitudes, d'ouvrir sur...
l'artisan/ami à la place du robot machine/homme d'usine.
Remettez à leur juste place
les technosciences, elles n'induisent pas le bonheur. La finance et l'économie
sont des outils que vous devez vous approprier. L’économie n'est qu'au service
de l’humain, la première révolution française a perdu parce que la majorité
voulait un projet de société identique à celui de la classe dominante.
Le prêt, la gratuité,
l'échange sont des alternatives à l'obsession de propriétés. Attendez d'être
nombreux pour des actions d'éclat sinon agissez discrètement. Si la majorité
décide que c'est le mur, il ne vous reste que la patience. La société ne change
que par la R-évolution des humains qui la composent.
Une odeur fraîche et mielleuse émane de la divine
nature.
Le soleil succède à la pluie, ce début d'automne
est encore l'été.
Les premières feuilles emportées par le vent
accompagnent le jeune Lucas, ensemble, ils virevoltent et tourbillonnent.
Un sentier de terre le mènera à l'école ou
l’attend son facilitateur éducatif.
L'enfant vagabonde au milieu de la forêt
comestible, il ne sera pas en retard ; il est maître de son temps depuis qu’il
est grand. Le silence matutinal s’est empli du chant des oiseaux. L'air est
transparent et pur. Il gonfle ses poumons et sent ses narines se dilater.
Les chaussures en bandoulière, il s'est ancré dans
l'humus source de vie, de l'arbre à l'humain. Il enlace d'amour le végétal
rugueux et tiède, il sait ce qu'il lui doit. De ses branches, l'Autre lui tend
aimablement le fruit de la connaissance. Croquant le cadeau rougeoyant, le
petit homme s'est assis dans l'herbe moelleuse ; il patiente sous un
affleurant et caressant rayon de lumière.
Il sourit en voyant son amie Maïlys sortir de son
chalet de rondins. Il l'accueille avec un air de flûte, elle se met à chanter
d'une voix enrouée.
« Il faut que tu
respires » (Mickey 3D)
Les habitudes ont du bon ; souvent, ils
aiment aller folâtrer avec d'autres amis.
Pas à pas, lent et attentif, il écoute le
frottement des feuilles sous ses pieds nus
Tout à coup, un bras lui barre le chemin, l'index
de son amie guide son regard, un scarabée noir étincelant roule sa boule. Les
yeux ahuris des humains de l'avenir s’écarquillent comme ceux de l’Égyptien de
l'antiquité, une nouvelle journée à vivre s'annonce.